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Mystères, science et piétépar H.-P. Gottlos - 20/12/2014 Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs. Ô âmes pieuses qui adorez à genoux Des vieilles religions les étonnants mystères Auxquels toutes vous font, dans leur saint magistère, - Qu'elles portent kipa, mitre, tiare ou burnous - Devoir impératif, sans objection, de croire : Plus absurdes sont-ils, plus crispée votre foi Pour gober ces sottises en négation des lois De nature établies, ce dont vous tirez gloire. N'avez-vous donc jamais ô gens naïfs ! songé Que les prophètes qui ces "vérités" professent Dont ils exigent que le monde les confesse Pourraient ne propager que propos mensongers ? Une chose pourtant est absolument sûre, C'est que toujours ils sont, ces hommes que Dieu "oint", - Quand ils n'en sont le "fils" ! -, les uniques témoins Des prodiges divins que leurs prêches nous jurent Vrais, bien qu'aucun jamais n'ait vu de ses yeux vu Le moindre de ces faits merveilleux qu'il rapporte Que pourtant sans vergogne en tout lieu il colporte, Face aux doutes jamais d'arguments dépourvus... Dès lors qu'est le prophète autre chose que l'homme Qui a vu l'homme qui aurait vu le yéti, A qui l'on ne peut donc opposer démenti, Et répand la croyance invérifiable en somme. Ainsi de ce Jésus enfermé dans du pain, De sa mère restée, ayant enfanté, vierge Dogme improbable dont même ivre ma concierge De bonne foi essaie de se convaincre en vain ! L'on peut ainsi passer en revue les miracles Les uns après les autres : prodiges merveilleux Ou, plus précisément, simples mensonges pieux, Fruits des cogitations d'un très ancien cénacle. Mais venons-en plutôt à l'exploit le plus fort Auprès duquel en fait tout ça n'est que babiole Sans véritable poids, historiettes mariolles : Le summum c'est Jésus se riant de la mort Qui, froid depuis trois jours, abandonne sa tombe Où seul il s'ennuyait puis rejoint ses amis Au moment justement où le couvert est mis Puis s'envole plus tard sous forme de colombe... A qui prétend ici dénoncer des bobards Vertement l'on répond cette phrase imbécile Que foi tient lieu de preuve à une âme docile Ce qui exactement définit le jobard ! Faut-il parler encor de ce fameux Moïse Bavardant avec Dieu avec pour tout témoin Un vieux buisson en feu tandis qu'en bas au loin Son peuple fait le fou et même paillardise Dansant, chantant, criant, adorant un veau d'or *, S'adonnant aux excès lascifs autant qu'impies Mais Dieu peu rancunier au lieu qu'il le châtie Le dit son peuple élu, lui pardonne ses torts. Quant aux jardins d'Allah des bons mahométans Censés agrémenter du ciel la citadelle Que promet le Coran aux trépassés fidèles, (Qu'ils soient pauvres mendiants ou bien riches sultans), Leur faisant miroiter d'enviables récompenses Dont les plus désirables en seraient les houris Ces vierges prostituées peuplant le paradis Dont à tout un chacun serait donné jouissance. Hélas ! jusqu'à ce jour aucun de ces veinards N'a daigné revenir afin de rendre compte Par récit détaillé que tout ce qu'on raconte Est si vrai. qu'il ne veut quitter ce lupanar ! Ô âmes pieuses, vous qui cherchez des mystères Permettez-moi ici de vous en proposer Quelques uns de ceux qui restent les pieds sur terre Et sont à préférer pour ne point s'opposer Ni ne contrevenir aux lois de la nature. Car ils sont au contraire en eux-mêmes ces lois Peu à peu établies au long de l'aventure De siècles de savoir exclusif de la foi. Voici en premier lieu l'une de ces énigmes La plus inaccessible à l'humaine raison Aujourd'hui devenue le commun paradigme Qui affirme et soutient, cela sans déraison Que masse et énergie de toute particule Sont manifestations d'une seule entité ; Strictes équivalences, ainsi qu'on le calcule Et qu'on le vérifie, d'une réalité Unique désignée par le nom de matière**. N'est-il pas amusant de devoir constater Qu'en cela elle semble avoir à sa manière Avec le dieu chrétien certaine parenté, Celui-ci défini Trinité, trois personnes ? (Ce qui ne paraît pas faire unanimité !) Celle-là, c'est prouvé, même si l'on s'étonne, Est bien ce que l'on nomme une dualité. Or donc, oyez, oyez ! vous tous, mes bien chers frères, Et vous chers charbonniers***, oyez le grand secret L'ultime, le dernier qui résout le mystère, Pour peu que nous voulions vraiment rester concrets : Il gît dans la réponse à la question cocasse Naguère formulée par un certain Laplace Mais qui le fut déjà par les épicuriens : "Pourquoi existe-t-il quelque chose et non rien ?" Ô Esprit simple entend donc la bonne nouvelle : Que seule la matière est d'essence éternelle. Sache que rien jamais n'est créé ni détruit Mais que tout est mouvant, et change et se transforme Sans cesse à chaque instant ; lors le sage en déduit Cette vraie vérité, au dogme peu conforme. C'est donc à son propos qu'il convient de citer : "Je suis celle qui suis car non créée j'existe "Ou masse ou énergie, de toute éternité ; "L'idée d'un créateur est lubie fantaisiste... Pour terminer voici d'autres échantillons Des profonds et pourtant tout profanes mystères Qui devraient ébranler ouailles et curaillons, Moines et calotins peuplant nos hémisphères Et à côté desquels ceux de la religion Ne sont qu'absurdités ou pieuses galéjades Colportées d'âge en âge à travers les régions De tous les continents ; ah les belles salades ! Pensons ici d'abord à la double nature De toute particule, à la fois onde et grain, (Surprenante ô combien !) suivant ce qu'on mesure. Quand cela fut prouvé, chacun se vit contraint A son corps défendant d'admettre l'impossible Qui lors fut proclamé seule vraie vérité ; Vérité établie pourtant inaccessible A l'esprit des humains en incapacité De percer les secrets qui font que la matière D'elle-même se créé par son seul mouvement. Ces secrets abyssaux, énigmes singulières, Sont scellés de sept sceaux, définitivement. H.-P. Gottlos Voir les pages d'accueil sur les croyances et sur la science ![]() ![]() |