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Origine des bienfaits de la religion


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Début de l'article : Les bienfaits de la religion





8 - "Oh Marie ! Si tu savais,
      Tout le mal que l'on me fait."

## L'effet bénéfique de la prière

Bémol : elle peut conduire à la passivité et à la résignation. "Prie Dieu, mais continue de nager vers le rivage" dit le proverbe russe.
La posture et les rites gestuels compulsifs qui accompagnent la prière relativisent la portée d'une activité qui est censée être purement spirituelle. Ils renvoient à l'attitude corporelle du dominé devant son dominant que l'on rencontre chez les primates et même chez d'autres espèces animales. Comportement curieux pour un exercice qui prétend élever l'homme !

Nature du phénomène
Versions profanes et / ou substituts
Comme le suggérait le philosophe Alain, ce n'est pas parce que nous autres non croyants sommes convaincus qu'il n'y a aucun Dieu pour écouter la prière, que celle-ci est sans effet.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, si effet bénéfique de la prière il y a, c'est sur celui qui prie et non sur celui pour qui l'on prie. Dieu n'accepte aucune demande d'intercession. Cela se saurait. A moins de baptiser Dieu le hasard.

Parmi les hypothèses avancées, outre l'effet placebo, une synthèse des recherches actuelles a montré que la prière provoque un état de relaxation de même nature que celui induit par la méditation. Ce n'est pas sans raison que l'on choisit un endroit calme, que l'on ferme les yeux...
La répétition de mouvements, de phrases ou de mots, stimulerait des métabolismes neurologiques, endocrines, immunitaires et cardiovasculaires. Elle réduirait le rythme cardiaque et la pression artérielle. Le rythme de certaines prières ferait baisser la fréquence des respirations à 6 par minute qui serait optimum pour l'oxygénation du sang et la résistance à l'effort.
La prière ne serait donc qu'une réponse de relaxation face à un état de stress.
Profane :
- La méthode Coué;
- L'autosuggestion;
- Les méthodes de relaxation;
- La sophrologie;
- Le recueillement ou la méditation dans un endroit calme, sans faire appel à des concepts métaphysiques du type "force vitale";
- Lire lentement ou à haute voix une belle poésie.

Substituts :
  • La création artistique;
  • L'exercice physique "léger";
  • Le rire;
  • Le blasphème.


"La prière est la plus douce consolation du malheureux ; il devient plus fort quand il a rempli ce devoir."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / Justine / 1788)



9 - "Laissez-moi rêver"

## La religion répond aux besoins "spirituels" de l'homme

Bémol : En prétendant que des entités spirituelles (âme, paradis, divinités...) ont des existences réelles, la religion apporte une réponse toute faite et unique puisqu'en dehors de sa vérité, il n'y a point de salut. Elle bride ainsi l'imaginaire personnel et, en conséquence, limite le développement spirituel "non transcendant" de l'homme (pensée, esprit, imagination).

Nature du phénomène
Versions profanes et / ou substituts
En affirmant la réalité des désirs profonds de l'homme (immortalité, victoire sur une matière si contraignante, protection bienveillante d'une puissance qui nous dépasse...) la religion répond aux besoins primaires de merveilleux suscités par les angoisses existentielles. Mais la réponse des religions monothéistes, trop abstraite, n'est pas toujours suffisante. Le christianisme a suivi la demande en enrichissant son culte d'un fils de Dieu, d'un Saint-Esprit, d'anges et de démons, du diable, de la Vierge Marie, et d'une multitude de saints, comme autant de lares païens.
Inculqué en général depuis la plus tendre enfance selon ce qui s'apparente à de la méthode Coué, le merveilleux religieux comble, pour ne pas dire sature, le besoin d'enchantement du fidèle.
Profane :
Tout ce qui mobilise l'imagination (le sujet est passif) :
- Lire un roman, une poésie.
- Regarder une fiction TV, un film.
On peut y puiser de quoi satisfaire les besoins d'enchantement pour peu qu'on sache se prendre au jeu de l'auteur. Il faut cependant ne jamais oublier qu'il ne s'agit que de fiction et savoir revenir sur terre.

Tout ce qui développe la créativité :
- La pratique d'une activité artistique ou de création dans quelques domaines que ce soit.
- Certains jeux



Conclusion

Aucune des qualités que l'on prête aux religions ne trouve son origine dans le divin ou le transcendant dont elles sont les soi-disant intermédiaires. Les causes sont plutôt à rechercher dans l'illusion, la psychologie humaine, la biologie ou l'organisation. Tous ces effets bénéfiques peuvent être reproduits en dehors des religions.

Certains de ces "bienfaits" sont incompatibles avec la liberté de pensée, comme l'espérance suscitée par la promesse d'une vie meilleure dans l'au-delà, le réconfort des dogmes... Ces bonheurs illusoires peuvent être remplacés par un travail sur soi, par l'action, l'art... Il en est de même des dérives des phénomènes de groupe qui peuvent conduire au communautarisme ou à de pseudo religions.

Combien sont-il ceux qui fréquentent les églises, les temples ou les mosquées, qui se disent encore catholiques, protestants ou musulmans par conformisme, par confort, par habitude, par paresse, par "culture", parce qu'ils sont nés dedans comme Obélix est tombé dans la marmite quand il était petit... mais qui, au fond d'eux-mêmes, n'y croient pas vraiment (1) ? Il est impossible de le savoir puisque aucun sondage, aucune étude, n'a prévu de case "pratiquant non-croyant".


"L'église, dit l'un, est le théâtre du peuple. La messe est un drame musical dont la fable musicale n'intéresse plus, mais qui plait encore par les formes architecturales, la musique et les cortèges. Je ne vois, parmi nos arts réels que la revue militaire qui ait autant de puissance que la messe."
(Emile Chartier, dit Alain / 1868-1951 / Propos sur la religion, Le théâtre de l'humanité, 16 décembre 1922)


(1) C'est-à-dire ne croient pas à toutes ces belles histoires d'un dieu qui se fait homme pour racheter des péchés qu'on aurait commis avant même d'être né, d'un dieu qui vient souffler sa révélation à l'oreille d’un chef de guerre arabe, à ces histoires de paradis et d'enfer, d'anges et de diables, d'âmes qui survivraient à la décomposition des corps...


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