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L'école publique n'a jamais été laïque


par Jean-Marc Fert  -  19/11/2014




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(Ce texte est une réaction au titre du communiqué de l'ADLPF :
L'école publique est laïque, même s'il ne traite pas du même sujet)


  • Les vacances scolaires sont respectueuses des fêtes religieuses chrétiennes, et elles en portent même le nom.

  • Le vocabulaire institutionnel est en partie le même que dans l'église catholique (on l'a gardé depuis l'époque où l'éducation était aux mains des jésuites) : recteurs, chaires...

  • Bien qu'elle ait été critiquée par toutes les recherches en sciences de l'éducation, et par tous les innovateurs pédagogiques depuis un bon siècle, la pratique pédagogique la plus courante, et la seule à être l'objet d'une épreuve lors des concours de recrutement de professeurs, est exactement calquée sur le prêche du curé : révélation d'un Savoir par une Autorité en position haute, à une assemblée en position basse, soumise et silencieuse.

  • Confusion généralisée entre erreur et faute.

  • Séparation entre le corps et l'esprit (le corps est prié de s'absenter tout le temps sauf pendant les récréations et les cours "d'éducation physique et sportive").

  • Domination de l'impératif idéologique suivant : "Soumets-toi aujourd'hui dans l'espoir d'un salut toujours remis à plus tard".

Sous l'Ancien Régime, l'éducation était principalement aux mains des jésuites. Lors de la Révolution, l'École n'a pas été réformée comme le souhaitait Condorcet, et ce sont les lycées napoléoniens (ainsi que les "Grandes Écoles") qui ont vu le jour. Le projet éducatif a été celui de l'Empire, et non celui de la République. Les principes et les pratiques religieuses n'y ont pas été remis en cause. Dans la grande époque de l'École, celle de la IIIe République, nos fameux "hussards noirs" ont repris, à des fins différentes mais sans les modifier, bien des comportements et des principes éducatifs des jésuites. D'ailleurs cette République avait aussi pour projet la création d'un Empire (colonial) et, malgré l'affichage de la valeur "Égalité" s'accommodait très bien de la hiérarchisation des sexes et des classes sociales. La con-currence entre le curé et l'instituteur montre qu'ils participaient à la même course.

Bien sûr les dieux adorés à l'École ne sont plus les dieux des religions traditionnelles. Ce fût tout d'abord, la République, Marianne, la France, qui a pris la place du dieu catholique, et qui appelait ses "enfants" au sacrifice (rappelons les paroles du Chant du départ, devenu hymne national pendant le premier empire : "La République nous appelle, .pour Elle un Français doit mourir"). La IIIe République a été une religion, et l'école était son Église.

Puis simultanément ou successivement les valeurs suprêmes ont été le Savoir, le Pouvoir (politique ou économique) et aujourd'hui surtout la Réussite Individuelle, mais le caractère religieux des principes et pratiques scolaires demeure.

L'École d'aujourd'hui fabrique toujours des gens qui ont pris l'habitude de se soumettre à une autorité supérieure, et qui donc auront besoin d'un Dieu, quel qu'il soit. Voici ce qui permet de comprendre comment des jeunes ayant passé une douzaine d'années sur les bancs de l'école manquent complètement d'esprit critique, se font laver le cerveau, endoctriner, et partent faire le "Djihad".


Jean-Marc Fert



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