La religion des seigneurs
Histoire de l'essor du christianisme entre le Ier et le VIe siècle
Eric Stemmelen
Michalon
(2010, pages)
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Présentation de l'éditeur
Les débuts du christianisme ont toujours été expliqués en suivant les sources chrétiennes, qui évoquent une vague de conversions et présentent l'essor des Églises comme un phénomène avant tout spirituel.
Alors même que la recherche académique a fait des progrès considérables, l'histoire sainte continue de déformer notre vision de cette époque. S 'appuyant sur des travaux récents et une relecture soigneuse des sources latines et grecques, ce livre reprend à nouveaux frais une question vieille comme le monde. Comment les Églises chrétiennes, qui ne représentent guère que 5% des habitants de l'empire vers l'an 300 sont-elles devenues en un siècle une religion d'État ? De cette révolution culturelle sans précédent, que nous disent l'économie, la sociologie, la science politique ?
L'essor du christianisme est contemporain d'une crise profonde de l'empire romain, qui voit s'effondrer un modèle économique fondé sur l'esclavage, au moment précis où se développent des latifundia. Faute d'esclaves, comment mettre au travail des hommes libres ? Les vertus attendues d'un citoyen ne sont plus les mêmes. La religion chrétienne raconte et façonne l'homme nouveau. Travailleur, obéissant, tourné vers la famille, il est le socle sur lequel les grands propriétaires fonciers vont édifier une nouvelle économie, avant de s'emparer du pouvoir politique. Et l'empire chrétien établi par Constantin et Théodose va faire ce que font tous les empires : récrire l'histoire.
Né en 1952, Eric Stemmelen est docteur en sciences économiques.
Dans la presse :
Comment le christianisme est devenu une vaste machine de coercition...
L'Humanité - 13 novembre 2010
A propos du livre d'Éric Stemmelen "La Religion des seigneurs. Histoire de l'essor du christianisme entre le Ier et le Vie siècle" (Editions Michalon)
"Comme les trois mousquetaires, ils sont quatre. Quatre athées et agnostiques scrutant les textes chrétiens des origines. Mordillat et Prieur, les plus provocateurs, ceux dont les séries pour Arte (Corpus Christi, l'Origine du christianisme, l'Apocalypse) et les essais (Jésus contre Jésus, Jésus après Jésus, Jésus sans Jésus) (1) ont fait se dresser contre eux la clique catholico-traditionaliste qui prospère à la Sorbonne et dans certains journaux. Pierre-Antoine Bernheim, le plus méthodique, dont le Jacques, frère de Jésus (2) est devenu une référence mondiale malgré les remarques désobligeantes ("juif Bernheim"). Et maintenant, Éric Stemmelen, le lecteur infatigable, dont la Religion des seigneurs (3) attaque l'histoire du christianisme par le versant économique et social, remettant en question l'apologétique qui voudrait que ce mouvement religieux ait été le produit d'une immense ferveur populaire, un soulèvement de foi et d'espérance. (...)
Le christianisme n'est pas une religion populaire, c'est une religion qui a été ordonnée au peuple et, avec elle, son exaltation de la souffrance, sa glorification de la résignation, son goût morbide pour le sang, sa haine du corps, sa morale sexuelle répressive, etc. D'une foi rebelle à tout pouvoir née dans une petite secte juive, le christianisme, se confondant avec l'empire, va devenir la plus grande machine de coercition jamais apparue sur terre. Comme on peut le lire dans l'évangile selon Matthieu?: "Ce sont les violents qui l'emportent."
(1) Jésus contre Jésus, Jésus après Jésus et Jésus sans Jésus, de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur (Points/Seuil). (2) Jacques, frère de Jésus, de Pierre-Antoine Bernheim (Noesis). (3) La Religion des seigneurs, d'Éric Stemmelen (Michalon)."
http://www.humanite.fr/12_11_2010-comment-le-christianisme-
est-devenu-une-vaste-machine-de-coercition-457587
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