"Dans l'esprit du paysan, tout l'effort de la religion consistait à desserrer les bourses, à vider les poches des hommes pour emplir le coffre du ciel. C'était une sorte d'immense maison de commerce dont les curés étaient les commis, commis sournois, rusés, dégourdis comme personne, qui faisaient les affaires du bon Dieu au détriment des campagnards. Il savait fort bien que les prêtres rendaient des services, de grands services aux plus pauvres, aux malades, aux mourants, assistaient, consolaient, conseillaient, soutenaient, mais tout cela moyennant finances, en échange de pièces blanches, de bel argent luisant dont on payait les sacrements et les messes, les conseils et la protection, le pardon des péchés et les indulgences, le purgatoire et le paradis, suivant les rentes et la générosité du pécheur."
(Guy de Maupassant / 1850-1893 / Le père Amable)
"Si les ministres de l'église ont souvent permis aux peuples de se révolter pour la cause du ciel, jamais ils ne leur permirent de se révolter pour les maux très réels et des violences connues."
(Jean Meslier / 1664-1729 / parfois attribué au baron d'Holbach / Le bon sens)
"Je voudrais, et ce sera le dernier et le plus ardent de mes souhaits, je voudrais que le dernier des rois fût étranglé avec les boyaux du dernier prêtre."
(Jean Meslier / 1664-1729 / Testament)
"Je n'ai jamais été anticlérical au sens réactif du terme, mais chacun doit rester à sa place. Si la religion est une démarche spirituelle, je ne vois pas pourquoi elle doit avoir des privilèges temporels."
(Henri Pena-Ruiz / Interview pour le Journal L'Humanité / 11/12/2003)
"J’ai toujours été intact de Dieu et c’est en pure perte que ses émissaires, ses commissaires, ses prêtres, ses directeurs de conscience, ses ingénieurs des âmes, ses maîtres à penser se sont évertués à me sauver. […]
Et je m’en allais, là où ça me plaisait, là où il faisait beau même quand il pleuvait, et quand, de temps à autre ils revenaient avec leurs trousseaux de mots-clés, leurs cadenas d’idées, les explicateurs de l’inexplicable, les réfutateurs de l’irréfutable, les négateurs de l’indéniables, je souriais et répétais : “C’est pas vrai!” et “C’est vrai que c’est pas vrai!”.
Et comme ils me foutaient zéro pour leurs menteries millénaires, je leur donnais en mille mes vérités premières."
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Choses et autres)
"J'ai l'esprit anticlérical et un coeur de moine."
(Jules Renard / 1864-1910 / Journal - 24 janvier 1905)
"Les signes (ou insignes) religieux, voile, croix, kippa reflètent-ils seulement la liberté de celui (ou celle) qui le porte ? A l'évidence, non : ils manifestent aussi une soumission (même volontaire) à un ordre, ils sont la marque mise par les prêtres (car Dieu ne parle que par leur intermédiaire) sur un corps, non l'énoncé d'une foi, toujours plus ou moins intime et secrète."
(Danièle Sallenave / née en 1940 / dieu.com / 2004)
"La religion catholique est un billet à ordre sur le ciel, qu'il serait trop malaisé de mériter par soi-même. Les prêtres sont les entremetteurs de cette mendicité."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga)
"Allons ! fils de la République,
Le jour du vote est arrivé !
Contre nous de la noire clique
L'oriflamme ignoble est levée (bis).
Entendez-vous tous ces infâmes
Croasser leurs stupides chants ?
Ils voudraient encore, les brigands,
Salir nos enfants et nos femmes !
Refrain :
Aux urnes, citoyens, contre les cléricaux !
Votons, votons et que nos voix dispersent les corbeaux !"
(Léo Taxil / 1854-1907 / Chant des électeurs / 1881)
"Tuons-les par le rire !"
(Léo Taxil / 1854-1907)
"Le prêtre, despote spirituel, s'est fait le complice de la tyrannie civile et, au nom d'un dieu hypothétique, a interdit à l'homme la libre recherche qui seule peut le guider dans la vie et améliorer son sort."
(Charles Vaudet / Le Procès du Christianisme / 1933)
"Dieu ne doit point pâtir des sottises du prêtre."
(François-Marie Arouet, dit Voltaire / 1694-1778 / Epîtres, 1769)
"Quand l’Etat se sépare de l’Eglise, il n’y a pas pour l’Etat de mauvaise séparation et il n’y en a pas de bonne pour l’Eglise. C’est toujours des puissances temporelles que les religions ont reçu la nourriture. Séparées, elles languissent et meurent ?"
(La revue "L’Action" / 6 juillet 1905)
"Quoi donc ! Toujours par des budgets énormes
Nourrirons-nous ces pieux fainéants ?
Législateur, mettez-y moins de formes,
Ne craignez plus ces frocards arrogants.
A chaque instant contre la République,
Nous entendons beugler quelques prélats :
Appliquons donc le remède énergique
En séparant l’Eglise de l’Etat."
(L’Anticlérical n°10 / chanson "Séparons l’Eglise de l’Etat")
"[Eucharistie, une étrange pratique qui consiste] à avaler Dieu et à le rendre à la fosse d'aisance, ce dernier et odieux tabernacle d'une des divinités catholiques."
(Le socialiste Ardenais)
"Au feu ! A Madrid, Cordoue, Séville... La foule a incendié les églises, les couvents, les universités religieuses... chassé sous les huées les prêtres, les moines, les nones qui passent en hâte les frontières... Opposant à tous les bûchers jadis dressés par le clergé d'Espagne, la grande clarté matérialiste des églises incendiées, les masses sauront trouver dans les trésors de ces églises l'or nécessaire pour s'armer, lutter... détruire par tous les moyens la religion."
(Tract du groupe surréaliste / mai 1931)