D’où venons-nous ?
La question dépasse "Dieu", que vise-t-on à travers ce «Dieu» unique et merveilleux qui ignore par définition la réponse puisque la vérité l’ignore ? Il faudrait en finir avec toutes ces affirmations gratuites qui prétendent le contraire. Nous ne disposons même pas du savoir qui permettrait de mesurer notre ignorance.
L'homme serait une créature de Dieu. Par conséquent l’homme n’est pas puisque dieu n’est pas. Ou alors l’homme est et dieu n’est pas ou alors l’homme est, dieu est mais dieu est un imposteur qui n’a fabriqué aucune créature en dehors du lombric bicéphale.
Dieu aimerait l’homme et lui laisserait la liberté de lui obéir ou de désobéir. Quand l’homme fait une connerie, dieu n’y est pour rien quand l’homme est bon c’est parce que la foi l’anime.
L'homme aurait été placé au-dessus de l'animal. L’homme est seul animal qui tue par plaisir c’est sa principale supériorité, le crime gratuit est le propre de l’homme, pas celui de l’animal.
Une croyance c’est alléger les souffrances. C’est tout le contraire : c’est ajouter des souffrances à des souffrances.
Face au risque de perdre une fois pour toutes la non maîtrise de leur destin, les croyants du monde entier doivent soutenir de toutes leurs forces leur "Dieu" car celui-ci s’effiloche, se désagrège, on lui préfère Zidane ou Beckham. Messieurs Mesdames vous êtes les derniers remparts contre les forces du jour ! Car venant des ténèbres "il est encore fécond le ventre d'où est sortie la bête immonde !" (Berthold Brecht) et l’apocalypse est pour demain.
Mais tout combat ne se borne pas à déhouiller "Dieu", il ne se limite pas non plus à s'attendrir sur l’origine de l’univers. Il s’attaque à l’infini de la réflexion humaine, à ce cerveau qui est un univers bien plus vaste, bien plus mystérieux, bien plus complexe, bien plus insoluble, bien plus paradoxal, bien moins maîtrisable.
"Accusez moi de tout mais jamais d’avoir agi en l’encontre des intérêts supérieurs du Monde." est la devise divine empreinte d’une telle noblesse d’âme qu’on y croirait presque. Malheureusement elle se heurte à la notion floue d’intérêt supérieur. Qu’est-ce qu’un intérêt supérieur ? Se faire mousser, s’assurer de l’impunité, agir au gré de ses fantasmes, déléguer ce qui ennuie, faire confiance à ses saints, jouer avec le pouvoir, pratiquer le culte de l’affairisme ? Cet apostolat confère-t-il le statut de dieu à qui s’en réjoui ? Est-ce au nom d’un patriotisme universel que l’on peut fermer les yeux sur ce qui se meurt à proximité ?