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Carmen :

l'autonomie et la liberté de la femme


par crab  -  08/12/2009




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.




Scala de Milan, hier 07 déc 2009.

Merci à Arte d'avoir diffusé ce qui restera une des meilleures interprétations et surtout peut-être la meilleure mise en scène du plus beau fleuron de notre culture, fleuron qui nous rend fier d'être français.

Merci à Emma Dante [metteur en scène] conspuée dès son apparition aux coté de Daniel Barenboïm [chef de l'orchestre]

Conspuée :
Auparavant toute la distribution avait été chaudement applaudie pour une éblouissante prestation, mais EMMA DANTE outrageusement sifflée par une partie de la salle.

Scandale :
Carmen lors de sa création avait scandale, hier par une partie de l'auditoire. Je retiens que trois très jeunes femmes et un jeune homme interviewés aux entractes ont parfaitement apprécié la qualité du spectacle dans tous ses aspects.

Ils ont osé :
BIZET l'avait dit, EMMA DANTE l'a fait.

Que dit BIZET.
Carmen aimeuse ne suivra pas celui à qui elle demande d'être aimée, mais c'est à lui qu'elle dira de la suivre.

N'est-ce pas là porter [encore tristement hélas de nos jours], porter atteinte à l'idéologie patriarcale ''la femme doit abandonner toute velléité d'indépendance pour suivre son mari'' ?

L'amant ou le mari ne doit pas sacrifier sa carrière au profit de sa femme, les dés, objet du scandale, sont ainsi jetés dès le départ et n'en finissent pas de rouler jusqu'à l'acte final.

L'égalité hommes-femmes :
Les hommes bohémiens comprennent qu'associés avec les femmes la réussite sera assurée...

L'attirance assumée :
Symbolisée par Escamillo [le toréador] lui, au contraire, de l'hésitant don José ne craint pas de se remettre en question, de prendre tous les risques.

La jalousie :
L'idéologie matérialise la volonté de domination et génère une sensiblerie cause de l'immaturité de Don José. Pour lui, la femme est la propriété de l'homme, avant tout une mère et une bonne et suiveuse épouse.

S'il est un hésitant c'est qu'il est partagé entre ''les fausses affections'' que lui transmet la messagère tant pour elle [elle se voyait l'épouser] que au nom de la mère de don José et la tentation de rompre avec les codes petits bourgeois...

Carmen :
Ne sait pas mentir, ne sait pas se conformer au code impératif. Violence de la société à son époque mais encore vrai dans ce que l'on appelle les quartiers où là peut-être plus qu'ailleurs dans notre pays la condition de la femme régresse.

Carmen provoque, provoque, provoque, que faire sinon provoquer face au dérisoire, ne cède jamais et préfèrera mourir libre que de ''vivre'' sans choisir.

L'anticléricalisme :
BIZET dans sa partition avait fait preuve d'un violent anticléricalisme, EMMA DANTE l'a réalisé pour la première fois sur l'estrade d'un théâtre d'opéra.

DANTE la bien nommée, hier soir, à fait vivre un enfer, aux bigots de ''nos très bonnes sociétés'', provocation justifiée pour secouer ''cette bonne société'' composée de trop nombreux phallocrates toujours tentés de ne pas perdre ou de reprendre le haut du pavé.

Metteur en scène et femme! Une femme qui ose mettre en scène des groupes de femmes impudiques dans un court moment d'hystérie collective, une crucifixion qui appelle au respect et à la soumission aux lois divines rejetée complètement ignorée, des femmes conscientes mais trop prudentes...et pour clore, quand rouvre les portes de l'arène avant que ne sorte la foule, l'assassinat de Carmen se produira devant le noir et rouge tribunal de l'Inquisition.

Le défit d'identité :
Je mets au défis de diffuser dans les mosquées, les églises, en fin d'année de collège ce film qui pourrait être suivi d'un débat, le moyen de mieux définir les causes des violences conjugales et autres subies mortellement par les femmes.

Messieurs les responsables religieux champions de la morale et du sens de la vie montrez vous capable de relever le défi. Idem pour les autorités responsables des programmes de l'éducation.

Mais vous connaissant j'en doute... Ce sera ma modeste provocation...

Merci à BIZET, merci, ô combien merci à DANTE.

Merci à Arte pour la diffusion de ce chef d'œuvre de l'athéologie qui redonne un peu d'honneur aux chaînes publiques qui brillent généralement par l'absence d'esprit critique [au nom, ne riez pas, ''de la liberté de conscience''] la non remise en cause du patriarcat généré par les religions monothéistes.

Ce matin je me sens fier d'être français.



Crab


Notes:

Le 7 décembre 2009, jour de la Saint-Ambroise, patron de la ville de Milan, se déroule la rituelle soirée d'inauguration de la saison de la Scala.

[.../...]

Une distribution éblouissante réunit le ténor allemand Jonas Kaufmann, interprète de don José, rôle qui lui a donné une stature internationale, le baryton basse uruguayen Erwin Schrott dans le rôle d'Escamillo et Anita Rachvelishvili dans le rôle-titre, le tout sous la direction de l'impétueux Daniel Barenboïm. Pour sa première mise en scène d'opéra, Emma Dante s'est aussi attelée à la création des costumes. Source Arte.



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Réactions d'internautes


Tout à fait d'accord avec Crab dans son analyse de Carmen.
Par contre, je n'ai pas du tout aimé la mise en scène, mais ce n'est pas une raison pour siffler madame Dante. Des goûts et des couleurs on ne discute pas, et je salue cependant l'effort de renouvellement ainsi que la qualité du spectacle. On peut ne pas aimer et apprécier quand même (c'est ça aussi la laïcité...).
(J.J. Angoulême / 14/12/09 - 18:12)


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