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Laïcité2005Revue de presse
Codes couleur : En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants. En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras. En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr" Villepin garde la loi de 1905 contre Sarkozy (Renaud Dely et Didier Hassoux) Libération - 24 octobre 2005 - (1/4 de page) Après l'annonce par Nicolas Sarkozy de la création d'une Commission de réflexion juridique sur la séparation des Eglises et de l'Etat, le Premier ministre, Dominique de Villepin, a dû rappeler que "la "modification" de ce texte qui est "l'un des piliers de notre pacte républicain [...] n'est pas à l'ordre du jour"." Cette affirmation est la même que celle de Jacques Chirac qui a déjà rappelé à plusieurs reprises que la loi de 1905, "pilier de notre temple républicain" est "intouchable. On souligne en outre, à Matignon, que la grande majorité des religions ne souhaitent pas qu'elle soit modifiée. Quant à Nicolas Sarkozy qui a reçu l'appui d'Edouard Balladur, il a déjà dit qu'"il n'y a pas de sujet tabou". Derrière cette volonté d'adapter la loi, il y a la perspective de permettre "à l'Etat et aux collectivités locales de financer, par exemple par des garanties d'emprunts, la construction de lieux de culte". Le ministre de l'Intérieur entend autoriser le président de la commission, Jean-Pierre Machelon (professeur de droit), à lui soumettre en juin 2006 des propositions de modification de loi. Ce sujet risque de devenir une "foire d'empoigne" et le "match retour de la polémique sur le voile" de 2003. François Hollande, premier secrétaire du PS, a souligné la "situation" de la majorité "illisible" et la discordance au sein du gouvernement. Pour lui, "les problèmes liés à la construction de lieux de culte peuvent être résolus autrement que par la voie législative. Ce principe a été acté le 12 novembre 2003 par une décision du bureau national du PS". Alors que Manuel Valls, député-maire d'Evry (Essonne), est favorable à un "aménagement de la loi de 1905" avec un "moratoire" et l'autorisation d'un "financement public par l'Etat et les collectivités locales", Jean Glavany, ancien ministre et responsable au PS de l'Université permanente de la laïcité pense que ce serait "ouvrir la boîte de Pandore". Pour lui, changer la loi, ce serait "allumer une mèche dont on ne sait ni quand ni pourquoi elle explosera". Laurent Fabius, pour sa part, recommande "de ne "pas toucher à une loi qui "depuis un siècle permet de ne pas faire de confusion"." Les religieux souhaitent surtout une interprétation plus souple de la loi (Catherine Coroller) Libération - 24 octobre 2005 - (1/6 de page) Faible écho parmi les représentants des religions après l'annonce par Nicolas Sarkozy (voir article ci-dessus) de la création d'une Commission de réflexion sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics. Sur le financement des lieux de culte, "tous se plaignent de la difficulté de construire des lieux de culte, que ce soit en raison de problèmes d'argent la loi interdit tout financement public ou à cause du blocage d'élus locaux, parfois peu désireux de voir une mosquée ou une église évangélique s'installer sur leur territoire". Les protestants sont préoccupés par les dérives constatées à l'égard des Mouvements évangéliques qui rassemblent "des personnes issues de l'immigration qui souhaitent exercer leur liberté de culte" et demandent une concertation sur ce point. Pour les musulmans, le problème est celui de la construction des mosquées. Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Dalil Boubakeur trouve "louable" les objectifs de la commission mise en place par Nicolas Sarkosy. "Mais il s'interroge sur le devenir de la Fondation des oeuvres de l'islam de France, créée par Villepin lors de son passage Place Beauvau, et qui était censée contribuer au financement de l'islam". Les catholiques et les juifs sont quant à eux plutôt réservés. "La laïcité est un mythe national français" (Jacqueline Lalouette interviewée par Antoine de Baecque) Libération - 15 octobre 2005 - (1/2 page) Ce week-end, 20 000 personnes sont attendues à Blois pour les 8ièmes "Rendez-Vous de l'histoire" sur le thème "Religion et politique". L’historienne Jacqueline Lalouette, professeure à l'université Paris-XIII, et auteure du livre "Séparation des Eglises et de l'Etat Genèse et développement d'une idée" montre que "la laïcité, apaisant ou exacerbant les rapports entre l'Eglise et l'Etat, a pris en France la puissance d'un mythe national". Pour elle, la laïcité, c’est faire en sorte que les pouvoirs religieux ne débordent pas sur la vie politique et sur les décisions de l’Etat. Dans certaines régions du monde, "il existe des empiétements constants du religieux sur le politique" et les fondamentalismes, juif, protestant ou musulman (et catholique !!) demeurent assez "incompréhensibles" pour les occidentaux. La sécularisation trop rapide comme en Turquie, en Iran et en Egypte, perçue comme une "occidentalisation à marche forcée", a provoqué un retour du fondamentalisme. "Je suis beaucoup plus étonnée par la montée du fondamentalisme ou de l'évangélisme protestant aux Etats-Unis. C'est cela la véritable surprise dans l'histoire récente : comment l'Amérique est redevenue un pays largement fondamentaliste." Jacqueline Lalouette considère que le "modèle français", consistant à enfermer la religion dans la sphère privée, est une notion qui n'existe que chez les plus "intransigeants" et les plus "nostalgiques" "militants de la séparation, qui vivent en partie dans un culte mythique de la loi de 1905". La défense farouche de cette loi attaquée et régulièrement remise en question n’est pas culte, c’est un combat pour la paix civile, l’équité et la liberté de conscience. Si les pays musulmans ont mal compris la loi française sur le port du voile à l’Ecole, c’est que pour eux "cette image du "dévoilement" est historiquement liée au rôle d'une police répressive qui faisait autrefois la "chasse aux voiles" dans les rues ou à l'école". Cette loi sur le port du voile à l’école n’aurait pas eu lieu d’être si l’école était restée un lieu neutre (ni public, ni privé). C’est-à-dire sans l’article 10 de la loi d’orientation de juillet 1989 qui ne soumet plus les élèves au même comportement laïque que les professeurs. Autrefois, il était difficile à un historien de s’intéresser à la laïcité sans être accusé de ringardise. Depuis les débats sur la loi Savary, les manifestations pour l'école "libre" en 1984, et l'affaire du voile, une historiographie s’est reconstituée. Les principaux débats que l’on y trouve portent sur "la laïcité "ouverte" ou "fermée" : doit-on en rester à une restriction de la religion au domaine privé ou non ?" La laïcité est par définition ouverte. Derrière l’expression laïcité "ouverte" se cache en fait la volonté rampante de restaurer l’emprise des cléricalismes religieux et des communautarismes sur l’espace public. La laïcité vise au contraire à mettre en avant ce qui rapproche les hommes et non à exalter ce qui les divise. Laïcité : Laurent Fabius reçoit le soutien de Fadela Amara (Isabelle Mandraud) Le Monde - 11 octobre 2005 - (1/6 de page) Depuis son discours au congrès de Dijon, en 2003, Laurent Fabius a fait de la laïcité l'un de ses domaines réservés. Dimanche, à la fête de la laïcité organisée par Michel Charzat, le maire fabiusien et député du 20e arrondissement de Paris, on a pu constater le rapprochement de Laurent Fabius avec la présidente de l'association "Ni putes ni soumises", Fadela Amara. "Elle déjeune et voit régulièrement le leader socialiste pour parler cités, immigration, laïcité, exclusion. "On est copains, je l'aime beaucoup", dit-elle sans détours." Cette dernière apprécie les prises de parole de l'ancien Premier ministre socialiste sur la laïcité. Dans son discours, Laurent Fabius a considéré que la loi de 2004 avait un bilan "positif", mais insuffisant. "Il a plaidé pour la rédaction d'une charte de la laïcité dans les services publics [...]. Tout en regrettant "quelques flottements" à gauche sur les questions de quotas et de discrimination positive, M. Fabius s'en est pris à "une famille de pensée, la droite au Kärcher", qu'il a accusée d'encourager "les pratiques du communautarisme"." Une musulmane voilée n'a pas pu être témoin au mariage de son frère (Xavier Ternisien) Le Monde - 1er octobre 2005 - (1/6 de page) La secrétaire de mairie du village de Morez (Jura) a demandé à Naouel Chliah qui devait être témoin au mariage de son frère d’enlever le voile qui lui couvrait les cheveux. "C'est la loi du code civil qui le dit." Celle-ci ayant refusé, c’est sa sœur qui a dû la remplacer. La jeune femme a porté plainte pour discrimination religieuse et a alerté le CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France). Jean-Paul Salino, le maire UMP de Morez a indiqué que l’employée n’a fait qu’appliquer une circulaire du ministère de la justice du 2 mai 2005 "relative à la lutte contre les mariages simulés ou arrangés" où il est dit que l'officier de l'état civil doit "vérifier visuellement l'identité des époux ainsi que des témoins". La jeune femme estime que, son visage n’étant pas dissimulé, elle n’avait pas à ôter son voile. Le maire le reconnaît, mais précise : "Pour moi, tous ces signes distinctifs à caractère religieux sont interdits en mairie, un point c'est tout, insiste-t-il. Nous sommes dans une République laïque." Sarkozy ouvre le centenaire de la laïcité (Thierry Portes) Le Figaro - 19 septembre 2005 - (1/8 de page) En intervenant ce matin à l'Académie des sciences morales et politiques, Nicolas Sarkozy ouvre en quelque sorte la célébration officielle du centenaire de la loi de 1905. Il y a 8 jours, à Lyon, en se gardant bien de "rappeler ses précédentes déclarations en faveur d'un toilettage de la loi de 1905", il avait affirmé : "c'est le fondement même de la laïcité qui est en jeu si nous n'adaptons pas notre pays à la réalité d'une présence musulmane importante". Le rejet de l’inscription dans le projet de Constitution européenne d’une référence aux racines judéo-chrétiennes de l’Europe a montré que la France n’était pas la seule à défendre la laïcité, même si du fait de son histoire, elle est la seule à se définir comme une "République laïque". Cependant la loi française interdisant le port du voile à l'école a "été condamnée par des responsables politiques européens, notamment britanniques, qui ne comprennent pas les fondements de notre politique scolaire". Ces critiques furent sans grande conséquence car, au niveau européen, "une marge d'appréciation est laissée aux Etats" sur les questions de religion. L'organisation du culte musulman en France intéresse nos voisins (Thierry Portes) Le Figaro - 19 septembre 2005 - (1/8 de page) Pour un diplomate français, les Anglais, après les attentats de Londres, "regardent notre organisation du culte musulman car ils cherchent des solutions". Les Espagnols, ainsi que les Néerlandais, s’interrogent aussi. Avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), créé en 2003, la France est une exception en Europe quant à l’organisation de l’islam. "L'expérience est-elle transposable ailleurs ? Il faut aussi se souvenir de la manière jacobine, pour ne pas dire autoritaire, dont le ministère de l'Intérieur a porté ce projet..." Les Britanniques souhaiteraient que les musulmans s’engagent, eux aussi, à respecter les règles laïques. C’est la Charte européenne des droits fondamentaux qui doit servir de référence. "Je demande un engagement public des autorités musulmanes", a déclaré Franco Frattini, le commissaire européen à la Justice, la liberté et la sécurité. Devant les délégués mondiaux des religions, Nicolas Sarkozy loue le modèle français de laïcité (Henri Tincq) Le Monde - 12 septembre 2005 - (1/4 de page) La communauté catholique de Sant'Egidio a pris l’initiative d’une rencontre, à Lyon, avec des responsables de toutes religions pour débattre des moyens de combattre l'intégrisme. Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur et des cultes, y a fait un discours remarqué en dénonçant l’extrémisme. "Il a souligné le danger du "discrédit" dont souffrent les démocraties et les religions victimes d'"amalgames" avec le terrorisme, "instrumentalisées par tous ceux qui rejettent la circulation des idées et le mélange des cultures"." Il a fait la distinction entre les "fondamentalistes", qu’il considère comme acceptables "s'ils veulent pratiquer rigoureusement les prescriptions de leur religion", et les "intégristes" voulant imposer leurs croyances aux autres. "L'intégrisme doit être condamné, doit être combattu, doit être sanctionné." Nicolas Sarkozy a rendu hommage à la laïcité à la française, considérée comme le système le plus adapté dans le monde pour faire face aux violentes tensions religieuses et communautaires. Pour lui, la loi de 1905 "a permis à l'Eglise catholique d'"admettre le pluralisme comme un processus historique pas forcément inconciliable avec le projet de Dieu"." Cette loi est à même de permettre à l’islam de "s'intégrer dans une société démocratique, pluraliste et sécularisée". 1905 - 2005 Le Monde des livres - 27 mai 2005 (2 pages) Laïcité : la loi de séparation des Eglises et de l'Etat de 1905 était l'aboutissement d'une "longue histoire" qui a commencé avec les Lumières. Un siècle plus tard, les intégrismes et le communautarisme lancent de nouveaux défis au modèle français en laissant ouvert le débat sur la laïcité. "Le Monde des Livres" présente de nombreux ouvrages qui abordent ce sujet. Voir la suite de l'article : 1905-2005 L'enseignement du fait religieux Le Monde - 20 et 21 février 2005 - (33 lignes) Il s'agit d'un des paragraphes de l'article du Monde, intitulé "Les députés veulent rendre l'apprentissage de "La Marseillaise" obligatoire", concernant l'examen du projet de loi Fillon à l'Assemblée Nationale. Un amendement proposé par Jean-Pierre Brard, député PC de Seine-Saint-Denis, sur l'instauration de l'enseignement du fait religieux, a été adopté avec un large soutien de l'UMP et l'appui du Ministre. Selon M. Brard "pour passer d'une laïcité d'incompétence, à une laïcité d'intelligence, nous devons enseigner l'histoire des religions d'une manière objective, scientifique et non pas confessionnelle." Le texte de l'amendement stipule que "dans le respect de la liberté de conscience et des principes de laïcité et de neutralité du service public, il convient d'organiser dans l'enseignement public, la transmission de la connaissance et des références sur le fait religieux et son histoire". Voir la page d'accueil sur la laïcité ![]() ![]() |