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Citations : PouvoirPage 1/3"Pauvres petits que nous sommes, avec le poids de notre corps animal et nos idées trop courtes, allons-nous nous mêler de gouverner ce vaste univers. "Dieu sait bien ce qu'il fait." Les malheurs de l'honnête homme ? Le triomphe du méchant ? L'inégalité ? L'injustice ? La guerre ? Ce sont des désordres d'un instant, qui ne comptent guère en regard des sanctions éternelles. Et pendant que le citoyen est ainsi engourdi et médusé par cette mythologie, les intrigants et les ambitieux dirigent la formidable association, par les bûchers, par l'épée, par la force. Les indulgences se paient. Le "Te Deum" célèbre tous les triomphes de la force. Et le pouvoir spirituel passe en d'autres mains. La religion condamne la religion. Ce n'est pas l'école qui est sans Dieu, c'est l'Eglise qui est sans Dieu." (Emile Chartier, dit Alain / 1868-1951 / Propos sur la religion, La vraie foi, 11 mars 1913) "Il est clair que ce n'est pas en apprenant l'astronomie qu'un moine devient cardinal. Il est clair que celui qui sait mieux l'astronomie que le cardinal risque de l'offenser en diminuant son pouvoir." (Emile Chartier, dit Alain / 1868-1951 / Propos sur la religion, Les apparences, 13 janvier 1923) "Dieu étant le maître, l'homme est l'esclave. Incapable de trouver par lui-même la justice, la vérité et la vie éternelle, il ne peut y arriver qu'au moyen d'une révélation divine. Mais qui dit révélation, dit révélateurs, messies, prophètes, prêtres et législateurs inspirés par Dieu même ; et ceux-là une fois reconnus comme les représentants de la Divinité sur la terre, comme les saints instituteurs de l'humanité, élus par Dieu même pour la diriger dans la voie du salut, ils doivent nécessairement exercer un pouvoir absolu. Tous les hommes leur doivent une obéissance illimitée et passive, car contre la Raison divine il n'y a point de raison humaine, et contre la Justice de Dieu il n'y a point de justice terrestre qui tienne. Esclaves de Dieu, les hommes doivent l'être aussi de l'Eglise et de l'Etat, en tant que ce dernier est consacré par l'Eglise." (Mikhaïl Bakounine / 1814-1876 / Dieu et l'Etat / 1882) ""Dieu premier servi" : la famille devait se rendre à l'évidence. On ne lutte pas à arme égale contre une idéologie. Ni le sentiment, ni les pressions ne peuvent venir à bout d'un comportement sectaire. L'Eglise Catholique, avec le poids formidable de ses certitudes, de sa tradition, avait seule le pouvoir de décider des valeurs: ce qui est bon, ce qui ne l'était pas." (Michel Benoît / Prisonnier de Dieu, 1992) "Nombreux, parmi les poètes et les penseurs, affirment que le plus urgent est de resacraliser le monde et de restituer à la vie sa transcendance originelle. Mais, pour ceux qui ont en mémoire le temps si long et pourtant pas si lointain où cette transcendance ne servit qu'au pouvoir et à l'arrogance des clercs de toutes les religions, cette resacralisation ne peut plus se réaliser que sur un mode laïque et en quelque sorte lavé de toute emprise dogmatique ou théologique." (Jean-Claude Besson-Girard / Decrescendo cantabile / 2005) "Le pouvoir neuf récupère les symboles existants et les dénature peu à peu, de manière à effacer leur signification originelle. Dans ce cas, ce sont les païens qui ont perdu la bataille, et certains de leurs icônes ont été "détournées" par la religion victorieuse. Le trident de Jupiter est devenu la fourche du diable, le chapeau conique du sage celui des sorcières et le pentacle de Vénus un symbole satanique." (Dan Brown / né en 1964 / Da Vinci Code / 2004) "Tu [Jésus] as commencé par te fabriquer une filiation fabuleuse, en prétendant que tu devais ta naissance à une vierge. En réalité, tu es originaire d'un petit hameau de Judée, fils d'une pauvre campagnarde qui vivait de son travail. Celle-ci, convaincue d'adultère, avec un soldat Panthère, fut chassée par son mari, charpentier de son état. [...] tu te rendis en Egypte, y louas tes bras pour un salaire, et là, ayant appris quelques-uns de ces pouvoirs magiques dont se targuent les égyptiens, tu revins dans ton pays, et enflés des merveilleux effets que tu savais produire, tu te proclamas Dieu." (Celtus, dit Celse / IIe siècle ap. JC / Discours véritable) "L'homme-vassal, sujet obéissant, est-il condamné à prendre pour guide ces médiums du surnaturel, support d'un pouvoir humain ? Et, contrairement à la forme de leurs allégations, la plupart des astrologues, archéomanes et parapsychologues répondent finalement, sur le fond [...] de manière clairement affirmative. Tout ce qu'ils proposent n'est en réalité que facilité et lâche renoncement à tenter de comprendre l'univers qui nous entoure." (Georges Charpak et Henri Broch / Devenez sorciers devenez savants) "On assiste ainsi à une mystification de la connaissance qui a pour résultat une conception du monde dont de nombreux éléments sont irrémédiablement hors du champ de compréhension - donc du contrôle - de la majorité des individus. Cette pensée ésotérique induit une stratification du monde - ceux qui ont des pouvoirs, savent et agissent tout haut et, loin en dessous, ceux qui s'étonnent, admirent et suivent sans comprendre - débouchant sur le fatalisme béat et la déresponsabilisation des individus." (Georges Charpak et Henri Broch / Devenez sorciers devenez savants) "Le pouvoir que Max Weber nomme "charismatique", est un pouvoir d'ensorcellement. Il suppose que l'on ait foi en la personne d'un prophète, d'un chef, d'un grand démagogue. Que l'on puisse employer ici le mot "foi" montre l'analogie avec le domaine religieux. La crainte révérencieuse, la confiance, la fascination sont les éléments d'une attitude foncièrement irrationnelle. Et de même que le croyant en Dieu est imperméable aux arguments que l'on peut dresser contre la religion, de même l'individu ensorcelé par le prophète ou le chef n'est capable d'écouter rien d'autre." (Marcel Conche / né en 1922 / Le sens de la philosophie) Voir la page d'accueil sur la politique ![]() ![]() |