Tous les beaux joujoux que je vois en rêveeeuuuhhhh ! (air connu)
Mercredi 7 avril, l'émission Culture et dépendance consacre son débat au "Christ de toutes les passions1". Nous ne sommes pas chez Ardisson, par conséquent, nous n'aurons pas droit à l'habituel yogi péteur, au traditionnel bouddhiste en robe de soirée ni au désormais classique judoka musulman.
Il ne s'agit pas non plus d'un de ces étonnants spectacles où des gougnafiers (persuadés que leur hippie de prédilection a jadis ressuscité) débattent avec d'autres gougnafiers (convaincus que leur prophète de référence est grimpé au ciel dans un char de lumière) de l'ineptie d'autres grotesques qui prônent, eux, la nature extraterrestre de leur gourou en chef !
Non. Ce soir, à Culture et dépendance, pour guincher au musette de la foi, l'on n'aura que des chrétiens flonflons, avec tout de même, puisqu'il s'agit également d'évoquer l'antisémitisme, quelques représentants juifs.
Bien. Cela étant posé, de quoi va-t-on causer pendant une heure et demie ?
Du père Noël.
Rien d'autre.
De la ferveur avec laquelle machin essaie de l'apercevoir en glissant la tête dans la cheminée, de la meilleure façon de disposer ses souliers sous le sapin, de la couleur de sa barbe, de la dextérité avec laquelle il manœuvre son attelage pour se garer au plus près de ceux à qui il apporte le bonheur alors que c'est pas facile : essayez donc de faire un créneau correct avec trois paire de rennes plus têtus qu'un harnachement de bourricots réfractaires !
Tout ça avec des hochements de tête entendus, des pinaillages d'ados sur la façon de porter la marque apparente ou pas, et des mines compassées de physiciens quantiques aux prises avec la dialectique de leur charcutier.
Peu importe la tenue du débat : les inévitables engueulades, les coups d'esbroufe, les jérémiades et les mea culpa. On constatera simplement ceci : un athée parmi les deux qui étaient invités a osé prononcer le mot d'absurdité à propos des croyances.
Les bigots auront certainement glapi à l'outrage en entendant ça, et les plus vindicatifs auront protesté auprès de la chaîne qui héberge cette, par ailleurs intéressante, émission "Culture et dépendance". Si d'aventure tel était le cas, nul doute qu'il en serait, une fois de plus, appelé au respect : c'est l'usage.
Or, que vient donc foutre la notion de respect là-dedans ? En quoi est-ce respectable, de croire ? Doit-on se confondre en déférence à chaque fois qu'une ménagère s'épouvante d'apercevoir un chat noir ou de devoir passer sous une échelle ?
Et que les crédules de tous poils soient docteurs en théologie, médecine, philologie ou bouillabaisse n'a qu'une importance relative : leur qualité de croyant aux beaux joujoux qu'ils voient en rêves prime forcément dans leurs discours. Leur pensée y est absolument inféodée.
Et suspecte dans sa validité, par conséquent.
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Lundi 12 avril, sous-titre de l'émission "C dans l'air", sur la cinquième : "Jésus, l'homme de l'année".