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Témoignage d'un petit athée

(HBreeD -   04/11/06)




Du chaud berceau de mes illusions, je tombe sur la terre gelée de la réalité. Le front ouvert, s'enfuient mes croyances. Et dans mon hurlement de douleur s'écrie aussi mon désespoir nouveau de n'être plus menti. Mais je me lève déjà et commence à me mouvoir tout seul. Mon corps nu brûlé par le froid lentement se réchauffe de l'intérieur. Etourdi encore, j'attends d'être pensé. Cependant que le temps avance, rien ne m'arrive. Tout juste des sentiments, des idées qui s'allument et s'éteignent bien vite. Alors, je me lève. J'essuie les dernières gouttes sur mon front, ce sang sans vie qui coulait en moi. Je mets un pied devant l'autre et parviens à avancer. Et, de concert, se remuent, de plus en plus, pensées et réflexions faites du dur de la réalité, ne s'en fut celui d'une quelconque vérité.

Contrairement aux inamovibles barreaux épais de mon ancien berceau, du travers desquels ne filtraient toujours que les mêmes rayons décédés, les murs de la réalité vivent, se meuvent et se déplacent, me cognent et me refusent, me déplacent et me confusent. Alors de plus en plus intense, s'en vient une lumière du dedans, toujours plus vive et perçante, qui traverse mes yeux et image chaque instant plus clairement ce que sont les réels dehors et dedans. Des dehors qui alors s'ouvrent à moi, se dessinent selon leurs traits et couleurs. Des dehors qui alors m'apprennent l'espace autour de moi, qui m'enseignent leur richesse et leur nature. Des dedans qui alors se structurent selon cette même nature, selon son ordre réel et matériel. Des dedans qui ne sont rien de plus que ce que je vois dehors. Ainsi j'avance dans un monde qui perd de son froid à mesure que cette lumière se développe et ma personne en ce même monde intègre. Ainsi je deviens être vivant humain, chose d'esprit et de corps, unie à la terre et aux autres choses de la terre, sans rien de plus, ni rien de moins.

Je m'étonne toujours de la rigidité intellectuelle dans laquelle se trouvent coincés les croyants. Oui ils se bercent d'illusions, on les berce d'illusions. Et dans ce berceau douillet, tels de nus bébés, ils se lovent éperdument, en se laissant penser, les yeux fermés et les poings aussi, pour ne jamais avoir à toucher une réalité au contact qui leur parait si désagréable.

A chaque fois qu'il m'est possible de prendre contact avec un ou une croyante, le constat consternant est le même : leur conviction religieuse ne fait pas que les empêcher de voir le monde tel qu'il est, elle en déforme toutes les formes. Et comme ce berceau d'illusions, cercueil de la pensée personnelle, se balance mollement sous un ciel de couleurs prédéterminées, de constellations morales inébranlables et tout au loin dans ce noir espace, ont apparemment toujours été écrites, ces croyants s'en retrouvent défaits de toute réflexion, défaits de toute mise en perspective, car elle n'a jamais été qu'une. Ils s'en retrouvent la pensée toute faite, mais jamais par elle-même faite, ainsi marqués par les oeuvres morales qui ne sont pas les leurs.

Passifs, ils ne sont pas, ils ont ce qu'on leur a donné. La bonté, l'amour, le pardon, et toutes ces valeurs morales, pourtant importantes et bonnes ne sont pas des actes et des gestes chez les croyants : des mots et du vent, des litanies répétées et répétées car c'est ainsi que c'est, mais pas ainsi qu'ils sont.


HBreeD



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