J'ai dû au début de mon adolescence accepter l'idée, impie à l'époque, que je ne croyais pas au dieu des catholiques, non pas seulement à cause des malversations des prêtres ou frères qui "aimaient" ou brutalisaient certains de mes camarades de classe, mais simplement parce que je ne "voyais", ne "ressentais" aucune présence divine dans mon esprit.
Je suis loin d'être jeune, je suis accompagné de la même épouse depuis près de 40 ans. Je lui rends grâce d'avoir supporté avec tant de gentillesse mes frasques multi-quotidiennes. Je l'aime plus encore qu'au premier jour et je me laisse croire qu'elle me le rend bien. Elle m'a donné deux garçons dont je suis très fier. Ils sont accompagnés de jeunes femmes pleines de ce que je pense être de grandes qualités et de gros défauts, mais, à mes yeux le bilan est vraiment positif. Tout ce petit monde m'a offert des petits-enfants naturels et adoptés et c'est une merveille de la nature de voir grandir, s'épanouir ces futurs hommes et femmes, déjà libres, intelligents, généreux, pleins d'humour, de joie, d'appétit pour la connaissance… ne sachant même pas que la religion puisse exister.
Une de mes petites filles de 4 ans répugne à faire la sieste dont je suis adepte régulier. Je lui dis donc : "fais faire à ton pépé un temps calme" comme on dit maintenant dans les petites écoles. Comme elle est très amicale, elle accepte de jouer seule à côté de moi pendant que je dors un peu. J'aime beaucoup l'entendre jacasser lorsqu'elle joue. Elle prend une magnifique petite voix artificielle pour converser avec des personnages imaginaires alors, je ne dors que d'un œil… juste pour l'écouter avec ravissement.
Un jour, par intuition je l'ai interrompu : "à qui tu parles ?" Elle m'a répondu, d'un ton sans réplique, avec sa voix naturelle, comme si j'étais un demeuré : "mais, pépé, je joue !", sous-entendu : "cesse de me déranger pour des conneries de ce type ! Je sais que ceux à qui je parle sont des personnages imaginaires".
Comme tout un chacun, j'ai constaté ce même phénomène chez de très nombreux enfants, éventuellement pour l'avoir pratiqué moi-même ce dont j'ai perdu le souvenir. Beaucoup d'enfants parlent avec des personnages imaginaires en jouant ou en réfléchissant. Ils savent pertinemment que ces personnages sont imaginaires, ils les utilisent par commodité, et ne sont jamais dupes. La plupart du temps, cette faculté s'estompe avec l'avancement en âge. Certains la prolongent par un journal intime. Lorsque des adultes conversent avec des personnages imaginaires, cela fait une impression étrange à ceux qui s'en aperçoivent.
Il me semble que cette capacité est exploitée par les religieux qui prolongent une forme d'infantilisme chez leurs adeptes en les faisant communiquer avec une "divinité" rassurante.
J'aimerais bien avoir l'avis d'un psychiatre scientifique sur ce sujet.
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