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Petite contribution au "débat sur la laïcité"


par SuperNo  -  01/04/2011




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Tout le monde connaît sans doute mon amour profond et sincère pour toute forme de religion.

En fait, c'est simple, puisque sauf erreur de ma part, dieu n'existe pas et que ceux qui s'expriment en son nom dans ce bas monde sont essentiellement des imposteurs, des charlatans, des attachés de presse, ou des intermédiaires financiers véreux, toute forme de religion devrait être purement et simplement ignorée de l'Etat.

Que des individus désouvrés, naïfs, n'ayant que ça à foutre, et surtout conditionnés par la culture de leurs parents, des parents de leurs parents, etc. souhaitent croire en un hypothétique dieu, ou pratiquer tranquillement une religion, personne ne songerait à les en empêcher. Il y en a bien d'autres qui collectionnent les timbres, se font fouetter par des péripatéticiennes hors de prix, regardent la téléréalité, ou pire, tiennent un blog. Tant qu'ils n'imposent pas leur loisir aux autres, hein.

D'ailleurs, la République Française dans sa grande clairvoyance, a pondu en 1905 une loi, fort à propos appelée "loi de 1905", et qui rappelait ces principes élémentaires. J'aime beaucoup notamment l'article 2, qui a le mérite d'être parfaitement clair :

"La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte."

Bon, ça c'est la théorie. Dans mon bon département de la Moselle, tout comme en Alsace, c'est l'Etat, donc vous et moi (eh oui, même vous qui habitez en Languedoc-Roussillon ou en Guadeloupe), qui payons pour nos ratichons. Des fonctionnaires, oui oui. Et bien payés, en plus : plus de 2700 euros pour un cureton, et carrément 4500 pour un évêque ! Avec force avantages fiscaux à la clé. La survivance archaïque d'une période révolue. Sarkozy, pourtant grand bouffeur de fonctionnaires devant l'éternel (putatif), n'a même pas mis fin à cette aberration grotesque, qui ferait pourtant économiser force brouzoufs au budget de l'Etat (plus de 50 millions d'euros par an), et qui lui aurait en outre, même si cela lui importe peu, valu mon soutien, peut-être le seul du quinquennat.

En France, comme certaines personnes aiment (et pour tout dire un peu trop souvent) à le rappeler, les racines sont chrétiennes. Essentiellement catholiques, protestantes par endroits, et il ne faut surtout pas oublier de dire juives, sinon on est un grave antisémite. Mais bon, globalement catholiques. L'image, que tant de politiciens aiment célébrer, c'est le village bâti autour de son église.

Parlons un peu de statistiques : il y a en France 36000 communes, et on estime qu'il y aurait 100000 églises ! Cent mille ! C'est tout simplement hallucinant !

C'est le témoignage de l'emprise implacable de la religion (donc principalement catholique) sur la France depuis 2000 ans. Vous imaginez la force de persuasion, et l'état de dépendance totale de ces générations d'esclaves pour construire, pendant des dizaines d'années, et avec des moyens rudimentaires, ces monuments de pierre colossaux ?

Fort heureusement, depuis une période que l'on peut éventuellement faire démarrer à la Révolution Française, et qui s'est nettement accentuée depuis les années 1960, la religion catholique est en perte de vitesse. Et ces dernières décennies, c'est carrément la chute libre. La civilisation des loisirs et de la con-sommation, la télé, le rock, le téléphone, l'avion, internet, le foot. Tout cela a contribué à marginaliser et ringardiser ces foutaises de bondieuseries poussiéreuses. Et il n'y a pas que les fidèles, il y a aussi l'encadrement. Même si les magazines télés aiment faire des reportages sur de jeunes prêtres ou de jeunes bonnes soeurs (quel gâchis dans les deux cas !), il n'y a évidemment plus grand monde pour prendre la relève, et comme l'âge élevé des curés provoque statistiquement une hécatombe annuelle, ce sont de plus en plus de simples paroissiens qui remplacent les curés. Les racines chrétiennes se flétrissent comme la mauvaise herbe sous l'effet du Roundup®, et si tout va bien, d'ici quelques dizaines d'années, elles auront disparu. Vous comprenez bien que je n'en éprouve pas de tristesse excessive.

Hélas, parallèlement à cette heureuse tendance, une autre religion a débarqué, dans les années 1960 elle aussi, et qui, dans un synchronisme à peu près parfait, tend à remplacer le catholicisme déclinant. En 2011, il y aurait environ 6 millions de musulmans en France, dont moins de 20% de "pratiquants". Or il semble que du point de vue de l'emprise sur le cerveau des adeptes, cette religion semble encore plus nuisible que la religion catholique. Interdits alimentaires, coutumes vestimentaires de goût douteux, niveau moyen de bigoterie : pour un anticlérical comme moi, c'est le cauchemar qui revient.

Avec une nouvelle revendication : on veut des lieux de cultes ! Construisez-nous des mosquées ! Sinon on prie dans la rue, na ! Balle reprise au bon par Marine Le Pen, avec le succès que l'on sait. Double peine : on doit se farcir de nouvelles simagrées religieuses, et assister au retour des politiciens les plus réactionnaires, qui proposent notamment l'interdiction de l'avortement ou le rétablissement de la peine de mort.

Pire, le débat public est aussi pollué que les abords de la centrale de Fuck-you-shima, essentiellement parce des grands stratèges de l'UMP pensent pouvoir faire baisser le FHaine en agitant et brassant ses idées, alors que de toute évidence c'est l'inverse qui se produit.

Mardi prochain doit avoir lieu cet objet extra-terrestre parfaitement stupide qu'est le "débat sur la laïcité". Comme la plupart des observateurs l'ont compris, il ne s'agit là que d'un prétexte imaginé par les cerveaux délabrés des "stratèges" sarkozystes pour tenter de fédérer un noyau dur d'andouilles épaisses, et leur faire comprendre qu'à l'UMP aussi on est comme eux, et que même si on n'a pas trop le droit de le dire tout haut, on pense aussi "qu'il y a trop de bougnoules, qu'on n'est plus chez nous.®". En quelque sorte une suite au "débat sur l'identité nationale", de sinistre mémoire. Le premier avait sonné le retour du FHaine, le second est bien parti pour lui assurer un succès durable.

Comme si dans notre pays à l'économie en déroute la "laïcité" était un sujet de débat prioritaire. Et comme si un "débat" arrangeait quelque chose. Combien de "débats" sur l'emploi ont-ils été organisés, pour en arriver à la cata que l'on connaît ? D'autant qu'il n'y a vraiment rien à débattre, la fameuse loi de 1905 est très bien faite et résume à merveille la situation. Tiens, pour ceux qui n'auraient pas compris au premier passage, je remets un coup d'article 2.

"La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte."

C'est d'autant plus cocasse que ceux qui prétendre débattre de la laïcité sont souvent les plus prompts à se vautrer dans les turpitudes de la religion, mélangent allègrement l"exercice de leur mandat et leurs convictions religieuses (réelles ou électoralistes). On est même obligé de commencer la liste par notre chanoinounet de Latran, dont les bouffonneries farcies à l'eau bénite ont fait crouler de rire (et/ou plongé dans la consternation) la France entière. Mais ces défenseurs opportunistes de la "laïcité" sont les mêmes qui suppriment des postes d'enseignants dans le public, et subventionnent à grands coups de milliards l'enseignement catholique, ces écoles de moinillons dans lesquels les bourgeois se précipitent pour préserver leurs rejetons de la racaille, de la drogue, du racket et du niveau scolaire déclinant. Ils encouragent les écoles confessionnelles pour riches, et laissent crever les écoles publiques, qui deviennent de plus en plus des cloaques pour pauvres.

D'autres, par préoccupation électoraliste, subventionnent la construction de nouvelles mosquées, fort à propos rebaptisées "centres culturels" pour piétiner la loi de 1905.

Le pompon de la tartufferie revient à Marine Le Pen, qui n'a plus que le mot "laïcité" dans la bouche (pour être exact, elle a toujours le mot "immigrés", aussi). C'est aussi psychédélique que si Al Capone avait discouru sur "l'honnêteté", Jean-Marie Bigard sur "la distinction", Roselyne Bachelot sur "la compétence", Xavier Bertrand sur "la franchise" ou simplement Nicolas Sarkozy sur "le gigantisme".

Quand on sait qu'il y a peu, tous les cathos intégristes les plus réactionnaires, les commandos anti-avortement, les diseurs de messe en latin, formaient la base même du FHaine. Et même si ces résidus moyenâgeux n'ont sûrement plus la même influence que naguère, et qu'ils n'aiment pas trop la nouvelle taulière, cette pécheresse récidiviste du divorce, il n'en demeure pas moins qu'elle a fait baptiser ses enfants à Saint Nicolas du Chardonnet, le bastion intégriste des cathos fous de dieu. Il y a de quoi se la mordre !

En bref, pour ces gens-là, les préceptes de la laïcité ne devraient s'appliquer qu'aux musulmans, et les catholiques "racinaires" en seraient forcément dispensés.

Vous savez sans doute qu'au blog de SuperNo, on ne manque pas d'idées, et qu'on est pour la paix des ménages. C'est le parallèle entre le déclin des cathos et l'ascension des musulmans qui m'a inspiré : lors des fêtes de famille dans d'improbables villages vosgiens, j'ai constaté, à mon grand amusement devant tant d'ingéniosité, tous les paroissiens des environs se réunissent dans une église, une seule, pour donner l'illusion du remplissage. De toute façon il n'y a plus qu'un seul curé, ça tombe bien. Pendant ce temps, les quelques dizaines d'autres églises du secteur sont vides, à la grande joie des araignées et des libres penseurs.

Et concomitamment, des centaines de bons musulmans se plaignent de l'absence de lieux de culte. Or leur construction n'est évidemment pas souhaitable, car elles coûteraient trop cher, et cela érigerait de nouvelles verrues dans un paysage qui en est déjà saturé, qui seraient de sucroît mal acceptées des autochtones, défenseurs acharnés de la laïcité catholique. On peut prévoir de toute façon que la religion musulmane déclinera bientôt elle aussi, rongée par les mêmes maux qui ont eu la peau du catholicisme.

L'heure est à l'optimisation. On connaît déjà celle des moyens de production, par exemple 3 équipes par jour pour faire tourner une usine au maximum de ces capacités. Les lieux de culte pourraient fort bien bénéficier de ce principe. En effet, entre la religion catholique et la religion musulmane, les dates des fêtes et cérémonies ne correspondent pas. Les grenouilles de bénitier vont à la messe le dimanche, si j'ai bien tout compris pour leurs équivalents musulmans, c'est le vendredi ! Inutile d'utiliser deux bâtiments pour ça !

D'autant que comme je le rappelais au début de ce billet, il y a en France 100 000 églises, les capacités de production spirituelle sont donc largement excédentaires ! Tout au plus pourrait-on faire quelques menus aménagements architecturaux pour ménager autant que faire se peut les besoins de chacun.

Et si un jour le hasard des calendriers faisait cohabiter cathos et musulmans, peut-être serait-ce l'occasion d'apprendre à se connaître et d'éviter ainsi de se foutre systématiquement sur la gueule, au nom d'un dieu qui, il est essentiel de le rappeler, n'existe pas !

Merci qui, hein ?


SuperNo


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