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Témoignage

Loi républicaine et laïcité


(Robert   -   28/10/04)




L'affaire dite du voile masque souvent, derrière la condamnation de pratiques dites religieuses, un racisme sournois. Les chrétiens n'ont pas le monopole de l'ouverture d'esprit, il s'en faut.



Grignotage de la laïcité, fondement de la République, sous la pression de la Commission européenne (enseignement du "fait religieux à l'école", histoire de développer les communautarismes qui ont si bien réussi en Irlande, au Liban, et en Bosnie, institutionnalisation du culte musulman par l'Etat qui n'a pas à se mêler de religion, remise en cause sournoise de la loi de 1905, portant séparation des Eglises et de l'Etat) sont l'un des divers aspects de cette politique globale qui vise à nous soumettre à cette Europe des Régions, voulue par les capitalistes et leurs affidés.

Il y a quelque temps, Nicolas Sarkozy a déclaré que "la loi islamique ne s'appliquera nulle part" (sous entendu sur le territoire de la République). Notons que si le ministre fait de l'affaire du "voile", marginale, quoique significative, un procédé de propagande, afin de gagner les voix des obsédés anti-musulmans qui lui échappent encore et se présente en défenseur de la laïcité, dès lors que ses principes seraient violés par des musulman(e)s, il semble ignorer que sauf erreur que nous sommes prêts à reconnaître, dans une partie de l'Alsace-Lorraine, les ministres des cultes sont rétribués par l'Etat avec nos impôts, y compris ceux des athées, car elle vit sous "le régime allemand" séquelle de son occupation par le 1° Reich. Jusqu'à maintenant personne n'a réclamé l'application de la loi républicaine, en Alsace-Lorraine, comme on le fait avec persévérance pour la Corse, et de la laïcité envers la "communauté musulmane" qui est systématiquement stigmatisée par les incultes ou agressée par des fanatiques, comme on l'a vu récemment en Corse.

Or, l'affirmation de Nicolas Sarkozy est fausse Car il y a une parcelle du territoire de la République français qui applique effectivement la loi islamique : c'est Mayotte. Vous savez, cette île des Comores, dans l'Océan Indien. Mayotte a été envahie et occupée, comme l'ensemble de l'archipel en 1840. En 1975, grâce à une manipulation électorale, inspirée par le lobby des élus territoriaux, et en dépit du principe d'intangibilité des frontières issues de la décolonisation, elle est séparée du reste de l'archipel des Comores qui devient indépendant. Depuis le référendum de 2000, l'île est devenue Collectivité Départementale et serait en voie d'obtenir le statut de département de droit commun, toute l'opération devant être terminée en 2010.

Le problème, à Mayotte, c'est la dualité des statuts du droit des personnes.
  • droit commun pour une minorité, qui relève du code civil français,

  • droit local pour la majorité et statut personnel inspiré du droit coranique et du droit coutumier (sic) local.
Il y a donc discrimination entre les citoyens et entre les sexes, à moins que les mahorais ne soient que des pseudo-citoyens.

La femme n'a pas de capacité juridique avant le mariage ; la polygamie existe (mais ce n'est pas la peine de rêver d'émigration : la polygamie, c'est pour les mahorais "musulmans de souche" comme dirait Jean Marie Le Pen, et la loi islamique, si elle est respectée, impose des obligations souvent rédhibitoires) ; inégalité filles/garçons lors des successions; droit de répudiation de ou des épouses ; aucun droit pour les enfants dits "naturels". Ces dispositions seraient, dit-on, justifiées "en tenant compte des nécessités locales" (sic) par la Convention européenne des DDH (1975). Cependant, le statut serait en voie d'évolution : Toute femme âgée de 18 ans, mariée ou non, peut désormais exercer une profession. L'âge minimum du mariage des filles est fixé à 15 ans, et si les futurs époux comparaissent toujours devant le cadi, celui-ci est assisté... d'un officier d'Etat civil et de deux témoins.

On a ainsi l'exemple, unique au monde, d'un processus de décolonisation qui s'opère à l'envers. Il s'agirait ainsi de permettre à une ex-colonie de devenir française à part entière, avec les droits et les obligations de la citoyenneté.

La devise républicaine, dites-moi si je me trompe, c'est toujours : liberté, EGALITE, fraternité ?


Robert   -   28/10/04



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