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Témoignage

d'un ex-prêtre catholique

(Michel Bellin   -   23/05/05)



Bonjour !

Pur hasard ou effet de la Grâce (!), je viens de découvrir votre site. Bravo et merci ! Je ne l’ai pas encore totalement exploré tant il est copieux, j’en suis par avance tout excité et vibrionnant, mais d’emblée je me sens en consonance avec votre sensibilité, avec votre projet (cf. l’ "Envoi" aux croyants sur votre page d’accueil). Le lisant, j’avais même envie de m’exclamer : "Trop beau pour être vrai !"

Ex-prêtre catholique, bardé d’une Maîtrise de théologie, ayant exercé mon ministère pendant plusieurs années, je revendique plus que jamais un athéisme joyeux, une sorte de dégrisement jubilatoire et farouchement militant qui continue depuis une vingtaine d’années. Je m’en sens bien, allégé, ardent, enfin clair avec moi-même et j’aime retrouver ici ou là des gens qui affichent la même détermination tranquille alors que les cathos ne comprennent pas mon cheminement, en demeurent atterrés, prient pour moi, n’ayant de cesse de vouloir me récupérer - le coup de massue qui fait toujours mal étant le fameux " Vous êtes resté un croyant qui s’ignore." Toujours ce prurit de Rédemption… Or, moi, je ne veux pas être sauvé, je n’en éprouve ni le besoin ni l’envie ni la nostalgie.

Bref, je suis écrivain et JULIUS est devenu dans mon "œuvre" (!!) un personnage récurrent : ex-curé révolté, à fleurs de peau et de nerfs, courant fiévreusement après l’amour (avec un a minuscule), toujours exalté dans son combat qu’il pourrait ainsi résumer : "ce que je reproche au christianisme, c’est d’ajouter à l’absurdité du réel la niaiserie d’une explication". Après mon roman "Le Messager" paru récemment aux Editions H&O, je viens d’écrire une pièce de théâtre LE DUO DES TÉNÈBRES éditée fin avril (aux Editions ALNA) et donnée récemment en représentation à Paris (au théâtre de la Huchette et à l’Aire Falguière). Dans les deux textes on retrouve "mon" Julius. Plutôt qu’un long discours ou une savante démonstration, je vous propose pour votre site un extrait de cette pièce, un court monologue où le vieux prêtre - souffrant atrocement de son homosexualité refoulée et de son incroyance soigneusement camouflée à ses ouailles - hurle sur scène (urbi et orbi !) l’absurdité de son statut clérical et le bilan d’une existence mutilée. A l’heure où Benoît XVI, ex Ratzinger, reprend plus que jamais les rennes d’une Institution dogmatique et péremptoire, "experte en Humanité", je pense que ces paroles de prêtre (où j’ai mis tant de moi-même !) démontrent l’inanité et la cruauté de toute Restauration catholique qui ne tiendrait pas compte de l’humain (et de l’incontournable, noble et fondatrice sexualité). Cet extrait pourrait s’intituler dans la nomenclature de vos sujets : "LE PRÊTRE CATHOLIQUE : UN HOMME SACRIFIÉ A L’INSTITUTION."

Bien sûr, j’aurais pu vous proposer un texte plus académique, une dissertation argumentée avec force références historiques et exégétiques. Je pense que, tel quel, ce texte autofictionnel, fort et poignant (m’a-t-on dit) résume bien la genèse névrogène de la vocation sacerdotale et le statut mutilant du prêtre célibataire sacrifié à la Tradition, à une Institution séculaire, bref, plus proche en 2005 de l’ "ordre clérical" médiéval que de la volonté ( ?) du "fondateur du christianisme."

Je vous laisse seul juge de l’opportunité et de la validité de ma contribution et vous remercie par avance de votre attention et d’ores et déjà de notre connivence.

Cordialement

Michel Bellin


>>>   Voir "Le prêtre catholique : un homme sacrifié à la Tradition"



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