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Citations :   "Les esprits"




"c'est [la fin du monde, la parousie] un vain épouvantail destiné à effrayer les âmes faibles, comme les spectres et les fantômes qu'on fait apparaître dans les mystères de Dionysos pour frapper l'imagination. Tout cela est fondé sur de vielles histoires mal digérées. Ils [les chrétiens] ont entendu dire qu'après un cycle de plusieurs siècles, au retour de certaines conjonctions des astres, des conflagrations et des déluges pouvaient se produire."
(Celtus, dit Celse / IIe siècle ap. JC / Discours véritable)

"Le mysticisme est le refuge classique de ceux qui se mettent en doute et n'arrivent plus à supporter le matérialisme ambiant : le grand neurophysiologiste anglais Sir John Eccles était persuadé de pouvoir comprendre le fonctionnement du cerveau à partir de l'étude des propriétés du neurone. Malgré ses efforts, il n'a pas réussi à trouver l'esprit dans le neurone. Il en a déduit que l'esprit est immatériel et qu'il constitue un don du ciel."
(Robert Dantzer / L'illusion psychosomatique)

"Ces quatre choses sont les germes naturels de la religion : l'idée qu'il y a des esprits, l'ignorance des causes secondes, la vénération de ce qui fait peur, et la prédiction de l'avenir à partir de choses accidentelles."
(Thomas Hobbes / 1588-1679 / Léviathan / 1651)

"Si la peur superstitieuse des esprits était écartée, et avec elle les pratiques divinatoires faites à partir des rêves, les fausses prophéties et beaucoup d'autres choses qui en dépendent, par lesquelles des individus adroits et ambitieux trompent les petites gens, les humains seraient mieux disposés qu'ils ne le sont à l'obéissance civile."
(Thomas Hobbes / 1588-1679 / Léviathan / 1651)

"Les sauvages, ainsi que tous les ignorants, attribuent à des esprits tous les effets dont leur expérience les empêche de démêler les vraies causes. Demandez à un sauvage ce qui fait marcher votre montre, il vous répondra : "c'est un esprit". Demandez à nos docteurs ce qui fait marcher l'univers. Ils vous diront : "c'est un esprit"."
(Paul-Henri, baron d'Holbach / 1723-1789)

"Tant que le sacerdoce aura le droit d'infecter la jeunesse, de l'habituer à trembler devant les mots, d'alarmer les nations au nom d'un Dieu terrible, le fanatisme sera le maître des esprits, l'imposture à volonté portera le trouble dans les Etats. Le fantôme le plus simple, perpétuellement alimenté, modifié, exagéré par l'imagination des hommes, deviendra peu à peu un colosse assez puissant pour renverser les têtes et culbuter les empires."
(Paul-Henri, baron d'Holbach / 1723-1789 / Système de la nature)

"Notre monde parviendra un jour à un raffinement tel qu'il sera aussi ridicule de croire à un Dieu qu'aujourd'hui de croire aux fantômes."
(Georg Christoph Lichtenberg / 1742-1799 / Aphorismes)

"Depuis que l'homme pense, depuis qu'il sait dire et écrire sa pensée, il se sent frôlé par un mystère impénétrable pour ses sens grossiers et imparfaits, et il tâche de suppléer, par l'effort de son intelligence, à l'impuissance de ses organes. Quand cette intelligence demeurait encore à l'état rudimentaire, cette hantise des phénomènes invisibles a pris des formes banalement effrayantes. De là sont nées les croyances populaires au surnaturel, les légendes des esprits rôdeurs, des fées, des gnomes, des revenants, je dirai même la légende de Dieu, car nos conceptions de l'ouvrier-créateur, de quelque religion qu'elles nous viennent, sont bien les inventions les plus médiocres, les plus stupides, les plus inacceptables sorties du cerveau apeuré des créatures. Rien de plus vrai que cette parole de Voltaire : "Dieu a fait l'homme à son image, mais l'homme le lui a bien rendu.""
(Guy de Maupassant / 1850-1893 / Contes et nouvelles, La Horla)

"Dans le rêve, l'homme, aux époques de civilisation informe et rudimentaire, croyait apprendre à connaître un second monde réel ; là est l'origine de toute métaphysique. Sans le rêve, on n'aurait pas trouvé l'occasion de couper le monde en deux. La division en âme et corps se rattache aussi à la plus ancienne conception du rêve, de même que la croyance à un simulacre corporel de l'âme, partant l'origine de toute croyance aux esprits, et vraisemblablement aussi de la croyance aux dieux. "Le mort continue à vivre ; car il apparaît aux vivants dans le rêve" : c'est ainsi qu'on raisonna jadis, durant beaucoup de milliers d'années."
(Friedrich Nietzsche / 1844-1900 / Humain, trop humain)

"As-tu déjà vu un Esprit ? Moi? non, mais ma grand-mère en a vu. C'est comme moi : je n'en ai jamais vu, mais ma grand-mère en avait qui lui couraient sans cesse dans les jambes ; et, par respect pour le témoignage de nos grands-mères, nous croyons à l'existence des esprits."
(Max Stirner / 1806-1856 / L'Unique et sa propriété / 1845)

"1. Physiquement, l'âme des morts est soumise à l'esclavage de certains êtres vivants que l'on appelle des médiums. Ces médiums ne forment pas, pour le moment du moins, une espèce en voie d'extension, mais ils semblent presque exclusivement américains. Sur l'ordre de ces médiums, les âmes défuntes exécutent des prouesses mécaniques qui sont caractérisées par une absolue inutilité. Elles frappent sur les tables, les soulèvent même, soulèvent également les chaises, déplacent les lits, jouent de l'harmonica et font bien d'autres choses du même genre.
2. Intellectuellement, les âmes des morts sont d'un niveau que l'on pourrait qualifier, pour autant qu'on puisse en juger d'après les écrits laissés sur les ardoises des médiums, de tout à fait lamentable. Ces oeuvres sont à ranger dans la catégorie de l'imbécillité et sont tout à fait vides de sens.
3. Leur condition morale est apparemment plus favorisée. Selon les témoignages que nous avons recueillis, leur caractère se réduit à une grande innocence. Confrontés à des demandes aussi brutales que, par exemple, la destruction d'un lit à baldaquin, les esprits s'abstiennent poliment."

(Wilhelm Wundt / 1832/1920 Une soi-disant science : le spiritisme)

"Après donc s'être forgé des Dieux, ils voulurent savoir quelle était leur nature, et s'imaginant qu'ils devaient être de la même substance que l'âme, qu'ils croient ressembler aux fantômes qui paraissent dans le miroir ou pendant le sommeil; ils crurent que leurs Dieux étaient des substances réelles ; mais si ténues et si subtiles que, pour les distinguer des Corps, ils les appelèrent Esprits, bien que ces corps et ces esprits ne soient, en effet, qu'une même chose, et ne diffèrent que du plus ou moins, puisqu'être Esprit ou incorporel, est une chose incompréhensible."
(inconnu / Livre des trois imposteurs / chapitre III, parag. II / 1721)

"Mais, pour revenir aux Esprits, il est certain que ces mots Démons, Satan, Diable, ne sont point des noms propres qui désignent quelque individu, et qu'il n'y eût jamais que les ignorants qui y crurent, tant parmi les Grecs, qui les inventèrent, que parmi les Juifs, qui les adoptèrent : Depuis que ces derniers furent infectés de ces idées, ils approprièrent ces noms, qui signifient ennemi, accusateur et exterminateur, tantôt aux Puissances invisibles, c'est-à-dire aux Gentils, qu'ils disaient habiter le Royaume de Satan, n'y ayant qu'eux, dans leur opinion, qui habitassent celui des Dieu."
(inconnu / Livre des trois imposteurs / chapitre VI, parag. VI / 1721)


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