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L'Evolution a-t-elle un sens ? (Philippe Chambon, Pédro Lima, Nicolas Revoy) Science & Vie - N°1059 - décembre 2005 - (19 pages)
Devant la complexité du vivant, certains chercheurs défendent la théorie selon laquelle la nature cacherait un "dessein intelligent", tandis que la théorie darwinienne de sélection naturelle suffit pour comprendre les mystères de l'évolution des êtres vivants. Lorsque l'on regarde le passé, l'évolution semble aller dans un sens, celui de plus de complexité, mais "plus nous prenons du recul pour observer l'histoire du monde, plus l'idée que l'évolution va dans une direction donnée s'estompe." Cependant, les tenants de cette nouvelle forme de créationnisme, appelé l'"intelligent design" ont adopté une stratégie plus subtile qu'au début du vingtième siècle.
Ils affirment l'existence d'un programme caché
Anne Dambricourt-Malassé, chargée de recherche au CNRS, est l'un des partisans les plus convaincus en France de cette théorie. La preuve, elle pense l'avoir trouvée avec un "petit os situé à la base du crâne, le sphénoïde", dont l'évolution ne peut s'expliquer que par l'existence d'un programme interne qui a guidé l'évolution des primates vers l'être humain. Autres arguments de ces créationnistes, l'homme de Néanderthal aurait été "victime d'un bug du programme évolutif", l'apparition de l'Homo sapiens en même temps en Europe et en Asie et la complexité toujours plus grande des organismes.
L'article démonte point par point ces arguments.
"Pour la majorité des paléoanthropologues, le rôle évolutif prêté à l'os sphénoïde est surestimé" car un seul os ne peut influer sur le processus complexe du développement de l'individu.
Pour le phylogénéticien Guillaume Lecointre, ceux qui défendent le "dessein intelligent" "se focalisent sur les étapes qui conduisent à la lignée humaine, alors qu'elles n'ont pas plus d'importance que les autres." Certains événements sont écartés sans raison lorsque cela les arrange pour faire fonctionner leur "loi".
Quant à l'homme de Néanderthal, sa disparition n'est pas encore élucidée. "En tout cas, on est encore loin de la disparition, brutale et inévitable, d'une espèce condamnée d'avance par un mystérieux bug dans un non moins mystérieux programme secret."
Pour ce qui est de l'apparition de l'homme en plusieurs endroits à la fois, aucun fossile ne permet d'affirmer que "deux rameaux humains modernes sont apparus au même moment en Asie et en Europe".
Enfin, la complexité du vivant ne révèle rien sur un éventuel "plan caché". D'ailleurs il arrive "que les espèces jouent carrément la carte de la simplification, perdant des fonctions ou des organes au fil des générations lorsque leur environnement change". Comme les autres espèces animales, l'homme n'est ni supérieur, ni prédestiné. Il est simplement parvenu par le langage et la pensée abstraite à dominer son environnement. "Une angoissante banalité que seule pourrait adoucir la croyance en un mystérieux dessein caché."
Le darwinisme suffit à élucider bien des mystères
La théorie de la sélection naturelle permet, à elle seule, d'expliquer les différents aspects du monde vivant. "Nul besoin d'un quelconque "dessein intelligent" !" Les paradoxes que l'on rencontre dans la nature ne lui résistent plus. Même l'apparition de l'oeil que Darwin, "effrayé par l'ampleur du pavé matérialiste qu'il venait de jeter dans la mare", redoutait ne pouvoir expliquer par sa théorie, est maintenant résolue par l'évolution.
L'article présente quelques exemples d'énigmes de la nature éclairées par le darwinisme :
- l'apparition de l'oeil,
- l'improbable formation d'organismes multicellulaires,
- l'étonnante aptitude qu'ont des êtres vivants à se sacrifier,
- l'absence de traces d'un mystérieux chaînon manquant,
- l'excessive "beauté" d'une queue de paon,
- l'invincible équilibre entre le nombres de mâles et de femelles.
A défaut d'avoir un sens, l'évolution a une logique
Depuis que Darwin a proposé le principe de sélection naturelle dans son livre "L'Origine des espèces", les recherches scientifiques n'ont cessé de confirmer que le vivant était régi par cette théorie, c'est-à-dire "l'apparition de mutations survenant au hasard, puis favorisées par l'environnement". Le darwinisme est tellement puissant qu'il ouvre désormais des perspectives d'applications (bactéries, enzymes, anticorps, robotique...).
Il peut être perturbant d'imaginer que l'homme, produit de phénomènes aléatoires, aurait pu ne pas apparaître. "C'est au deuil de la conception de l'homme comme centre de la création que la quête de la connaissance exige que nous procédions..."
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