Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion  >  Revue de Presse > Philosophie

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En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le


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En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
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La concurrence entre religions : quelles conséquences ? (Jean-Philippe Vincent)
Le Figaro - 18 mai 2018

"Il existe, dans les pays anglo-saxons, une pensée économique des religions qui n'est nullement anticléricale, explique l'essayiste Jean-Philippe Vincent.
L'islam, en tant que religion, est source de beaucoup d'inquiétudes en France. C'est certainement lié à l'islam lui-même, mais c'est aussi, avouons-le, la conséquence de la faiblesse des autres religions: le "marché des religions" n'est pas assez concurrentiel en France. Les économistes, depuis Adam Smith (La Richesse des nations date de 1776) sont favorables à la concurrence, dans laquelle le fondateur de la science économique voyait le principe de toute organisation économique efficace. Mais dans un des chapitres du livre V de La Richesse des nations, Adam Smith posait une question subsidiaire: la concurrence est-elle aussi un fondement approprié pour la régulation de la sphère religieuse ? La concurrence entre religions est-elle préférable au monopole, de droit ou de fait, ou à l'oligopole ? Adam Smith était opposé au monopole en matière religieuse, car, selon lui, à l'abri de celui-ci, les clercs perdent le sens des réalités spirituelles, se lancent dans des activités annexes (politiques, en particulier) et perdent de vue l'essentiel : la satisfaction des besoins spirituels des fidèles"
[...]
http://www.lefigaro.fr/vox/religion/2018/05/18/31004-20180518ARTFIG00260-la-concurrence-entre-religions-quelles-consequences.php


Karl Marx : "La religion est l'opium du peuple (Olivier Tinland)
Le Point - 16 décembre 2017

"Pour l'auteur du "Capital", la religion est un narcotique administré au peuple par les puissants pour qu'il supporte sa misère. Extraits commentés.
Karl Marx (1818-1883) reprend le problème de la religion là où Feuerbach l'avait laissé en dévoilant l'origine humaine de toute religiosité : "l'homme fait la religion, la religion ne fait pas l'homme". Le texte présenté ici en encadré est extrait de la célèbre introduction à la "Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel" (1843). Marx y résume en quelques formules frappantes les principaux thèmes de Feuerbach : l'homme projette par son imagination une version idéalisée de lui-même, et la critique de la religion doit lui permettre de prendre conscience de ce dispositif spéculaire qui lui fait nommer "Dieu" ce qui n'est que son propre "reflet". Il faut donc accomplir cette critique et faire redescendre dans l'ici-bas l'essence humaine projetée dans l'au-delà.
Mais en a-t-on fini pour autant avec la critique des illusions humaines ? En effet, si "l'homme" est la vérité de Dieu, à son tour, qu'est-ce que l'homme ? Contrairement à ce que laissait entendre Feuerbach dans L'Essence du christianisme, "l'homme n'est pas un être abstrait, accroupi hors du monde. L'homme, c'est le monde de l'homme, l'État, la société". Pour Marx, la critique de la religion n'est qu'un premier pas sur le chemin de l'émancipation humaine : la critique politique, c'est-à-dire la critique du droit, de l'État et de la société, doit prendre le relais pour expliquer la genèse de l'illusion religieuse. Si l'homme a besoin de religion, ce n'est pas qu'il se sente limité et imparfait, c'est qu'il est misérable."
[...]
http://www.lepoint.fr/dossiers/hors-series/references/vivre-sans-dieu/karl-marx-la-religion-est-l-opium-du-peuple-16-12-2017-2180496_3511.php#xtmc=religion&xtnp=1&xtcr=1


Bertrand Russell, le grand démystificateur des religions (Yvon Quiniou)
Médiapart - 6 juin 2017

"Bertrand Russell, le plus grand philosophe du 20ème siècle, aura su mettre son intelligence au service de la compréhension rationnelle de la vie sociale et politique, afin de contribuer à l'améliorer. D'où sa critique intransigeante et lucide des religions - de toutes les religions - qui ont fait et font plus de mal que de bien à l'homme. Il faut entendre ce message.
B. Russell est l'honneur de l'intelligence. Il fut sans doute le plus grand philosophe mondial du 20ème siècle, non seulement à travers sa réflexion sur les fondements logiques des mathématiques (avec Whitehead), mais parce qu'il aura su, avec la même profondeur et dans ce cas avec une clarté admirable, appliquer son intelligence philosophique aux problèmes moraux et politiques (qu'il ne dissociait pas) et à ceux de la vie humaine en général, nature de l'homme comprise.
C'est cette intelligence critique, vouée à la rationalité et au bien des hommes, que l'on retrouve dans deux textes sur les religions qui viennent d'être réédités aux Belles Lettres : Pourquoi je ne suis pas chrétien et La religion a-t-elle contribué à la civilisation ? (associés à Le mariage et la morale).[...]
Résumons brièvement le procès lucide et juste que Russell leur fait [aux religions], en ayant en vue ce qu'a été l'Eglise catholique tout particulièrement, mais pas seulement elle. Celui-ci est total, radical - à savoir qu'aucun aspect des religions n'échappe à sa critique, dont seule sa raison (et non une quelconque passion anti-religieuse) est la base. La critique est d'abord intellectuelle : la foi religieuse est toujours la foi en quelque chose que les Eglises codifient et imposent et elle s'accompagne donc toujours de dogmes doctrinaux qui ne résistent pas à un examen rationnel, même si la philosophie, d'inspiration théologique, a tenté de les rationaliser."
[...]
https://blogs.mediapart.fr/yvon-quiniou/blog/060617/bertrand-russell-le-grand-demystificateur-des-religions


Michel Onfray, nouveau soldat contre l'Islam et les musulmans (Clément Dousset)
Médiapart - 19 novembre 2013

"Michel Onfray est un philosophe très médiatique et dont les prises de position ne laissent pas d'être surprenantes. Elles peuvent aussi être très inquiétantes comme les dernières qu'il a défendues. On le voit ainsi dans ce récent interview à propos de son livre :"Rendre la raison populaire" céder nettement à l'alarmisme islamophobe. D'une part il soutient qu'il voit à terme dans 50 ans l'Europe (et donc la France) islamisée et cela au nom de la démographie. D'autre part il présente le Coran "comme un texte agressif qui dit qui il faut détester et apprend à décapiter"...Il va sans dire que tous ces propos sont repris sur pratiquement tous les sites d'extrême-droite et particulièrement sur ceux qui se signalent par leur islamophobie.
La vision d'Onfray est d'abord en effet une vision islamophobe en ce sens qu'elle présente essentiellement l'Islam comme une religion négative qui doit davantage être crainte qu'une autre (sous-entendu la catholique). Il résume cela en disant que l'islam "apprend à décapiter". Dire cela dans un pays catholique où il y a tout juste 30 ans que la guillotine est rangée au placard est un peu fort de café. On pourrait ajouter qu'il y a moins de trois siècles en France comme dans la très catholique Espagne des gens étaient brûlés à la demande de l'Inquisition, qu'en 1755 pour un coup de canif porté au roi, Damiens avait les muscles des membres arrachés aux tenailles brûlantes avant d'être écartelé sur décision de juges très chrétiens. [...]
Qu'un philosophe répandu dans les medias et qui de plus vient de publier un ouvrage intitulé "Rendre la raison populaire" puisse appuyer ses dires sourdement sur des postulats racistes, je trouve ça à la fois scandaleux et odieux."
[...]
http://blogs.mediapart.fr/blog/clement-dousset/191113/michel-onfray-nouveau-
soldat-contre-lislam-et-les-musulmans

Réaction de YJ à cet article - 28/12/2013
Je lis avec étonnement l'article en objet.
Je suis hélas abonné Mediapart. Je peux affirmer, avec preuves si nécessaires, que Mediapart est devenu une officine au service de l'islam.
A savoir que les opinions négatives à propos de l'islam sont parfois censurées, même si elles sont parfaitement rationnelles (et surtout si elles sont pertinentes), alors que ce journal laisse des musulmans délirer, y compris en faisant de l'usurpation d'identité (c'est-à-dire en attribuant à un opposant des opinions qui ne sont pas les siennes et qu'il aurait soi-disant écrit dans un autre journal, ce qui en l'occurrence était parfaitement faux!!!).
En clair, ce journal met en application une LOI ANTI-BLASPHEME de son cru...
Si je ne me suis pas encore désabonné de Mediapart, c'est que je ne veux pas laisser la place aux articles ridiculement pro-islam, signé "La direction de Mediapart" (avec le refrain habituel du "racisme", comme si les religions étaient des races!).
Voir sur Mediapart l'article contre Charlie-Hebdo, peu élégant (vu que Charlie-Hebdo est un peu un concurrent de Mediapart) pondu par un personnage qui a quitté Charlie-Hebdo et semble bien régler ses comptes avec cette revue.



Documentaire Arte : Le siècle des Lumières (Giuliettalasubversive)
Médiapart - 30 juin 2012

"A l'heure des grandes décisions qui font bouger la société, Arte propose de se replonger dans les prémices de la démocratie, au XVIIIe siècle, quand plusieurs philosophes et chercheurs ont osés remettre en cause la monarchie absolue.
Les Lumières ont questionné l'Église et la nature et réfléchi à une nouvelle manière de gérer le peuple, posant ainsi les bases de l'État moderne. Avec la Révolution française, leurs théories ont pris une tournure concrète."
[...]
http://blogs.mediapart.fr/blog/giuliettalasubversive/300612/documentaire-arte-le-siecle-des-lumieres


Rousseau, l’État et la religion civile (Yves Vargas)
L'Humanité - 24 novembre 2010

A propos du livre "La Théologie politique de Rousseau", sous la direction de Ghislain Waterlot, Presses universitaires de Rennes, 2010.
"La relation entre religion et politique "est l’une des questions les plus controversées de la pensée de Jean-Jacques Rousseau", écrit Ghislain Waterlot dans son introduction à cet ouvrage. Rousseau oppose la "religion des prêtres" et celle "des hommes" qu’expose le "Vicaire savoyard"?; et par ailleurs il propose une "religion civile" problématique, entre théisme et patriotisme. Sur les six études qui composent ce livre, quatre concernent la "religion civile" que l’auteur de Du contrat social entend fonder selon les principes du droit. Florent Guénard montre la contradiction entre l’autonomie de la politique et la contrainte de la religion civile?; mais il pose que cette dernière porte plutôt sur les mœurs, rejoignant les analyses d’Éliane Martin-Haag (dans Rousseau ou la conscience sociale des Lumières). La religion civile serait davantage une idée régulatrice qu’une institution ("à la fois nécessaire et impossible"). Blaise Bachofen est plus radical et parle de "théologie politique négative", un bouclier anti-théologique, un préservatif contre "la religion des prêtres" aux "effets délétères"." [...]
http://www.humanite.fr/24_11_2010-rousseau-l%E2%80%99%C3%A9tat-et-la-religion-civile-458514


Les deux bouts de la langue (Michel Onfray)
Le Monde - 11 juillet 2010

"Au commencement était Babel, chacun connaît l'histoire : les hommes parlent une seule et même langue, dite "adamique", celle du premier d'entre eux. Puis ils se proposent de construire une immense tour destinée à pénétrer les cieux. Pareille architecture suppose que les hommes habitant le même élément que Dieu en deviendraient de facto les égaux. Cette volonté prométhéenne agit comme une autre formule du péché originel car, goûter du fruit de l'arbre de la connaissance, c'est savoir tout sur chaque chose, autrement dit, une fois encore, égaler Dieu. Il y eut une sanction pour le geste d'Eve, personne n'a oublié... De même pour celui des constructeurs de Babel : la confusion des langues.
Dieu qui est amour, rappelons-le pour qui aurait la fâcheuse tendance à l'oublier, descend sur Terre pour constater de visu l'arrogance de ces hommes. "Il dit : "Voilà qu'à eux tous ils sont un seul peuple et ont un seul langage ; s'ils ont fait cela pour leur début, rien désormais pour eux ne sera irréalisable de tout ce qu'ils décideront de faire. Allons ! Descendons et là, brouillons leur langage, de sorte qu'ils n'entendent plus le langage les uns des autres." Et Yahvé les dispersa, de là, à la surface de toute la Terre, et ils cessèrent de bâtir la ville" (Gen. 11, 6-7) - où comment semer la discorde...
Dès lors, il y eut des langues, certes, mais surtout l'incompréhension parmi les hommes. De sorte que la multiplicité des idiomes constitue moins une richesse qu'une pauvreté ontologique et politique. On se mit alors à parler local, ce que d'aucuns célèbrent aujourd'hui comme le fin du fin. Je songe aux "nationalistes", plus justement nommés "indépendantistes régionaux", qui font de la langue un instrument identitaire, un outil de fermeture sur soi, une machine de guerre anti-universelle, autrement dit un dispositif tribal. (...)
L'espéranto propose d'habiter une langue universelle, cosmopolite, globale qui se construit sur l'ouverture, l'accueil, l'élargissement ; elle veut la fin de la malédiction de la confusion des langues et l'avènement d'un idiome susceptible de combler le fossé de l'incompréhension entre les peuples ; elle propose une géographie conceptuelle concrète comme antithèse à la religion du territoire ; elle parie sur l'être comme généalogie de son ontologie et non sur l'avoir ; elle est le voeu d'une nouvelle Grèce de Périclès pour l'humanité entière - car était grec quiconque parlait grec : on habitait la langue plus qu'un territoire - ; elle est la volonté prométhéenne athée non pas d'égaler les dieux, mais de faire sans eux, de quoi prouver que les hommes font l'histoire - et non l'inverse."
[...]
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/07/10/les-deux-bouts-de-la-langue-par-michel-onfray_1386278_3232.html


La mystification papale de l’humanisme (Frédéric Lelong)
L'Humanité – 22 septembre 2008 (1/6 de page)

Rubrique Tribune Libre : Frédéric Lelong est agrégé de philosophie.
"Dans son discours au collège des Bernardins du 13 septembre 2008, le pape Benoît XVI a tenté d’associer la religion chrétienne et l’humanisme, considérant que le christianisme est à la racine de la culture européenne (1), conformément aux propos de Nicolas Sarkozy sur les "racines chrétiennes de l’Europe". Il s’agit d’une sombre mystification qui passe sous silence le fait que l’humanisme dont nous sommes les héritiers s’est déployé à la "Renaissance", et non au "Moyen Âge", pour reprendre des expressions historiques certes schématiques, mais qui conservent une réelle pertinence. En effet, l’humanisme est à la Renaissance une révolution culturelle et intellectuelle de grande ampleur, qui se caractérise par une "transformation de la vision du monde", un "renouvellement des modes et des types de connaissance", un "élargissement des sources d’inspiration littéraire et artistique", une "refonte du système pédagogique", fondée sur les "humanités" (littérature, rhétorique, grammaire, poésie, latin, grec…), une "critique libératrice des traditions et des institutions", et une "image nouvelle de l’homme" (J.-C. Margolin, Anthologie des humanistes européens à la Renaissance, "folio", p. 20). Or cette révolution culturelle se caractérise par une mise à distance tout à fait nouvelle de l’Église et de la morale chrétienne, par une libération liée à la redécouverte passionnée de l’Antiquité païenne." [...]
Extrait : "L’humanisme, c’est donc l’approfondissement libre et exalté des activités proprement humaines, loin de toute servitude religieuse : le langage, la peinture, la politique, la vie sociale, la science… Il n’y a aucun Dieu, aucune loi transcendante, dans les grands traités de "civilité" du XVIe siècle, chez Castiglione ou Della Casa, ces traités qui contribuèrent à la formation de la civilisation européenne moderne, mais un souci de rendre cette vie, notre vie, humaine et gracieuse, sans la tyrannie de règles ascétiques ou moralisatrices. Quant à l’amour du dialogue dans l’humanisme, il n’a rien à voir avec la parole de Dieu, mais vient de modèles antiques, puisés chez Platon ou Cicéron, le grand républicain. Au nom de notre héritage européen, au nom de nos racines humanistes et classiques, nous ne pouvons que récuser un discours de théologien, porté par la complicité d’un capitalisme barbare, qui cherche à effacer de nos mémoires le vrai sens de l’humanisme, à savoir une vie spirituelle intense et créatrice qui n’est assujettie à aucune religion, et qui au lieu de prôner l’humilité de l’homme devant un maître tout-puissant lui enseigne un orgueil éclairé et savant." [...]
http://www.humanite.fr/2008-09-22_Tribune-libre_La-mystification-papale-de-l-humanisme


Un professeur de philosophie menacé de mort pour une tribune sur l'islam (Xavier Ternisien)
Le Monde - 30 septembre 2006 (1/8 de page)

"Après la publication dans "Le Figaro" d'un texte de Robert Redeker accusant l'islam d'exalter la violence, des forums jihadistes ont mis en ligne l'adresse et la photo de l'enseignant. Robert Redeker, professeur de philosophie et essayiste, est la cible de menaces de mort depuis la parution d'une tribune dans Le Figaro du 19 septembre, dans laquelle il critiquait l'islam et le prophète Mahomet. Il reçoit quotidiennement des messages hostiles sur sa boîte e-mail. La Direction de la surveillance du territoire (DST) a repéré des pages de forums islamistes jihadistes, en anglais, sur lesquelles se trouvent sa photo, son adresse et un plan de rue pour se rendre à son domicile."
Ces réactions ne font qu'accentuer le discrédit de l'islam et donnent une fois de plus raison à ceux qui le critiquent. Il est grand temps que les musulmans modérés, et il y en a beaucoup, se fassent entendre.


Michel Onfray ou la philosophie à rebours (Gillem Salles)
L'Humanité - 17 août 2006 (1/10 de page)

A propos de l'émission de France Culture, du lundi au vendredi de 19 heures à 20 heures, qui retransmet une série de conférences de Michel Onfray, fondateur de l’université populaire de Caen, qui explore l'histoire méconnue de la philosphie sur le thème "Les ultras des Lumières".
"Ce soir, à 19 heures, le philosophe nous invite à « déconstruire le christianisme » au travers de la pensée de D’Holbach, "athée forcené" pour qui la religion n’est qu’une simple "forgerie humaine". D’Holbach se livre à un démontage méticuleux du religieux, dans sa dimension spirituelle, mythologique, comme temporelle, historique. La lecture des textes - sacrés révèle ainsi nombre de contradictions, la religion chrétienne serait "antisociale" et sa morale "inhumaine". Les commentaires lumineux de Michel Onfray et sa voix quasi envoûtante ne manqueront pas de nous éclairer là-dessus."



Sur l'actualité du matérialisme (Jean-François Kahn)
Marianne – 12 au 18 mars 2005 - (3 pages)

"Le matérialisme (et leurs détracteurs)", éditions Syllepses, est un recueil de communications de 30 chercheurs faites lors d'un colloque en septembre 2003. Il témoigne "de la diversité et de la modernité" du matérialisme actuellement aux Etats-Unis. Le paradoxe est que la science n'est jamais venue conforter les thèses de l'idéalisme métaphysique, et qu'au niveau philosophique le matérialisme demeure très minoritaire. Le matérialisme est même déstabilisé par les progrès de la science sur la compréhension de la matière (mécanique quantique, fonctions d'onde, relativité générale...).

"Pour un vrai matérialiste, la matière, au sens commun de "chose", n'est d'ailleurs pas essentielle puisque, par définition, il la déconstruit pour rechercher toujours plus loin, et plus profondément, ses éléments constitutifs et premiers." Mais cette obsession à aller toujours plus loin dans la connaissance de la nature intime de la matière et de ce qu'il y avait avant, joue en faveur du matérialisme tandis que l'idéalisme, "lorsqu'il a dit "esprit", "âme", "Dieu", a tout dit et a fermé la trappe. On peut alors circuler, il n'y a plus rien à voir." La démarche scientifique doit alors faire preuve d'une rigueur maximale, contrairement au "galimatias logomachique" qui a envahi l'idéalisme métaphysique. "Le propre du matérialisme est qu'il perd philosophiquement presque toutes les batailles qu'il gagne scientifiquement. Ses représentants devraient se demander pourquoi."

L'ouvrage illustre également qu'il n'y a pas un matérialisme, mais des matérialismes, parfois contradictoires, mais pour l'auteur de l'article, il donne une importance "démesurée et quasi obsessionnelle" aux "courants irrationalistes contemporains, dont certains relèvent soit de soins psychiatriques, soit de comparution en justice pour escroquerie..." au point de porter un coup à la liberté de croyance. D'autre part l'ouvrage assimile à un obscurantisme inavoué "tous les courants de pensée qui tendent à s'émanciper du darwinisme orthodoxe en réintroduisant, dans le processus de l'évolution, un autre paramètre que celui du hasard (néolamarckisme)".


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