"Le comportement borné des hommes en face de la nature conditionne leur comportement borné entre eux."
(Karl Marx / 1818-1883 / L'idéologie allemande)
"Les miracles sont selon l'ignorance en quoi nous sommes de la nature, non selon l'être de la nature."
(Michel de Montaigne / 1533-1592 / Essais, 1.23)
"La nature est sans préférences, et l'homme, malgré tout son génie, ne vaut pas plus pour elle que n'importe laquelle des millions d'autres espèces que produisit la vie terrestre."
(Jean Rostand / 1894-1977 / Pensées d'un biologiste)
"Le prétendu Dieu des hommes n'est que l'assemblage de tous les êtres, de toutes les propriétés, de toutes les puissances ; il est la cause immanente et non distincte de tous les effets de la nature ; c'est parce qu'on s'est abusé sur les qualités de cet être chimérique, c'est parce qu'on l'a vu tour à tour bon, méchant, jaloux, vindicatif, qu'on a supposé de là qu'il devait punir ou récompenser. Mais Dieu n'est que la nature et tout égal à la nature : tous les êtres qu'elle produit sont indifférents à ses yeux, puisqu'il ne lui coûte pas plus à créer l'un que l'autre."
(Marquis de Sade / 1740-1814 / L'Histoire de Juliette / 1797)
"De même que le polythéisme est la personnification des parties et des forces singulières de la nature, de même le monothéisme est celle de la nature entière, d'un coup d'un seul. [...]
Que l'on se fabrique une idole de bois, de pierre, de métal, ou qu'on la compose à l'aide concepts abstraits, c'est tout un: elle reste une idolâtrie, dès qu'on a sous les yeux un être personnel auquel on sacrifie, que l'on invoque, que l'on remercie. Il n'y a pas non plus, au fond une grande différence entre sacrifier ses moutons et sacrifier ses penchants. Chaque rite ou prière témoigne irréfutablement de l'idolâtrie."
(Arthur Schopenhauer / 1788-1860 / Parerga)
"Tout ce qui est contraire à la Nature est en effet contraire à la Raison ; et ce qui est contraire à la Raison est absurde et doit en conséquence être rejeté."
(Baruch Spinoza / 1632-1677 / Traité théologico-politique)
"Car, ayant considéré les choses comme des moyens, ils ne pouvaient pas croire qu'elles se fussent faites elles-mêmes ; mais, pensant aux moyens qu'ils ont l'habitude d'agencer pour eux-mêmes, ils ont dû conclure qu'il y a un ou plusieurs maîtres de la Nature, doués de la liberté humaine qui ont pris soin de tout pour eux et qui ont tout fait pour leur convenance. Or, comme ils n'ont jamais eu aucun renseignement sur le naturel de ces êtres, ils ont dû en juger d'après le leur, et ils ont ainsi admis que les Dieux disposent tout à l'usage des hommes, pour se les attacher et être grandement honorés par eux. D'où il résulta que chacun d'eux, suivant son naturel propre, inventa des moyens divers de rendre un culte à Dieu, afin que Dieu l'aimât plus que tous les autres et mît la Nature entière au service de son aveugle désir et de son insatiable avidité. Ainsi, ce préjugé est devenu superstition et a plongé de profondes racines dans les esprits ; ce qui fut une raison pour chacun de chercher de toutes ses forces à comprendre les causes finales de toutes choses et à les expliquer. Mais en voulant montrer que la Nature ne fait rien en vain (c'est-à-dire qui ne soit à l'usage des hommes), ils semblent avoir uniquement montré que la Nature et les Dieux délirent aussi bien que les hommes."
(Baruch Spinoza / 1632-1677 / L'Ethique, Livre I, Appendice)
"Cet Être éternel et infini que nous appelons Dieu ou la Nature agit avec la même nécessité qu'il existe... N'existant pour aucune fin, il n'agit donc aussi pour aucune; et comme son existence, son action n'a ni principe ni fin."
(Baruch Spinoza / 1632-1677 / L'Ethique, Livre IV)
"Dieu, c'est à dire la nature... (Deus sive natura)"
(Baruch Spinoza / 1632-1677 / L'Ethique)
"Il n'y a point de droit naturel : ce mot n'est qu'une antique niaiserie. Avant la loi, il n'y a de naturel que la force du lion, ou le besoin de l'être qui a faim, qui a froid, le besoin en un mot."
(Stendhal / 1783-1842 / Le Rouge et le Noir / 1830)
"Prier Dieu, c'est se flatter qu'avec des paroles, on changera la nature."
(François-Marie Arouet, dit Voltaire / 1694-1778 / Le Sottisier)