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Du matérialisme à la révolte


L'homme, fruit du hasard et du chaos




En tant que matérialiste [1], je considère que le cerveau et ce qui le caractérise, la pensée et la conscience, sont des phénomènes électriques et chimiques, d'une très complexité certes, mais des phénomènes tout ce qu'il y a de plus matériel. Il suffit de "débrancher l'appareil" pour qu'il s'arrête.

Dans cette approche, on peut considérer que la pensée et la conscience donnent à chaque homme une illusion, celle d'exister, avec son corollaire l'illusion de disposer de son libre-arbitre ou, plus modestement, de quelques degrés de liberté, c'est-à-dire du pouvoir de choisir, d'être la cause absolue de ses actes.

Ce qu'est un individu à un instant donné, ce que sa conscience "choisit" de faire ou de ne pas faire, n'est que la résultante de son patrimoine génétique, de son enveloppe charnelle, du milieu dans lequel il est né, de son histoire personnelle, des personnes qu'il a rencontrée dans le passé et qui ont eu une influence sur lui, de celles qu'il a croisées juste avant, de ses lectures, du repas de midi, de la météo... Il croit agir librement, mais il ne fait qu'obéir à des lois de physique et de chimie.

Ce raisonnement conduit donc à nier le libre-arbitre. Rappellons que pour Saint Augustin, le libre arbitre a été donné par Dieu à l'homme pour qu'il en fasse bon usage. Et s'il agit mal, il tombe dans le péché. C'est donc l'homme qui est responsable du mal et non Dieu.

Cependant, comme je suis un matérialiste, je nie aussi un déterminisme imputable à une quelconque "Providence" ou divinité qui aurait un dessein pour l'homme où tout serait écrit à l'avance. Non, ni libre-arbitre, ni déterminisme : l'homme est le fruit du chaos, de la complexité, du hasard, de l'absurde... peu importe comment on l'appelle. L'homme n'est donc ni responsable, ni coupable, puisque ces notions sont, au sens premier, liées au libre arbitre.


Cela ne veut pas dire que l'homme peut faire ce qu'il veut. Dès sa naissance, et par toutes les "décisions" qu'il a prises, il est en quelque sorte "engagé" envers les autres hommes et envers son environnement. L'homme vit dans une société où ses actes ont des conséquences sur les autres qui eux-mêmes réagissent. Tous les hommes sont interdépendants. Leur discernement et leur vécu individuel ou collectif leur indiquent les erreurs, les faux-pas, les fautes à ne pas commettre. Entre les intérêts individuels et collectifs s'opèrent une forme de régulation qui rend le monde vivable et qui, habillée de spécificités culturelles, devient ce qu'on appelle la morale.
Fruit du chaos et du hasard, l'homme doit faire comme s'il disposait de son libre-arbitre et prendre en main sa destinée en agissant sur la seule chose qui lui appartient, son présent. Il peut alors suivre la piste tracée par Albert Camus et vaincre ce nihilisme. En se révoltant contre sa condition ou contre toute forme d'injustice, il retrouve sa dignité et gagne sa liberté.



Complément apporté par JMF : La complexité du vivant.

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Note :



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