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Témoignage

Approche de la mort


(Roland -   04/02/06)




Je pense que les dieux ont été inventés par les hommes pour se rassurer de leurs angoisses devant la mort.

Je n'ai pas encore une grande expérience de la mort, et le jour où je l'aurai, je ne vous en ferai pas part ! Toutefois, mon vécu proche et moins proche m'a donné l'impression de l'approcher.

Vers l'âge de 10 ans je pense, j'étais tellement pieux que je voulais précipiter la date de mon entrée dans la vie adulte symbolisée par la communion, lors de la messe dominicale.

La dame catéchiste ayant vu mon intention, me rattrapa dans l'allée, et m'infligea publiquement deux magistrales gifles ! Je ne la remercierais jamais assez, puisqu'elle m'a guéri instantanément d'une foi dévote, et m'a montré le chemin de l'agnosticisme, puis de l'athéisme.

Quelques mois plus tard, en colonie de vacances, alors que je me promenais au bord d'une falaise à La Couronne (Bouche du Rhône), un faux-pas me précipita dans le vide, et la chute qui certainement fut courte, me parut une éternité. Je vous rassure, la roche effritée à la base se contenta de déchiqueter mes vêtements : Que de la peur, pas de mal !

Comme dans un célèbre film, ma courte vie de l'époque défila devant mes yeux, avec ses bons et moins bons moments, mais l'image ultime qui se fixa dans mon cerveau, fut celle de ces mémorables gifles, et un sentiment de culpabilité totale ! J'avais commis une grave faute dans ma vie, et l'éternité de ma chute s'était transformée en enfer !

J'en ai gardé une conviction très ferme que la notion de paradis et d'enfer, si elle est très pratique pour tenir la société et éviter les débordements, a été conforté par ce bilan à l'instant ultime où, par peur de l'inconnu, on pèse ses actions.

Cette conviction a été renforcée par ma deuxième approche de la mort, au début du moi de mai de l'année passée ou, cette fois à cinquante ans, je l'ai frôlée de très près dans une rupture d'anévrisme massive : La fin cette fois ci fut douce, très douce, et je fus presque déçu de revenir à la vie.

Oh, je ne prétends aucunement être exempt d'erreurs et de lâchetés inhérentes à l'être humain, mais j'ai vraiment vécu ces "derniers instants" avec calme et soulagement, heureux d'avoir atteint le repos éternel. Il m'est dur d'analyser ce ressenti, mais peut-être ne contient-il que des sentiments primaires ? : Un peu de satisfaction d'avoir contribué à perpétuer l'espèce, un zeste de consolation d'avoir scrupuleusement payé mes mensualités d'assurance vie ?

Voila ! Si ce court témoignage peut trouver un écho auprès des visiteurs de ce site que je découvre et dont je fixe comme objectif d'explorer le moindre recoin en ces temps où la laïcité est mise à mal !


Roland



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