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Comment un catholique pratiquant
devient un mécréant (agnostique)

Mon évolution


par Alcofrybas  -  28/12/2016




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.



Début

Je suis d'une famille catholique. Ma mère a une dévotion particulière pour Marie (dite sainte Vierge). Mon père est moins convaincu par la religion et la pratique modérément. Mes grand-mères sont des catholiques pratiquantes, en particulier ma grand-mère maternelle chez qui je passe mes vacances. C'est à la limite de la bigoterie. Sous cette influence je pratique le catholicisme avec ferveur, sans me poser de question. Pour moi c'est simple : Dieu admet dans son paradis ceux qui suivent sa loi et les prescriptions de l'Eglise transmises par les prêtres. C'est dans cette douce euphorie que je fais ma communion solennelle et reçois le sacrement de confirmation.

Mes premiers doutes.

Mes parents déménagent. Pour me rapprocher de notre nouveau domicile, on m'inscrit dans une école libre. C'est là que je vois les prêtres de plus près et leurs turpitudes. Je ne comprends pas qu'un prêtre nous enseigne l'anglais alors que sa mission est d'évangéliser, d'être les témoins du Christ, etc. Ma bondieuserie en prend ombrage. Malgré ces premiers doutes je continue à pratiquer avec une ferveur moins idéaliste. Il faut ajouter que nous changeons de paroisse et passons d'une paroisse grouillante de grenouilles de bénitiers à une paroisse ouvrière moderne pilotée par un curé exceptionnel. De plus Vatican II avait dépoussiéré les rites. Je me marie religieusement, ma belle famille est très pratiquante. Ce qui me confirme dans ma pratique religieuse. J'assiste à la messe tous les dimanches. Nos enfants sont baptisés et font leur communion solennelle.

Mes doutes augmentent.

J'effectue un service civil en Tunisie, mon épouse m'y accompagne. Mes élèves m'apprécient et ne comprennent pas que je sois catholique. Pour eux la seule vraie religion monothéiste est l'Islam. C'est l'aboutissement ultime du Judaïsme et du Christianisme. Encore un doute s'immisce en moi. C'est là que je me pose la question : "Je suis catholique parce que je suis né catholique. Mais quelle est la vraie religion ?"

Mon approfondissement du catholicisme.

De retour en France je potasse les Evangiles. J'y trouve des événements étranges. J'avais déjà la conviction vacillante de la virginité de Marie. Je trouve que la transformation de l'eau en vin était un miracle bien étrange. Puis j'ai découvert un Christ violent. Je ne retrouve pas trace ni de l'Immaculée Conception, ni de l'ascension de Marie (Assomption). Hormis le baptême (par Jean-Baptiste) et la communion (Cène) je n'y trouve pas trace des sacrements : la confession, le mariage religieux, l'extrême onction. J'en déduis que l'Eglise a largement dérivé de la pensée des Evangiles. Je poursuis ma quête par la lecture des Epitres. J'y découvre un Paul misogyne, qui impose le port du voile, la soumission et le silence aux femmes. Je me dis donc, que le catholicisme n'est qu'un fatras d'opportunisme avec des origines douteuses. Entre temps j'apprends que les évangiles ont été écrits bien après la mort du Christ et que bien d'autres évangiles dits apocryphes existent. Quelle est la vérité sur le Christ. Pour bousculer mes convictions restantes, j'apprends que des prêtres sont condamnés à la prison, dont celui qui a officié à notre mariage. On m'explique que l'Eglise est humaine, donc faillible. Je me demande pourquoi je suivrais ses préceptes. Je ne pratique plus qu'un catholicisme de façade pour ne pas perturber les croyants de ma famille.

Mon inclinaison pour le judaïsme.

Je me dis que le catholicisme, né du Judaïsme, doit en être une dérive sectaire dévoyée. Je décide de me mettre à l'étude de la Bible. Là je découvre que Yahvé ou Jéhovah ou Élohim, que nous nommerons Dieu pour simplifier, est juste un chef de clan. Il ne s'intéresse qu'à son peuple élu et n'hésite pas à donner un coup de main pour massacrer les autres peuples comme à Jéricho. On trouve aussi dans la Bible un certain nombre d'histoires salaces comme Abraham qui donne Sarah, sa femme, d'abord au pharaon puis à Abimélec et l'inceste de Lot avec ses filles. Le reste n'est qu'un conte fantastique digne de "la guerre des étoiles" avec quelques passages poétiques.

Les croyances orientales.

Dépité toujours à la recherche d'une spiritualité je me tourne vers le bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme. J'apprends que ce sont les disciples qui les ont retranscrits. Ces écrits ont généré des religions aussi sectaires que nos religions occidentales avec des lois, des moines, de la misogynie.
Je ne conserverai de cette quête que quelques citations à la portée universelle.

L'hindouisme.

Je me plonge dans la mythologie hindoue. C'est un fatras de dieux et de déesses qui ont plusieurs avatars. La religion s'est emparée de cette mythologie pour établir des temples, des pèlerinages et comme toutes les autres religions asseoir son pouvoir et s'enrichir.

Mes autres quêtes.

Je n'évoque pas mon étude du Coran, du livre, des Mormons, de la Scientologie et même de la philosophie des Francs-maçons. Après ces explorations j'en déduis que toutes les religions ou organisations mystiques ont une origine incertaine écrite dans un ou des livres à l'origine douteuse. Si certains des hommes qui sont à l'origine comme Zarathoustra, Bouddha, Confucius, Lao-Tseu, Jésus, Mohamed sont remarquables, leurs pensées d'abord retranscrites, parfois avec fantaisie, ont été ensuite trahies par les religions. Celles-ci n'ont pour but que le pouvoir, la domination et la richesse.

Ma désintoxication.

Je me mets à la lecture d'auteurs qui eux avaient bien écrit leurs pensées.
    Erasme qui brocarde les théologiens, les pèlerins et la cupidité de l'Eglise.
    Rabelais qui sous des aspects respectueux du catholicisme n'hésite pas à l'écorner. Sa critique du pèlerinage ou des vérités ou des écrits et de la morphologie du Pape tout en évitant l'Inquisition.
    Spinoza conteste l'amour de Dieu.
    La Fontaine qui met en doute la charité des moines.

La lecture des philosophes du siècle des lumières:
    Rousseau.
    Montesquieu.
    Voltaire.
    Diderot ironise sur la genèse, l'annonciation, le travail de Dieu. Il met en exergue l'influence des religions sur les guerres.

Puis je poursuivis mon éducation non-religieuse par la lecture d'auteurs du XIXe siècle.
    Fourier, dans les écrits duquel il ne faut pas se noyer. Il ironise sur le paradis.
    Proudhon.
    Bakounine qui évoque l'aspect cruel des religions, l'usage de Dieu en politique et la théologie.
    Larousse et son dictionnaire du XIXe siècles qui critique les miracles, les apparitions de La Salette et de Lourdes.
    Marx dont je n'ai pas apprécié le système.
    Zola.
    Nietzsche un génie qui parfois dérape.



Aspects positifs des religions.

Le calendrier grégorien qui colle bien aux saisons
De magnifiques bâtiments et oeuvres d'art.
Le respect des autres (hélas quand ils sont de la même religion).
Certaines pensées :
    de Bouddha,
    de Confucius,
    du Coran,
    du Dalaï-Lama sur le respect ou la tolérance.



Conclusion

Les humains se posent l'éternelle question :
Qu'y a-t-il après la mort ?
Les religions ont inventé des réponses plus ou moins farfelues qui rassurent les croyants. Elles assènent des certitudes là où il n'y a que questionnement.
Je respecte les croyants et leur lieu de culte quelle que soit leur croyance. Par contre je m'exprimerai toujours contre les religions, leur organisation, leur influence. Surtout qu'elles ne viennent pas empiéter sur ma vie et ma conscience, ni m'imposer quoi que ce soit.
Croire est une affaire personnelle qui ne doit pas déborder sur les autres.
Les théocraties font la ruine de l'humanité qu'elles soient musulmanes, judaïques, chrétiennes, bouddhistes etc.
En admettant que Dieu ou des dieux existent, les honorer est une affaire personnelle qui n'a pas besoin des directives des religions et de leurs suppôts.


N'oubliez pas:
"...elles [toutes ces fables ridicules de miracles et de prodiges] servent à faire bouillir la marmite des prêtres et des moines" [Erasme]


Alcofrybas
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