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Arthur Schopenhauer

(1788 - 1860)
d'Arthur Schopenhauer, philosophe, auteur du 'Monde comme volonté et comme représentation'

Biographie d'Arthur Schopenhauer :

Philosophe allemand issu d'une riche famille de banquiers. Arthur Schopenhauer vit en célibataire, sans responsabilité sociale, enclin à la mélancolie et au cynisme. Il expose sa philosophie, très tôt élaborée, dans son ouvrage majeur "Le Monde comme volonté et représentation" (1819) qui ne connaîtra le succès qu'après sa réédition, bien plus tard.

Sa pensée est celle d'un pessimisme athée. La représentation du monde que l'homme ne connaît qu'à travers les phénomènes, s'opère à travers un voile d'illusion procuré par nos sensations, tandis que le noumène, la "chose en soi" est inaccessible à notre connaissance. Pour lui, la volonté, appelée "vouloir-vivre", irrésistible, aveugle et privée de raison, est l'essence de la vie. La conscience ne fait que projeter dans le monde des idées ce que la volonté exprime. Le "vouloir-vivre" est le principe moteur de la vie en créant un besoin inassouvi de nouveaux désirs. Leurs satisfactions n'apportent qu'un apaisement passager vite remplacé par une suite sans fin de nouveaux désirs et donc de nouvelles souffrances. Cette succession de buts, qui ne peuvent satisfaire la force vitale qu'est la volonté, constitue le destin tragique de l'homme, condamné au malheur et à la souffrance. Pour éteindre cette volonté, Arthur Schopenhauer propose l'abolition des désirs avec l'art qui permet l'évasion de la vie, la morale pour se délivrer de l'égoïsme et l'ascétisme inspiré du bouddhisme.

Vivant en solitaire, avec sa chienne Atma, Arthur Schopenhauer subit une longue traversée du désert sans pouvoir faire reconnaître sa pensée. Il accède cependant à la renommée à la fin de sa vie grâce à quelques disciples et à des ouvrages sous forme d'aphorismes (Parerga et Paralipomena) qui facilitèrent la diffusion de sa doctrine. Son influence est perceptible chez Nietzsche, Wagner ou Thomas Mann.
Bibliographie : Quadruple essence du principe de raison suffisante (sa thèse, 1813), Le Monde comme volonté et comme représentation (1819), Essai sur le libre arbitre (1839), Le Fondement de la morale (1840), Les deux problèmes fondamentaux de l'éthique (1841), Parerga et Paralipomena (1851).
Liens:
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      Wikipédia : Arthur Schopenhauer

Sur ce site :
      Morale : Arthur Schopenhauer


Citations d'Arthur Schopenhauer :

"Si la loi du matérialisme était la vraie loi, tout serait éclairci. Le "pourquoi" du phénomène serait ramené au "comment"."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Le monde comme volonté et comme représentation, 1819)

"Les temples et les églises, les pagodes et les mosquées, dans tous les pays, à toutes les époques, dans leur magnificence et leur grandeur, témoignent de ce besoin métaphysique de l'homme qui, tout-puissant et indélébile, vient aussitôt après le besoin physique."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Le Monde comme volonté et comme représentation, 1819)

"Sur cinquante anglais, on en trouvera à peine un seul qui élève la voix pour vous approuver quand vous parlerez avec un juste mépris du bigotisme stupide et dégradant de sa nation."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"La religion catholique est un billet à ordre sur le ciel, qu'il serait trop malaisé de mériter par soi-même. Les prêtres sont les entremetteurs de cette mendicité."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Une religion qui a pour fondement un seul événement et qui prétend faire de cet événement qui s'est passé ici ou là ou de loin en loin la période critique du monde et de toute existence, une telle religion a un fondement si faible qu'il lui est absolument impossible de subsister dès que les gens commencent à réfléchir un peu."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Il semble que le bon Dieu ait créé le monde au profit du diable: il aurait mieux fait de s'abstenir."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"S'il y avait un Dieu, je n'aimerais pas être ce Dieu, la misère du monde me déchirerait le cœur."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Je ne puis m'empêcher de rire quand je vois les hommes réclamer sur un ton assuré et hardi la continuation à travers l'éternité de leur misérable individualité. Que sont-il d'autre en effet que les pierres à face humaine emmaillotées qu'on voit avec bonheur Kronos dévorer, tandis que seul le vrai et immortel Zeus, à l'abri des atteintes de celui-ci, grandit pour régner éternellement."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Pour la grande masse, les seuls arguments palpables sont les miracles. Aussi, tous les fondateurs de religion en accomplissent-ils. Les théologiens cherchent tantôt à allégoriser, tantôt à naturaliser les miracles de la Bible pour s'en débarrasser d'une façon quelconque. Car ils sentent que le miracle est le sceau du mensonge. Les documents religieux renferment des miracles en vue de la confirmation de leur contenu. Mais il vient un moment où il produit l'effet contraire."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Contre le panthéisme, je n'ai qu'une objection, c'est qu'il ne dit rien. Appeler le monde Dieu, ce n'est pas l'expliquer, mais simplement enrichir la langue d'un synonyme superflu du mot "monde". Dites "le monde est Dieu" ou "le monde est le monde", cela revient au même. […] Si l'on dit "le monde est Dieu", il est évident que cela ne dit rien ou que du moins l'inconnu est expliqué par quelque chose de plus inconnu. Il serait beaucoup plus juste d'identifier le monde avec le Diable."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Le thème essentiel de la métaphysique est, chez les philosophes appointés, l'explication des rapports de Dieu avec le monde; les commentaires les plus étendus de ces rapports remplissent leurs manuels. Ils se croient avant tout appelés et payés pour éclaircir ce point. Et il est amusant de voir avec quelle profonde sagesse et quelle érudition ils parlent de l'absolu, ou Dieu; ils prennent alors une attitude des plus sérieuses, comme s'ils savaient réellement quelque chose à ce sujet…"
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Philosopher jusqu'à un certain point et pas davantage, c'est une demi-mesure qui constitue le caractère fondamental du rationalisme."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Les religions sont comme les vers luisants: pour briller, il leur faut de l'obscurité."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Que la religion serve de masques aux desseins les plus vils, c'est un fait qui ne doit plus étonner personne."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Aux siècles passés, la religion était la forêt derrière laquelle des armées pouvaient prendre position et se couvrir. Mais après tant de coupes, elle n'est plus qu'une broussaille derrière laquelle, le cas échéant, des filous se cachent."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Les religions ont souvent une influence immorale. Ce qui est mis au compte des devoirs envers Dieu est soustrait aux devoirs envers les hommes: il est très agréable de remplacer le manque de bonne conduite envers ceux-ci par les flatteries qu'on adresse à celui-là. Dans chaque religion, on arrive bientôt à ce que, pour les objets les plus immédiats de la volonté divine, on dépense moins en actions morales qu'en actes de foi, cérémonies du temple et rites en tout genre. […] L'influence moralisatrice est moins évidente. Combien grande et certaine elle devrait pourtant être, pour offrir une compensation aux cruautés que les religions, principalement chrétienne et musulmane, ont suscitées et aux calamités qu'elles ont apportées de par le monde!"
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"De même que le polythéisme est la personnification des parties et des forces singulières de la nature, de même le monothéisme est celle de la nature entière, d'un coup d'un seul. […]
Que l'on se fabrique une idole de bois, de pierre, de métal, ou qu'on la compose à l'aide concepts abstraits, c'est tout un: elle reste une idolâtrie, dès qu'on a sous les yeux un être personnel auquel on sacrifie, que l'on invoque, que l'on remercie. Il n'y a pas non plus, au fond une grande différence entre sacrifier ses moutons et sacrifier ses penchants. Chaque rite ou prière témoigne irréfutablement de l'idolâtrie."

(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga / 1851)

"Pour les princes régnants, le Dieu Tout-Puissant est le père Fouettard dont ils usent pour envoyer les grands enfants aux lits lorsque plus rien d'autre ne veut les aider; c'est pourquoi ils tiennent tant à lui."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Sur la religion)

"Les juifs sont le peuple élu de Dieu, et celui-ci est le Dieu élu de son peuple; et cela ne regarde plus personne."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Fragments biographiques)

"La vie d'un homme n'est qu'une lutte pour l'existence avec la certitude d'être vaincu."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Pensées et fragments)

""Ni aimer, ni haïr," c'est la moitié de la sagesse humaine : "ne rien dire et ne rien croire" l'autre moitié. Mais avec quel plaisir on tourne le dos à un monde qui exige une pareille sagesse."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Pensées et fragments)

"Exiger l'immortalité de l'individu, c'est vouloir perpétuer une erreur à l'infini."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Pensées et fragments)

"Ne combattez l'opinion de personne ; songez que, si l'on voulait dissuader les gens de toutes les absurdités auxquelles ils croient, on n'en aurait pas fini, quand on atteindrait l'âge de Mathusalem."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Aphorismes sur la sagesse dans la vie)

"Imagine-t-on un démon créateur, on serait pourtant en droit de lui crier en lui montrant sa création: «comment as-tu osé interrompre le repas sacré du néant, pour faire surgir une telle masse de malheur et d'angoisse?»"
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Oeuvres posthumes)

"Le résultat de mes méditations fut que ce monde ne pouvait être l'œuvre d'un Dieu absolument bon, mais bien l'œuvre d'un démon qui avait appelé à l'existence des créatures pour se repaître de leurs tourments. […]"
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Oeuvres posthumes)

"Les fruits du christianisme ? Guerres de religion, boucheries, croisades, inquisition, extermination des indigènes d'Amérique et introduction des esclaves africains pour les remplacer."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / cité par Danièle Sallenave dans dieu.com)

"Tel est le propre de l'action, positive ou négative, moralement bonne, d'être dirigée en vue de l'avantage et du profit d'un autre."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860)

"Toutes les religions promettent des récompenses pour les qualités de coeur ou de volonté, mais aucune pour les qualités d'intelligence ou de compréhension."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860)

"Le médecin voit l'homme dans toute sa faiblesse; le juriste le voit dans toute sa méchanceté; le théologien dans toute sa bêtise."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860)



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