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"Aucune religion ne fait la promotion des femmes"

La Charente Libre - 08/03/2010


transmis par JJ  -  08/03/2010




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.




Le Flep (Foyer Laïque d’Education Populaire) de Soyaux organise demain un débat sur «la place de la femme dans les trois religions monothéistes». Avec des universitaires et représentants du christianisme, de l'islam et du judaïsme



Christianisme, islam, judaïsme. Demain, des universitaires et/ou théologiens de chacune des religions monothéistes interviendront. Anne Morelli, professeure et directrice adjointe du Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité de l'Université libre de Bruxelles, elle est athée. Rencontre.

Peut-on être de confession juive, musulmane, chrétienne et défendre l'égalité des sexes ?

Anne Morelli. Ce que je compte démontrer, c'est que les trois religions ont la même attitude vis-à-vis des femmes : condescendante au mieux, hostile dans les autres cas. Le même antiféminisme traverse les trois textes. Ce n'est pas un hasard : ces trois religions sont nées dans le bassin méditerranéen, un milieu géographique et social où le machisme est de rigueur, un système patriarcal où les femmes ont une position inférieure.

Des exemples ?

A. M. On vise souvent l'islam, mais dans les lettres de Saint Paul, qui font partie du canon des textes catholiques, il est dit que le mari est le chef de sa femme comme le Christ est le chef de son église, que les femmes doivent avoir la tête couverte, qu'il leur est interdit de parler en public et d'intervenir dans les assemblées. Il y a une prière dans le judaïsme où les hommes remercient Dieu d'être nés juifs et ne pas être nés femmes. Dans le talmud, mieux vaut brûler la torah que la confier à une femme. Aucune religion ne fait la promotion des femmes. L'émancipation de la femme s'est toujours faite dans un cadre laïque.

À l'intérieur de chacune, des courants orthodoxes et progressistes se disputent l'interprétation des textes...

A. M. Ces textes sont très touffus. On peut trouver des passages qui justifient l'écologie, la sécurité sociale ou l'égalité des sexes. Mais ce sont forcément des interprétations anachroniques par rapport à des écrits vieux de 1.300 ou 2.000 ans. Aujourd'hui, des féministes grattent pour trouver des petits trucs. On dit : Mahomet a dit que les petites filles ne devaient pas être tuées à la naissance, Jésus a parlé à des femmes taboues etc. Les antiféministes répondent que parmi les 12 apôtres, Jésus n'a choisi aucune femme. On ne s'en sort pas.

Chez les protestants, des femmes sont pasteures...

A. M. Le protestantisme n'a pas de structure hiérarchisée, ce qui a permis une évolution vers plus d'autonomie pour les femmes. Les anglicans ont des femmes évêques, mais ça a créé un schisme dans l'église anglicane, des fidèles rejoignent Rome. Dans la synagogue libérale à côté de chez moi, il y a une femme rabbine, divorcée et mère de deux enfants... Mais elle n'est pas reconnue en Israël. Tant que je ne peux pas être pape, je ne rentrerai pas dans l'Eglise catholique !

En occident, en France, l'islam cristallise les crispations. On le voit avec la burqa notamment. La polémique est-elle justifiée selon vous?

A. M. Ma démarche est celle-ci : balayons devant notre propre porte. Regardons si les droits de la femme sont respectés ici, alors que les salaires sont inférieurs de 25% à ceux des hommes en France et en Belgique. Cela dit, à titre personnel, je suis contre les déguisements hors période de carnaval.

Une musulmane indonésienne a une vie différente d'une musulmane d'Arabie Saoudite. Ne surestime-t-on pas le poids de la religion au détriment des structures sociales et familiales ?

A. M. C'est ce que dirait un(e) athée: la religion émane de la société, elle reflète celle-ci. Quand la société est égalitaire, la religion peut l'être aussi. Mais les religieux pensent que leur religion leur a été révélée par Dieu pour des siècles et des siècles. Il y a là deux points de vue inconciliables.

Vous êtes aussi une spécialiste des sectes. Les religions sont-elles des sectes qui ont réussi?

A. M. Oui, évidemment. Il n'y a pas de différence pour moi. Il y a des braves types et des crapules partout, des braves gens chez les Témoins de Jéhovah et des prêtres pédophiles et inversement. Je trouve disproportionné de braquer les feux de l'actualité sur les sectes. Si on réfléchit, avec sa vingtaine de morts, l'Ordre du temple solaire fait figure d'amateur par rapport aux multinationales des religions qui en font des milliers. Les hindous tuent des musulmans, les musulmans tuent des coptes en Égypte, les catholiques tuent des protestants en Irlande...

La laïcité n'est pas non plus garante de l'égalité des sexes. La loi de séparation de l'Eglise et de l'État date de 1905 en France. Les femmes n'ont obtenu le droit de vote que 40 ans plus tard...

A. M. La laïcité n'est pas l'idéal, mais quand même, quand Attatürk est arrivé au pouvoir en Turquie en 1926 il a accordé le droit de vote aux femmes. Ce n'est pas forcément le paradis, mais c'est quand même beaucoup mieux.

Pour l'historienne Anne Morelli, le même antiféminisme traverse les trois religions.




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