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Epiphénomène


par Erbig  -  06/08/2008




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.




Un épiphénomène est un phénomène accessoire d’un phénomène principal.

Les croyants ont en communs deux points. Premièrement un incroyable orgueil qui leur fait placer l’espèce humaine comme l’ultime perfection de la création, et en deuxième point, une sourde trouille de la mort et du néant, les ayant fait construire un futur plus agréable, allant du paradis, nirvana et autres breloques, jusqu'à la réincarnation…Tout, sauf le néant.

Avant de se voir comme ultime création divine, l’homme devrait rabattre de son orgueil incommensurable. Qu’est ce que nous sommes, nous et le lapin, nous et le ver de terre, nous et le lichen ? De la matière plus ou moins animée, douée d’un seul talent, pouvoir se dupliquer presque à l’identique, l’erreur de duplication permettant l’évolution…

Le processus qui mène de la matière inanimée à la vie n’est pas encore bien connu, patience, la science avance doucement, ou au gré des fulgurances d’un esprit fort. Mais il y a une continuité logique et vérifiable. La matière a tendance à s’agglutiner, les atomes font des molécules, certaines interactions, électriques, magnétiques, chimiques, donnent des corps inanimés qui poussent (grandissent), sans vivre : les minéraux. On sait également, dans certaines conditions ressemblant à l’environnement terrestre des débuts, voir apparaître spontanément les premières briques de la vie, les acides aminés. Il manque à trouver ce que les croyants les plus scientifiques appellent "l’étincelle divine", le passage de l’inanimé à la vie. C’est le point central. Trouver de manière scientifique, ce passage, c’est prouver que la vie n’est qu’un épiphénomène de la matière. C’est le seul point sur lequel les croyants peuvent encore contrer les athées. Nous n’avons pour nous que la certitude de trouver un jour, certitude due aux autres avancées de la connaissance qui ont fait, une à une, tomber toutes les croyances.

Oui, l’évolution allant du big-bang à nous, n’est finalement qu’une complexification naturelle de la matière.

Donc, la vie n’est qu’un épiphénomène de la matière, et la pensée, que nous plaçons si haut et qui nous permet de nous poser des questions essentielles (qui suis-je, ou vais-je, est-ce que Brandon va avouer son amour à Kelly ?), n’est elle-même qu’un épiphénomène de la vie… En fait, la matière peut exister sans la vie, c’est même la plus grande majorité de la matière de l’univers, la vie peut exister sans la pensée, c’est sans aucun doute la grande majorité des planètes hébergeant la vie, ce fut le cas sur la Terre pendant des centaines de millions d’années, et la pensée conceptuelle n’est apparue qu’il y a environ trois millions d’années. Elle aurait bien pu ne pas apparaître ou bien pourrait elle disparaître sans empêcher la vie animale et végétale de continuer…

Est-ce du hasard ? Non, le hasard n’a rien à voir, il s’agit simplement d’un pourcentage tout a fait calculable des possibles. Nous ne sommes qu’une potentialité liée au nombre extrêmement important des astres. Nous sommes là, non pas parce qu’un Dieu ou un principe créateur quelconque l’a voulu, mais simplement parce que nous sommes une éventualité non nulle. Un peu comme le gagnant du loto de l’euromillion. Il y a très peu de chance de gagner, et de fait, il n’y a pas de gagnant à chaque tirage, mais de temps à autres, il y a un gagnant. Simple calcul de probabilités.
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Les croyants, alors, ricanent à ce qui est pour eux un non-sens : S’il n’y a pas de but ni de raison à notre existence, ni de but et de raison à l’existence complexe de l’univers, c’est la preuve au contraire de l’existence d’un Dieu. Pour eux, l’existence et la complexité implique de fait la divinité, ou au moins, pour les moins crédules, d’un principe créateur volontariste.

Les croyants voient les athées comme nécessairement des égoïstes, des jouisseurs, juste préoccupés de leur présent, n’ayant pas de récompenses pour le bien fait pendant la vie, dans un futur paradis. C’est vrai, que l’on fasse du bien ou du mal, pour un athée, cela ne change rien pour sa personne. Ceci dit, un athée aime aussi La Vie (avec un grand V), notre planète, souhaite que ses enfants, petits-enfants, vivent heureux, souhaite la paix. Nous n’avons donc pas besoin d’une carotte paradisiaque pour accomplir les actions quotidiennes que les croyants rangent sous le dénominatif 'le bien'. Nous n’avons pas besoin de révérer des statues, des individus auto-proclamés ministres de Dieu et de suivre leurs directives de vie, souvent aliénantes, nous n’avons pas besoin de liturgies dispendieuses.

Bien sur, en tant qu’athée, l’idée de mon futur néant ne m’amuse guère. J’aime la vie. Mais je m’y suis fait, et j’aime aussi les miens, et par extrapolation, les autres de mon espèce et de toute la gente animale et végétale, et je conçois un futur agréable pour eux, sans moi.

La croyance n’est qu’orgueil. Qu’une dernière bouffée d’orgueil nous engloutisse un jour sur notre jolie planète dans un bel éclat de lumière fatale, et cela ne fera rien de plus qu’un petit pet lumineux visible de l’étoile voisine, presque rien de celle suivante…C’est bien la seule phrase biblique que j’apprécie en tant qu’athée : "Poussière, tu es, et tu retourneras en poussière". Avant de penser à préserver nos âmes pour un futur morbide aléatoire, préservons notre bien, cette petite boule bleue qui flotte sur les bords de la voix lactée, notre navire.


Erbig



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Réactions d'internautes


Bravo ERBIG, voilà une fort belle définition de l'Athéisme, je m'y reconnais parfaitement.

C'est pour cela que lorsque j'entends répéter à satiété qu'il faut sauver notre planète, je pense que l'on se trompe d'objectif : c'est la vie humaine sur terre qu'il faut tenter de sauvegarder ( et je pense que ce avenir est bien compromis).

La planète, elle en a vu d'autres et elle continuera à tourner, même si l'humanité s'est éteinte (en s'autodétruisant en partie).
(09/08/08 - 18:55)


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