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Nouveau Karma scientifique

Sciences et Avenir - n°702 - août 2005

Revue de presse


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Nouveau Karma scientifique (Dominique Leglu)

Sciences et Avenir - n°702 - août 2005 (5 pages)

Le dalaï-lama doit intervenir, à Zurich (Suisse) le 4 août, dans le grand auditorium de l’Institut Fédéral de technologie. Devant 2000 personnes, il sera entouré sur l’estrade de 6 scientifiques de renom en génétique, neurobiologie, psychologie, sociologie, pour une conférence sur le thème "Peur et anxiété". En juin, il intervenait en Suède avec deux spécialistes des troubles psychologiques. A la mi-novembre 2005, à Washington, il doit prononcer le discours d’ouverture de la "Society of Neuroscience" où 30 000 personnes sont attendues sur le thème du "Dialogue entre la neuroscience et la société".

Cet intérêt des scientifiques pour la tradition spiritualiste bouddhiste remonte à la parution d’un article, à l’automne 2004, dans la revue américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Science). De l’article en question, il ressort que "piégé dans les rets d’un encéphalogramme, le cerveau de moines bouddhistes ayant pratiqué l’art de la méditation pendant plusieurs décennies émet des ondes notablement différentes de celles d’un groupe témoin de jeunes étudiants". L’article est sorti au moment où les spécialistes ne jurent plus que par la neuroplasticité : "la capacité du cerveau à changer, à se reconfigurer", théorie allant à l’encontre de la vision "fixiste" où le cerveau reste inchangé à l’issue de son développement, avec une disparition graduelle des neurones. Selon le psychiatre français Edouard Zarifian, "cette découverte fascinante va peut-être permettre d’établir des ponts entre psychisme et cerveau".

Aujourd’hui ont lieu des rencontres, impensables il y a quelques années, entre le dalaï-lama, qui ne cache pas son intérêt pour la science, et des "spécialistes plus habitués aux récepteurs neuronaux, neurotransmetteurs, gènes ou protéines qu’aux subtilités du karma ou du Mahayana". Mais pour ces derniers, la venue du dalaï-lama a "un avant goût de Nirvana", semble ironiser l’auteur de l’article, car ils savent que "sa personne attire, tel un aimant".

Wolfgang Knecht, qui supervise un réseau de 400 scientifiques, considère que ces nouvelles perspectives sont rafraîchissantes et que "c’est comme cela que surgissent les idées nouvelles".

Quant à Jürgen Margraf, responsable d’une étude sur la santé mentale en Suisse (SESAM), il "voit dans le dalaï-lama et le bouddhisme une démarche moins totalitaire" que dans les autres mouvements religieux.

Pour Daniel Hervieu-Léger, sociologue française des religions, "le bouddhisme est vu avec des lunettes très particulières", notamment en France, "comme la quintessence de la religion non dogmatique, qui serait juste un capital de ressources spirituelles". Même si cette vision du bouddhisme est "réinventée", elle donne aux scientifiques "le sentiment de moins se compromettre avec le dalaï-lama que s’ils avaient affaire au pape ou aux curés, à des rabbins ou des imams".

Le dalaï-lama va dans le même sens en précisant qu’il n’est pas nécessaire de "devenir bouddhiste, ni d’adopter quelque religion que ce soit. Chacun a le potentiel de mener une vie tranquille, pleine de sens."


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