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L'évangélisation des Amérindiens du Canada par les Jésuites   -   4/5


Par Georges Timmermans  -  23 juin 2004




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.




Festins, jeux de plat et de crosse


Pour les Jésuites, ces distractions "c'est le Diable" qui les inspirent. Ils ont parfaitement conscience que ces festins et ces jeux sont des cérémonies sacrées, dont les rites sont de différentes natures mais toujours d'essence païenne. Il y a les festins offerts pour les adieux, les actions de grâce et pour écarter un danger, ces derniers "comptent douze sortes de danses qui sont autant de souverains remèdes pour guérir les maladies".

Ce qui étonne le plus les Missionnaires, ce sont les festins "à chanter" où règne la plus grande abondance ; l'un par exemple, bien que tenu en plein hiver, comportait vingt cinq chaudrons contenant cinquante grands poissons "qui valent bien les plus grands brochets de France". D'autres offrent la viande de vingt cerfs et quatre ours, ceci, pour la population de huit ou neuf villages réunis.
Le chant, la danse et la musique (tambour, flûte) sont indissociables de toutes les activités sociales, profanes ou religieuses, des villages indiens, ils sont l'expression des liens unissant l'homme à son environnement, la nature, les animaux, les esprits, les autres villages, le soleil, le vent... Aussi, lorsque les missionnaires interdirent fêtes et danses (à cause de leur caractère sacré qualifié de "rites barbares" et "pactes avec le démon"), les Indiens perdirent là encore une partie de culture sacrée ancestrale. Les Indiens connaissaient trois sortes de jeux, la crosse, le plat et la paille. Les deux premiers sont souverains pour la santé et se jouent soit entre les habitants d'un village, soit entre plusieurs villages, si "tout le pays est malade".

Le jeu de plat était un jeu de hasard qui se jouait village contre village. Six noyaux de prunes (blanc d'un coté, noir de l'autre) sont agités dans un plat jusqu'au moment où tous les noyaux sont tous du même coté, blanc ou le noir.
Les joueurs jouent tous ce qu'ils possèdent. "Vous en eussiez vu cet hiver une bonne troupe s'en retourner à leurs villages, certains sans leurs chausses, en cette saison, ou il y avait près de trois pieds de neige, aussi gaillards en apparence que s'ils eussent gagné". Et, comme les Hurons ignorent la propriété privée (telle que l'entendaient les Jésuites) au prochain jeu, festin, ou toute autre occasion le transfert de biens de l'un à l'autre village est parfaitement possible.

La trilogie Songe/Festin/Jeu (plus chant et danse), n'est pour le narrateur, que niaiserie, lubricité, drôlerie, et puisque la source de toutes ces cérémonies est le Songe, qui est une émanation du diable, l'ensemble du sacré est diabolique parce que païen.
 
 
 
Autres obstacles à l'évangélisation


L'oeuvre des missionnaires ne va pas sans peine car les "erreurs de superstitions, de vices, et de très mauvaises coutumes [sont difficiles] à déraciner", "cette barbarie est encore plus grande que ce qu'il c'était imaginer en arrivant "et les Indiens sont attachés à leurs" vieilles coutumes, et leur réponse est invariablement la même : la coutume de notre pays est telle". Les baptêmes ne sont qu'une centaine en deux ans et si le Jésuite espère que ces baptisés "sont sortis de la servitude du diable", il regrette que beaucoup croient que l'eau du baptême apporte la santé, contrairement à l'enseignement des saints Mystères qui affirment que la "main de Dieu donne la maladie et la santé, la mort et la vie".

Mais, le principal ennemi des missionnaires est le sorcier. Heureusement pour les Jésuites, une grande sécheresse provoqua des incendies qui détruisirent les greniers à provisions de trois villages. Cet événement permettra aux Jésuites de combattre "ces abuseurs" car les sorciers ne purent, malgré tous les efforts conjurer la sécheresse : "les songes et leur cervelle creuse leur peut suggérer afin de faire pleuvoir, mais en vain, le ciel était d'airain à leurs sottises".

Le Jésuite condamne aussi tous ceux qui utilisent la magie, le pêcheur qui lance dans l'eau les cendres d'un oiseau (considéré comme un charme porte chance) comme "celui qui commande aux vents, à la pluie, prédit l'avenir, exerce leur talent de guérisseur".
Pourtant, les chamans étaient tenus en haute estime et seuls, les "mauvais", étaient craints.
Le cheminement spirituel du chaman, long et pénible, exigeait beaucoup de sacrifice, sans avoir la certitude de réussir. De plus, s'il se laissait tenter par la pratique de la "mauvaise médecine", il risquait de devenir le jouet des pouvoirs dont il était investi.

Un peu plus loin, le narrateur décrit longuement les rites fort complexes qui doivent enlever toutes traces de vengeance à ceux qui sont lésés par le meurtre.
Dans les Conseils, si les anciens ont le dernier mot, la parole est donnée à chacun, l'éloquence prédomine et tous peuvent donner leur avis. Ils punissent les meurtriers, les larrons, les traîtres et les mauvais sorciers. La plupart du temps, les châtiments étaient variables et tenaient compte de la situation de chaque individu. Comme on peut le voir, le rapport des Jésuites est parfois obligé de parler en termes élogieux du caractère des Indiens et de leur société.

Mais, dans l'esprit des colonisateurs, le christianisme demeure inexorablement lié à la culture européenne vue comme incommensurablement plus "civilisée" que celle des "Sauvages".
D'où la volonté des colonisateurs, parfois de bonne foi, de civiliser les Indiens par le biais d'une éducation européenne, tant matérielle que religieuse.


Suite   >>>   "Discussion sur la perfectibilité des races"


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