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Les cinq piliers de l'islam


par Claude P.  -  29/03/2005



Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.



Chacun d’entre nous connaît les cinq piliers sur lesquels l’Islam repose.
Une fois la liste énumérée, on n’en sait pas plus.
Je ne prétends surtout pas résumer ici l’ensemble des rites, il faudrait des bibliothèques entières, mais quelques compléments ne peuvent nuire (a) ! Chaque religion a adopté sa codification - rites, manies, cinéma, simagrées, superstitions (cocher la case qui vous convient) – avec pour chacune le but inavoué de dominer, de "soumettre" le croyant à une autorité (dieu ou hiérarchie ecclésiastique).

Une difficulté demeure : transcrire et traduire les termes arabes. Contrairement à l’idée reçue, la langue arabe n’est pas une et indivisible. Chaque région a sa prononciation (son accent), et un habitant du Maghreb ne comprendra pas forcément tous les mots et tournures d’un habitant du Moyen-Orient... à plus forte raison quand on transcrit l’écriture arabe en lettres latines avec l’espoir un peu illusoire de conserver un semblant de prononciation correcte !

(a) "si le prince éclairé et le général avisé défont l’ennemi chaque fois qu’ils passent à l’action, (...) c’est grâce à l’information préalable" - Sun Tzu – Flammarion, Champs.1978.


Les cinq piliers ("Arkane el Islam")


La profession de foi

  • E'shahada : La phrase est connue : "Il n'y a de Dieu que Dieu et Mohamed est son messager (son prophète)." Le musulman croit en Dieu, l'unique, l'omniscient. Il reconnaît Mohamed comme l'ultime prophète. Il croit en l'existence des anges, du paradis, craint la damnation et Satan (shaytan), croit en les djinns, esprits malins, respecte les docteurs de la loi... Il est totalement soumis. Toute parole divine est recueillie dans le Coran.



  • La prière

  • E'salât : Suivant un rituel extrêmement précis, le croyant avant de prier se purifie par des ablutions, se prosterne en direction de la Mecque et effectue sa prière cinq fois par jour. Les heures ne sont pas fixes et se décalent dans le temps en fonction du calendrier. La prière traduit un rapport profond et constant à Dieu.



  • Le jeûne du Ramadan

  • E'sawme : Le croyant doit respecter pendant tout le mois du Ramadan, les interdits suivants (entre autres choses) : s'abstenir de manger, de boire, de fumer et d'avoir des relations sexuelles, du lever au coucher du soleil. Ce mois est mis à profit pour effectuer : rapprochement, réconciliation, réflexion, prières et expiation. Malades, femmes enceintes, les nourrices (qui allaitent), voyageurs, combattants, sont dispensés, donc tous ceux que le manque de nourriture pourrait affaiblir et/ou empêcherait d’accomplir leur tâche.



  • L'impôt purificateur, l’aumône

  • E'zakât : Ou l'aumône, est une contribution en nature ou en espèces envers les nécessiteux. Elle prend encore un sens plus profond à la fin du mois de Ramadan et est destinée à aider les moins fortunés à fêter l'Aid. Elle peut être réalisée en espèces ou en nature : par exemple donner un morceau de mouton pour ceux qui ne peuvent en sacrifier un le moment venu.



  • Le pèlerinage

  • el hadj (Hajj) : Le pèlerinage. Voyage que tout musulman doit faire au moins une fois dans sa vie en se rendant à la Mecque. Le retour donne lieu à des fêtes dans de nombreux pays. L’homme (ou la femme) ayant accompli le voyage est respecté(e), et dans certains pays parfois appelé "hadj", traduisible par l’appellation "saint homme".





  • Le calendrier musulman


    Il est basé sur la lunaison (b). Chacun des douze mois débute à la nouvelle lune, quand le croissant devient visible. De façon alternative la durée est fixée à 29 ou 30 jours.
    Il s’ensuit donc un décalage important de 11 à 12 jours par rapport aux saisons. Le cycle lunaire général des musulmans est de 30 ans. Au début de l'ère musulmane, il a été décidé de rajouter 11 jours par période de 30 ans. Certaines années ont 354 jours (années de base) et d'autres ont 355 jours (années que l’on peut qualifier d’abondantes).

    Le décompte a démarré lorsque Mohamed, a quitté la Mecque pour Médine (Hégire) soit – en théorie - au 1er Mouharram de l'an 1 (forcément !).
    Puisqu’il faut bien donner une date de correspondance, on a coutume de dire que cela coïncide avec le 16 juillet 622 de l'ère chrétienne...
    (Sans vouloir embrouiller le lecteur, rappelons que notre calendrier grégorien n’a été adopté qu’en 1582 où pour le "recaler", on fit suivre le 9 décembre 1582 par le... 20 décembre 1582 ! 5 jours plus tard l’église chrétienne complètement déboussolée, chantait "Joyeux anniversaire" ou ce qui en tenait lieu à l’époque !)
    Les mois de l’année sont :
    - Mouharram (30jours), Safar (29), Rabi al Awal (30), Rabi at Tani (29), Djoumada al Oula (30), Djoumada at Tania (29), Radjab (30), Chaaban (29), Ramadan (30), Chawwal (29), Dou al Qada (30), Dou al Hidjia (29/30).

    (b) Lunaison : Mois lunaire synodique. Les Chinois, les Japonais (...) connurent d'abord l'année lunaire formée de douze lunaisons alternativement de 29 et 30 jours, auxquelles ils ajoutaient, de temps en temps, une treizième lunaison, pour égaler l'année solaire (CHAUVE-BERTRAND, Question calendrier, 1920, p. 43).




    La prière


    Cinq moments privilégiés dans la journée :
    • L’aube (Salate Al-fajr ou as-soubh): avant le lever du soleil.
    • La mi-journée (Salate Al-dhouhr)
    • L’après-midi (Salate Al-'asr)
    • Le coucher de soleil (Salate Al-maghrib)
    • La nuit (Salate Al Aâicha)
    Avant de s’adresser à Dieu, il faut se purifier et donc procéder à l’ablution.

    L’ablution ("el woudoû")

    Egalement très codifié, ce passage est obligatoire et ne supporte aucune interruption. Si a un moment ou un autre le croyant doit assouvir des besoins naturels, s’il perd connaissance ou dort profondément il doit revenir à la case départ !
    En théorie (car nombreux sont ceux qui ne suivent pas tout le rituel), on doit :
    - laver les mains jusqu’aux poignets. (3 fois)
    - rincer la bouche. (3 fois)
    - le nez. (3 fois)
    - se laver le visage (3 fois)
    - les bras jusqu’aux coudes, (Commencer par le bras droit). (3 fois)
    - passer ses mains mouillées dans les cheveux (aller/retour).
    - laver les oreilles, intérieur et extérieur. (une fois)
    - laver les pieds jusqu’aux chevilles, (Commencer par le pied droit). (3 fois)


    Tout est prévu ! S’il n’y a pas d’eau disponible (ou qu’il faut l’économiser pour la boisson) l’ablution sèche existe : "E’ttayammoum"

    - Le croyant doit passer (faire glisser) les mains sur une surface pure (sujet à controverses, que signifie pur ? Sans poussière, non souillé de nourriture, n’ayant pas touché de parties intimes, impures ?), puis sur le visage.
    - une deuxième fois il passe les mains sur la même surface, puis les frotte l’une contre l’autre. Les conditions d’annulation sont les mêmes.


    L’appel à la prière

    Il faut le reconnaître l’appel à la prière lancé par le muezzin ("el moueddine") du haut de son minaret est souvent très beau. Les mosquées se renvoient l’appel et tout semble se figer dans les rues. Nombreux sont ceux qui – cédant à la facilité et à la modernité, cela existe ! - ont branché des hauts-parleurs reliés à des magnétophones ou des lecteurs de CD, pour lancer :
    "Allah est le plus grand ! Il n'y a de Dieu qu'Allah, et Mohamed est le prophète d'Allah, Venez à la prière ! Venez au salut !"

    Je dois convenir que cet appel perd beaucoup de poésie et de charme ainsi que sa beauté toute relative quand il retentit en pleine nuit ou au petit matin, si l’endroit où l’on tente de dormir est situé à moins de 20 mètres d’un minaret !...


    Le lieu

    Le lieu (salle à manger, chambre, salon, jardin...), à la condition d’être propre (d’où le tapis), n’a aucune importance. Aller à la Mosquée n’est pas obligatoire, mais préférable. On doit s’y rendre au moins une fois dans la semaine, le vendredi (grande prière) où l’on peut en plus écouter le prêche. La seule obligation qui est faite est de se tourner vers la Mecque ("Kibla ou Kabla ou Quibla selon la transcription), endroit où le soleil se lève.
    Cet usage a été emprunté au judaïsme. Salomon est "l'auteur" de la coutume qui, sans être une loi, veut que l’on tourne le visage en priant vers Jérusalem (III Rois, 8, 48) Ibn Orib (un compagnon) assure que pendant seize mois avec Mahomet, il se soumit à l’usage de se tourner vers Jérusalem jusqu’à ce que par une révélation divine, la Kibla fut dirigée vers la Kaaba.
    On peut faire sa prière seul ou en groupe. Si l’on est en groupe, l’un des croyants (le plus au fait de la religion, le plus âgé, le plus sage...) conduira la prière (imâm = celui qui est devant).
    Inutile d’entrer dans le détail des gestes ou des paroles qui privilégient les louanges à Allah (Dieu est grand), récitent la première sourate (Al fatiha), demande pardon à Dieu ou s’adressent à l’ange situé sur l’épaule droite et au "diable" situé sur l’épaule gauche...
    Les paroles et gestes ne sont ni pires ni meilleurs que ceux qui sont observés par les Juifs à la synagogue ou au mur des Lamentations, ou des chrétiens qui s’agenouillent, s’asseyent, se relèvent, pour prier, chanter ou communier.

    Le seul avantage par rapport aux offices chrétiens, c’est qu’une prière excède rarement dix minutes !




    Le pèlerinage


    Le problème avec l’Islam vient du fait qu’il n’y a aucune hiérarchie religieuse établie. Certains disent une chose, d’autres interprètent différemment, il est donc difficile de lancer des affirmations non contestables...

    Pour beaucoup, le hajj a lieu entre le 8 et le 13 du mois lunaire de Doul-Hidja ou Dhou al-hijja. On trouve aussi la recommandation qu'il soit accompli durant les mois de Chawal, Dhou al Qi'da et Dhou al Hijja (les trois derniers mois du calendrier). Il est dit que le pèlerinage ne peut s'accomplir qu'en un temps bien défini et en un lieu précis, conditions indispensables pour le rendre valide.

    Il est extrêmement codifié. Il existe des centaines de règles qui conditionnent la réussite de cet événement majeur dans la vie d’un musulman.
    L'accomplissement vient d’une institution divine prescrite durant la sixième année de l'hégire.
    "...Et à Dieu le devoir sur les êtres d'accomplir le pèlerinage de la demeure, pour quiconque en a les moyens. Quant à celui qui se rend ingrat, Dieu est certes au-delà des mondes." Sourate 3, verset 97.
    C’est une épreuve physiquement très éprouvante. Sous sa forme complète, il se déroule sur plusieurs sites : La Mecque, Mina, Arafat, Mouzdalifa... Il comprend des stations en plein soleil, parfois tête nue, parfois à jeun. Ces conditions peuvent être très dangereuses pour les plus âgés, mais mourir en terre sainte n’est pas donné à tout le monde !


    Qui peut faire un pélerinage ?

    Un homme ou une femme – adulte ou majeur (certains parlent d’âge de la puberté, mais sont contestés).
    Il faut – évidence pourtant précisée – croire en Dieu et en l’Islam.
    Il est nécessaire d’être sain d’esprit, en bonne santé et de posséder l’argent utile au voyage et au séjour sans compromettre l’existence de la famille.
    Une femme peut (selon certaines écoles) voyager seule, d’autres préconisent qu’elle soit accompagnée – pour sa sécurité paraît-il - d’un "marham" (personne avec qui règne une intimité telle que le mariage entre eux devienne illicite)

    Chacun peut accomplir les rites de son choix :
    • selon le mode "tamatou" : visite pieuse (petit pèlerinage) ou omra (oumra), qui peut avoir lieu à n'importe quelle époque; cependant, si elle a lieu au mois de Ramadan, elle a la même valeur que le grand pèlerinage,
    • selon le mode "ifrade", hajj (grand pèlerinage) sans omra, qui se déroule obligatoirement durant la fête du sacrifice "Aïd el Adha".
    • selon le mode "quirane" cumul du hajj et de la Omra.

    Le pèlerin doit se débarrasser de ses vêtements habituels pour revêtir l’ "irham", vêtement blanc d’une seule pièce de tissu. D’autres affirment qu’il doit se vêtir de deux draps blancs, un à la taille et l'autre sur l'épaule, et se chausser de simples sandales.
    Il doit, à partir de ce moment là, s’abstenir de se couper cheveux et ongles, de pratiquer la chasse, se parfumer, se couvrir la tête, l’acte sexuel ou ses préliminaires, conclure un acte de mariage, se vêtir d’habits cousus comme chemise, pantalon ou autre, couper un arbre ou arracher des plantes vertes dans les limites du Haram. Etc… Quand le pèlerin a pris la décision sur la nature de son pèlerinage, il dit: "Me voici devant toi mon Dieu pour ... (le nom du mode choisi)". Puis : "Je réponds à Ton appel, O Allah".


    Le déroulement :

    On peut dégager quatre temps pour ce moteur de l’Islam.
    Le temps de la sacralisation "Al ihram", celui des tours de Ka’aba "Attawaf", la procession "Assa'y", et enfin le stationnement "Al woqof bi Arafat".

    Inutile d’entrer dans le détail de tous les jours à passer dans ou autour de la Mecque. Il suffira à beaucoup de lecteurs de lire l’extrait ci-dessous - pris au hasard - pour se convaincre que le pèlerinage n’est pas une fête où on peut se lâcher. On pourrait croire que la joie devrait transporter les fidèles, les transcender. En lieu et place ils trouvent la contrainte, la règle, l’ordre dans une codification stricte où ne doivent dépasser ni un ongle, ni un cheveu...

    [...]une fois le soleil levé, on se dirige dans le calme, en direction de Mina (une colline) en formulant la "Talbiya".
    • On accélère le pas, lorsqu’on en a la possibilité.
    • On ramasse sept petits cailloux à Mouzdalifa ou à Mina.

    Ensuite, accomplir ce qui suit :
    1. Lancer à la Jamarat Al-Aqaba les septs cailloux l’un après l’autre (ne pas les jeter tous ensemble), en prononçant la formule du "Takbir" (Dieu est grand) pour chaque caillou.
    2. Egorger un animal en sacrifice. Manger une partie et donner l’autre aux pauvres. Cette obligation est faite à ceux qui effectuent les rites "Moutamattou" et "Quiran".
    3. On se rase ou on se coupe les cheveux uniformément, le rasage étant préférable à la coupe. La femme raccourcit ses cheveux de la longueur d’une phalange, qui est le bout d’un doigt. Par ces actes on se désacralise de la première sacralisation. On s’habille de vêtements quotidiens, et on se parfume. Et redevient permis ce que la sacralisation interdisait (excepté l’acte sexuel). On se désacralise de la première sacralisation, en accomplissant deux de ces trois actes : Lancer aux Jamarats, se raser les cheveux, et la Procession Al-Ifada.
    4. Apres cela on se rend à La Mecque accomplir la procession Al-Ifada, sans effectuer le Raml (accélérer le pas dans les trois premiers tours), et on prie les deux raka’ de la procession.[...]


    On arrête là, la vie est trop courte ! Carpe Diem !


    Claude P.



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