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Sade, ou le plus athée des athées

Revue de presse


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Sade, ou le plus athée des athées (Lydie Salvayre)
L'Humanité - 24 août 2009

Lydie Salvayre est romancière

"Portrait. 220 ans après la révolution française
Extrait : 1740-1814. Où est le scandale chez Sade ? Dans une vie marquée par une série de procès et d’emprisonnements pour débauche, sodomie, flagellation, dépravation, obscénité, blasphèmes et autres crimes ? Dans une oeuvre érotique regardée par Paulhan comme un gigantesque catalogue de perversions, et par Pauvert comme la plus importante entreprise de librairie pornographique jamais vue ? Ou dans sa philosophie et ses réquisitoires contre la chose religieuse dont la violence demeure à ce jour inégalée ?

Sa vie, le marquis Donatien Alphonse François de Sade la passe, en grande partie, en prison, détenu successivement sous les trois régimes : la monarchie, la république et l’empire. Enfermé, dès 1777, dans le donjon de Vincennes où il rédige le "Dialogue entre un prêtre et un moribond", on le retrouve en 1789 au sixième étage de la Tour de la liberté, à La Bastille, d’où il pousse des cris afin d’alerter les passants sur le sort effroyable réservé aux prisonniers. De là, l’immaîtrisable marquis est transféré à l’hospice de malades mentaux de Charenton, tenu par les frères de la Charité. Rendu provisoirement à la liberté en 1790, la Révolution le reconnaît comme l’un des siens, s’enthousiasme devant la liberté de son esprit et l’éclat de sa conversation, adhère à son désir de vouloir un État communiste d’où tous les prêtres seront impitoyablement bannis, et partage avec lui le souci de maintenir la souveraineté du peuple contre le risque toujours présent de sa confiscation par ses représentants. Citoyen à la section des Piques, il en devient le secrétaire en 1792, puis le président de séance en 1793, et rédige, à ce titre, les pétitions les plus antireligieuses jamais écrites de mémoire d’homme.

C’est de cet athéisme furieux, c’est de cette conspiration de Sade contre Dieu lui-même, que je voudrais parler. Car le scandale que constitue cet athéisme me semble aussi subversif, aussi menaçant, aussi inadmissible, aussi générateur d’effroi pour la société, que le scandale lié à son oeuvre érotique, l’un et l’autre, du reste, étroitement accouplés, l’un et l’autre constitutifs d’une pensée souverainement insoumise, l’un et l’autre revendiqués dans la propre vie du marquis avec un courage et une détermination qui nous laissent pantois.
Quels sont donc les reproches que Sade adresse à la religion ?
Ils sont infinis.

Premièrement, la religion n’est portée que par l’immonde hypocrisie des prêtres, hypocrisie qu’il a pu vérifier dans sa propre famille puisque, jusqu’à l’âge de dix ans, son éducation a été confiée à son oncle, l’abbé Jacques-François de Sade, lequel vécut au château de Saumane, entouré de gueuses comme dans un bordel.

La religion suscite, deuxièmement, le fanatisme le plus abject.

Elle est, troisièmement, "sanguinaire, et de ses saints poignards, égorge les hommes au nom du dieu qu’elle n’admet que pour servir les passions de ses satellites impurs".

Elle engendre, quatrièmement, l’horreur des guerres civiles.
Cinquièmement, elle ment impudemment et cherche à nous faire gober par exemple qu’un enfant est né d’une vierge. Du reste, Jésus n’est "qu’un plat imposteur" et l’impudique Marie "sa sale et dégoûtante mère".

Sixièmement, l’ignorance et la peur sont les deux mamelles où elle se nourrit.

Septièmement, elle reste la meilleure arme aux mains des tyrannies.

Huitièmement, et bien avant Marx, il n’y a pas de liberté possible tant qu’on ne s’est pas débarrassé d’elle.

On pourrait ainsi continuer sur des pages et des pages la liste des malheurs induits par la religion que Sade ne cesse de dénombrer. Il le répète, jusqu’au ressassement, jusqu’au vertige : la faute, la grande faute est la croyance en Dieu et les religions qui en découlent."
[...]

http://www.humanite.fr/2009-08-24_Idees-Tribune-libre-Histoire_Sade-ou-le-plus-athee-des-athees


Voir la biographie de Sade



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