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Perséphone aux enfers


par Eric Timmermans  -  30/06/2010




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1. Les noms de Perséphone.

Perséphone (en grec : Persephoneia, Persephassa, Perephassa) est la fille de Zeus et de Déméter. Dans le cadre des mystères d'Eleusis, on lui donne aussi le nom de Coré. Ce nom, qui signifie "jeune fille", était le sien avant qu'elle ne soit enlevée par Hadès, ce n'est que lorsqu'elle devint l'épouse de ce dernier, qu'elle prit le nom de Perséphone. A Rome, Perséphone portait le nom de Proserpine, une ancienne divinité étrusque.

2. Le rapt de Coré

2.1. L'enlèvement.
Sans en informer Déméter, Zeus promit Coré-Perséphone à son frère Hadès. Aussi, un jour, alors que la jeune déesse cueillait des fleurs dans la plaine d'Enna (Sicile), en compagnie des Océanides, elle aperçut un beau narcisse qu'elle voulut cueillir, mais au moment où elle s'approcha, la terre s'ouvrit et Hadès apparut sur son char pour enlever sa nièce.

2.2. La vengeance de Déméter
Lorsque Déméter apprit la disparition de sa fille, elle devint folle de douleur, d'autant qu'elle ne savait pas ce qui lui était arrivé. Elle partit et, pendant neuf jours et neuf nuits, erra de par le monde pour la retrouver. Hélios (le Soleil), ému par sa douleur, lui apprit le nom du ravisseur de sa fille. Pour se venger de Zeus et d'Hadès, Déméter quitta l'Olympe et cessa de faire fructifier la terre, mettant ainsi les mortels en péril.

2.3. La ruse d'Hadès
Zeus demanda alors à Hermès de se rendre dans les Enfers pour tenter de fléchir Hadès, ramener Coré-Perséphone et la rendre à sa mère. Mais pour pouvoir la ramener du domaine d'Hadès, il était impératif qu'elle n'y ait mangé aucune nourriture destinée aux morts, aussi Hadès s'empressa-t-il de donner à la jeune déesse quelques grains de grenade (ou une grenade) qu'elle avala. Il espérait bien pouvoir tirer prétexte de cela pour garder Perséphone auprès de lui.

2.4. Un compromis saisonnier
Hadès fut cependant dans l'obligation d'accepter le compromis suivant : Perséphone ne resterait avec lui que six mois par an et passerait l'autre moitié de l'année auprès de sa mère Déméter (selon d'autres sources : quatre mois par an dans les Enfers et les huit autres mois avec Déméter, sur la terre). La légende de cette déesse est liée à la culture du blé : la moitié de l'année passée par Perséphone dans les Enfers, correspond à la période durant laquelle les grains de blé sont enfouis dans le sol, soit l'automne et l'hiver (Déméter refusant, durant l'absence de sa fille, d'accomplir son ouvre de déesse de la Fertilité) ; la période de la germination des grains correspond au retour du printemps et de l'été, ainsi que le retour de Perséphone auprès de Déméter, dont les mystères d'Eleusis symbolisent le caractère sacré. Et c'est ainsi que Coré devint Perséphone, la Reine des Enfers, l'épouse du terrible Hadès, la Souveraine des Ombres. A noter que les Enfers, du fait de leur caractère souterrain, sont à rapprocher symboliquement du sol dans lequel pousse les végétaux nourriciers. Le lien symbolique entre les Enfers souterrains et l'abondance agricole est donc clair.

3. Perséphone et Adonis

Perséphone n'aurait pas eu d'enfants, même si certaines traditions en font la mère des Cabires ou encore des Erinyes. Mais l'épisode le plus connu, est celui qui met en scène Adonis. Sans enfant, Perséphone se trouva quelque peu démunie dans le sombre royaume souterrain des Enfers. Aussi, Aphrodite lui proposa-t-elle d'élever le jeune Adonis qu'elle avait recueilli, proposition que Perséphone s'empressa d'accepter. Devenu adulte, Adonis lui apparut comme un beau jeune homme et Perséphone en tomba amoureuse. Aussi refusa-t-elle de le laisser partir. Un compromis assez semblable à celui qui avait scellé le sort de Perséphone elle-même, fut trouvé pour Adonis : ce dernier passerait une partie de l'année auprès d'Aphrodite et l'autre partie auprès de Perséphone.

4. Visualisation

Dans les ouvres d'art, Perséphone apparaît sous les traits redoutables et infernaux que lui ont attribués les écrivains grecs. On la montre grande et sévère, assise sur un trône à côté d'Hadès. Parfois elle tient un flambeau ou encore un pavot, dont les vertus soporifiques symbolisent le sommeil annuel de la terre, d'ailleurs en partie assimilable à la mort. Perséphone est aussi représentée portant un sceptre ou un diadème, des épis de blé ou encore une grenade.



Eric Timmermans



Sources :
- Dictionnaire de la mythologie grecque et latine, Odile Gandon, Livre de Poche, 1996
- Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Larousse, 1965
- Encyclopédie de la mythologie, Sequoia, 1962
- Grand dictionnaire des symboles et des mythes, Nadia Julien, Marabout, 1998.




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