Ce n'est pas la foi qui sauve, c'est la foi qui perd.
Le regard sur ce qui est doit être dépourvu de foi.
Chaque parole, chaque pensée, chaque action doit être dépourvue de foi.
La foi, c'est la valeur ajoutée. Celle qu'il ne fallait pas ajouter si on tenait à la vérité.
C'est prétendre plus que nécessaire. C'est surévaluer.
La foi, c'est la foi dans l'avenir, dans les paroles de l'autre, dans une idée, un rêve qui empêche d'être lucide, objectif.
Qu'est-ce que la foi et particulièrement la foi religieuse ?
C'est d'abord beaucoup d'ego, d'amour de soi, de croyance en sa propre valeur, sa propre destinée.
Car avoir la foi, c'est engager sa foi, c'est s'engager, disposer de sa vie (et de celle des autres.)
Mais on ne s'engagerait pas si on ne pensait pas que ce que l'on engage a de la valeur, si on n'avait pas une haute idée de soi-même.
Le croyant a tendance a s'imposer à l'autre à travers son discours.
Une personne véritablement modeste, simple, désintéressée n'a pas la foi. Il ne lui viendrait pas à l'idée de se donner en gage d'une affirmation aussi audacieuse que l'existence de Dieu.
D'autre part, la foi suppose un retour. C'est un donnant-donnant.
Le croyant attend quelque chose en échange de sa foi : faire partie des élus.
Une récompense.. Une reconnaissance.
Le croyant en Dieu investit Dieu d'une responsabilité, le met en demeure de répondre.
Tant que l'ego, l'amour de soi et de ses attributs ne seront pas réduits, les ténèbres de la foi règneront sur terre.
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