En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
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"Le grand retour de l’ésotérisme" (entretien réalisé par Marie Lemonnier) Le Nouvel Observateur - 2 au 8 décembre 2004 - n° 2091 (6 pages)
Sous-titre : De la kabbale au soufisme, de l’'strologie à la franc-maçonnerie, du spiritisme au New Age
L’engouement actuel pour l’irrationnel se manifeste avec des succès littéraires ou cinématographiques comme "Da Vinci Code", "L’Alchimiste", "Harry Potter", "Le Seigneur des Anneaux". Frédéric Lenoir, philosophe et spécialiste des religions, dresse dans cet entretien avec l’Expansion un historique des mouvements ésotériques.
Les grandes caractéristiques de l’ésotérisme sont : la recherche de la "religion primordiale de l’humanité", l’affirmation d’un "continuum entre toutes les parties de l’Univers", l’existence d’une "énergie spirituelle" qui donne beauté et unité à la Nature, "la place centrale de l’imagination comme médiation entre l’homme et le monde" donnant ainsi toute son importance à la pensée symbolique.
Les grandes religions ont perdu au fil des siècles leur dimension symbolique. L’apparition d’un catéchisme catholique après le concile de Trente constitue "un extraordinaire verrouillage théologique qui ne laisse plus de place au mystère, à l’expérience, à l’imaginaire, mais entend tout expliquer, tout définir."
Les origines de l’ésotérisme remontent à Pythagore qui croyait à une "harmonie universelle et [à] une mathématique sacrée à l’œuvre dans l’Univers". Puis, à la fin de l’Antiquité, il y a eu la gnose et l’hermétisme à l’origine de l’astrologie. La Renaissance redécouvrit l’ésotérisme, avec des personnages comme Pic de Mirandole.
Au siècle des Lumières, avec le développement de la science, l’Occident s’engage sur la voie du rationalisme : "on finit par cloisonner les domaines du sacré et de la raison". Le processus de "désenchantement du monde" s’accélère et le monde perd son "aura magique". Ce monde sans magie est difficile à supporter par l’homme avec sa capacité d’imagination et à "symboliser les choses". Il s’en suit un retour de l’irrationnel pour satisfaire les besoins de mythes et de symboles. Ces besoins expliquent les succès des sociétés secrètes et de leur symbolique (La Rose-Croix, la franc-maçonnerie...) ainsi que la grande vague d’ésotérisme qui accompagna le romantisme idéalisant l’Orient mythique. Cet essor de l’ésotérisme au XIXe siècle fait apparaître de nouvelles formes d’irrationnel comme l’occultisme, le spiritisme, la théosophie, l’anthroposophie...
Après les deux guerres mondiales, qui ont "cassé" ces mouvements, il a fallu attendre les années soixante pour voir surgir les nouveaux réenchantements du monde avec la vague New Age. Le divin prend alors la forme d’une "âme du monde". Dans les succès des best-sellers contemporains comme le Seigneur des Anneaux, Harry Potter, Da Vinci Code et d’un certain nombre de sectes, il faut voir "une tentative de rééquilibrage chez l’homme occidental moderne de ses fonctions imaginatives et rationnelles, des polarités logiques et intuitives de son cerveau".
Trois encarts présentent respectivement l’alchimie (A la recherche de la prière philosophale, la kabbale (La plus haute mystique juive), le soufisme (L’état de grâce su terre).
La nouvelle quête de Dieu (Ursula Gauthier) Le Nouvel Observateur - 16 au 22 octobre 2003 - N° 2032 - (7 pages)
Sous titre : Les Eglises déclinent, les spiritualités foisonnent
A l'heure où les églises se vident et où le tout-rationnel du monde moderne est vécu comme
une contrainte, ce dossier essaie d'expliquer et de resituer dans son contexte la
prolifération de nouvelles formes de religiosités, signe d'une "ultra-modernité". Le besoin
d'irrationnel, d'illusion, de sacré, "d'enchantement du monde" serait sans borne. Si la
grande majorité des personnes se disent croyants, les religions traditionnelles attirent
moins et l'on assiste à un véritable engouement pour ces nouvelles religiosités. Elles se
caractérisent par un fort syncrétisme. On puise dans les religions traditionnelles, dans
les différents mouvements spirituels, dans l'ésotérisme ou même dans des cultes tombés en
désuétude, différents éléments pour se "bricoler" une religion sur mesure et, comme dans la société de
consommation, en changer quelque temps après lorsqu'on s'en sera lassé.
"Partout, le modèle du fidèle obéissant est battu en brèche par les
figures montantes du nomade, du bricoleur, du chercheur de sens. La foi devient plus
personnelle et plus critique. L'individualisation des manières de croire menace toutes les
orthodoxies." (Frédéric Lenoir, philosophe)
Même Dieu change de nom, c'est le Tout, l'Un, la Source, la Réalité Ultime, la Vérité… ;
il ressemble de moins en moins au Dieu anthropomorphe des grandes religions monothéistes ;
il devient inconnaissable, mais s'entoure d'accessoires empruntés : "énergie christique",
astrologie, chakra, karma, esprit, fées et autres forces subtiles.
L'article est construit autour du dernier livre de Frédéric Lenoir "Les Métamorphoses de Dieu".