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Prière d'un mécréant

Pater austère


par J.J.  -  27/03/2017




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.




Version du pater noster, tel que je l'ai appris, et modifié au cours du temps par les observations qu'il m'a été donné de faire.
La coutume n'était pas de tutoyer le père éternel, sauf dans certaines églises réformées. Cependant j'ai pris ce parti que certains jugeront peut-être un peu cavalier. Mais après tout, s'il s'agissait vraiment de notre père, pourquoi ne le tutoyer point ? Cela ne se fait que dans de « grandes familles » aux usages surannés de voussoyer ses parents.



Notre Père qui n'es pas aux cieux, puisque n'existant vraisemblablement (*) pas, tu ne peux être notre père, ni te trouver aux cieux, ni ailleurs.

Que ton nom soit sanctifié

Si par hasard tu existais, ton nom serait sanctifié si tu avais créé un monde de bonté et de bonheur et non des êtres prédestinés par ta volonté, à faire le mal et à apporter la malédiction sur sa descendance puisque tu en serais paraît-il le créateur,!

Pourquoi aurais-tu doté tes créatures des moyens de faire ce que l'on juge comme du mal, si tu étais un être bon ?
Si tu existes vraiment tu t'es comporté comme un personnage qui distribue des allumettes aux enfants et qui les punit parce qu'ils ont mis le feu, ce serait indigne.

Si par hasard tu existais, Que ton règne vienne, si c'est celui de la paix, du bonheur pour l'humanité, l'éradication des armes, du fanatisme, des violences, des guerres, des famines et des souffrances, on l'espère de tout coeur.

Le monde serait un paradis, où, sans distinction de couleur (d'ailleurs pourquoi as-tu crée de si grandes différences entre les humains ?) de taille, de races (prétendues), d'origine, que sais-je ? (pourquoi toutes ces différences qui nous divisent ?).
Dans une croyance unique et indiscutable, nous passerions notre temps à te tresser des couronnes de fleurs et à chanter tes louanges.

Si par hasard tu existais, Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, par exemple en empêchant certains humains de bricoler des produits dangereux, comme la poudre à canon ou la fission de l'atome, que ce soit pour des raisons civiles ou militaires.

Si par hasard tu existes, Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour, à tous, sans exception, et dans le monde entier,
Sauf aux rentiers et autres actionnaires, véritables assistés et parasites de notre société.

Qu'ils gagnent au moins une fois leur pain à la sueur de leur front !

Qu'ils sachent ce que c'est faire les 3x8, se lever tous les matins à 5 heures pour aller au travail et être en but aux brimades d'un chefaillon.
Qu'ils sachent ce qu'est aller faire le poireau à Pôle Emploi pour y trouver un hypothétique travail, ou devant une préfecture pour y mendier des papiers.

Pardonne-nous nos offenses, ou plutôt, puisque tu serais paraît-il tout puisant, si tu existais, évite donc que nous en fassions.

Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et bien oui, on n'a pas attendu les beaux discours des ensoutanés de tous bords (et qui sont loin de donner l'exemple) pour essayer de s'entendre avec le voisin ; même si ça ne marche pas toujours et si on n'est pas forcément de son avis.

Et ne nous soumets pas à la tentation, il manquerait plus que ça ! Est-ce le rôle d'un dieu de bonté, comme tes « supporters » te présentent, de soumettre ses créatures à la tentation ?

Mais délivre-nous du Mal que tu n'aurais pas dû créer, si tu existais.



J.J.



Notes :
(*) Principe de précaution dans l'impossibilité de présenter une preuve de la non existence et encore moins de l'existence d'un dieu, je n'exprime pas mon intime conviction.
Je ne veux pas me montrer aussi outrecuidant que les croyants qui proclament l'existence de leur divinité sans autre argument que leur foi c'est à dire leur intime conviction.
Je ne puis évidemment retenir comme documents susceptibles d'apporter des preuves les textes soit disant sacrés, qui n'offrent la plupart du temps qu'un ramassis de déclarations parfaitement invraisemblables et contradictoires, écrits ou dictés par des illuminés, et traduits par des cuistres, des ignorants ou des sots.



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