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Religion, instrument de perditionpar Bernard - 09/05/2010 Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs. Les religions, comme d'ailleurs toutes les idéologies, ont une caractéristique détestable commune : celle de perdre leurs fidèles. C'est normal car elles les fixent sur les idées des autres, et les empêchent de penser par eux-mêmes sur une longue durée. Du coup, lorsque ils ont un problème à gérer, ils ne savent plus réfléchir, n'ont pas de références personnelles, pas de repères. Ils sont perdus, et la pente est très dure à remonter. C'est qu'il faut faire un rude effort, pour acquérir l'état d'esprit d'une croyance. Cela s'apprend. Il y a des catéchismes religieux ou politiques. Et si beaucoup font cet effort, c'est que ça vaut le coup ! En effet, cela les aide à s'intégrer dans une société, à être reconnus, voire à trouver un emploi ou à faire des affaires. En plus ils n'ont pas d'effort à produire pour se construire une base de réflexion, puisque d'autres l'on fait pour eux ! Et c'est valable ! Je veux dire que ça marche, mais uniquement dans une société homogène et stable, dans une société où les idées qu'ils ont choisi ou accepté d'apprendre ont une valeur incontestée sur la totalité de la durée de leur vie. Dans ces conditions, que l'idéologie soit idiote ou performante n'a pas d'importance, puisque cela évitera à ses fidèles pratiquants, d'avoir à réfléchir, d'avoir à se remettre sans cesse en question pour évoluer. En plus ils se sentiront compris, soutenus et finalement rassurés à bon compte. C'est performant pour les fidèles, mais surtout pour les détenteurs de la "vérité du moment", car ils ont à faire à des gens qui ne veulent pas réfléchir (ou croient qu'ils ne savent pas). Ils peuvent ainsi facilement imposer ce qui leur plaît. Ce sont d'ailleurs là les raisons pour lesquelles, une religion ne peut pas en admettre une autre du même type (un monothéisme ne peut accepter un autre monothéisme). Des efforts gigantesques et variés sont consentis pour éliminer la concurrence, car c'est l'absence de compétition qui rend le système attrayant. Il y a d'abord la ruse de la tolérance pour pénétrer la société dans laquelle on veut s'installer. C'est la fourberie du cheval de Troie, mais ça ne coûte rien et c'est efficace. Bien sûr, il y a le mensonge, la désinformation, la guerre, la torture, n'importe quoi pour arriver à prendre les commandes et stabiliser l'idéologie source de tranquillité pour les uns et de rentabilité pour les autres. Seulement, dans une société ouverte où tout bouge, cela devient vite angoissant pour les fidèles et peu maniable pour les chefs ! D'abord parce que tout le monde ne pense pas pareil. On a des ennemis. Ensuite parce que l'idéologie évite de se baser sur la réalité ou en nie une partie ; sinon la réalité qui aurait tôt fait de la rattraper et de prouver son inadéquation au monde qu'elle veut dominer. Et comme la réalité n'attend pas, tout évolue en permanence, l'idéologie devient vite obsolète, incapable de fournir des repères sur lesquels appuyer sa réflexion pour évoluer. Et du coup, chef ou pas, tout le monde est perdu ! Et là, les angoissés deviennent légion à tous les niveaux de la nation concernée. On signe des pétitions, on suit des manifestations, puis on va devant pour brailler des slogans ridicules et belliqueux, puis on passe à l'agression. Celle-ci peut être verbale écrite ou physique, individuelle ou de groupe. On magouille pour se servir au plus vite. On détruit, on ment, on pille, on vole. Au final le désordre s'installe. On nie la société dans laquelle on vit. On la sabote. On aboutit au terrorisme, à la guerre. C'est inéluctable. Or on connaît le remède ! En apparence il est simple : réapprendre à penser par soi-même, à suivre ses rêves pour créer du nouveau à partir de sa réalité, de son vécu. Le sentiment de sécurité vient alors assez vite. Il n'y a plus besoin d'agressivité. On vit en paix. Seulement là, il y a deux niveaux de difficulté : celle du jeune, et celle de l'adulte. Pour le jeune, ça va être d'autant plus facile que ses parents vont accepter qu'il se construise lui-même sa propre identité, sa base de valeurs, son système de repérage et qu'il suive sa voie. Dans ces conditions, une école basée sur le plaisir du savoir et du savoir faire va être ultra performante. Il faut juste redéfinir l'objectif de celles que nous avons, à savoir non plus un enseignement de maître à élève, mais d'accompagnateurs de centres d'intérêts voire de passions ; des profs qui auront pour mission de donner les bases, lecture, écriture calcul, etc., puis qui seront chargés de découvrir l'envie particulière de chaque élève, son domaine de prédilection, celui où il saura prospérer sur une longue durée. Reste à donner à chacun les moyens de maîtriser en profondeur le sujet qu'il s'est choisi par des stages et rencontres ciblées. C'est facile. Par contre l'adulte va avoir des difficultés à passer à autre chose. C'est normal, il a fourni des efforts conséquents pour acquérir une forme de pensée qui ne marche pas alors qu'il y croit dur comme du fer (même s'il ne l'a pas vérifiée). C'est bien sûr très énervant ! Du coup il sera en grande méfiance, voire en refus. Si c'est dans l'air du temps, il va suivre la mode et ça va l'aider un peu ; mais à la condition qu'il ne soit pas trop enfoncé. Parmi les autres, seuls les plus volontaires ou intéressés, vont pouvoir changer de paradigme. Mais il va rester une grande masse de gens incapables de se remettre en question, et ça va durer des générations, car nombreux sont ceux qui préfèrent la tranquillité des traditions, même quand elles sont reconnues obsolètes. Bernard Voir la page d'accueil sur les religions ![]() ![]() |