"... il est important qu'il sache [l'enfant] comprendre la nature des choses, devienne capable de faire un raisonnement, d'apprendre à vérifier et discuter une hypothèse, autrement dit de résister à toute forme d'éducation qui serait un endoctrinement. Car je suis tout de même très heurté de savoir qu'on dresse des enfants à partir de cinq ans à réciter par coeur des sourates du Coran. Cette capacité de raisonnement que je propose, vaut... de l'enfant à l'énarque."
(Georges Charpak / 1924-2010 / article du "Monde des Religions" / Juillet-Août 2004)
"N'est-ce pas toujours une forme de maltraitance des enfants que de leur accoler des étiquettes de croyance auxquelles ils n'ont pas réfléchi parce qu'ils sont trop jeunes ? Pourtant, cette habitude persiste encore à ce jour, et elle n'est pratiquement jamais remise en question. [...] Notre société, y compris le secteur non religieux, a admis l'idée grotesque qu'il est bien normal d'endoctriner les tout petits enfants dans la religion de leurs parents et de leur coller des étiquettes religieuse - "enfant catholique", "enfant protestant", "enfant juif", "enfant musulman", etc. - mais pas des étiquettes d'un autre ordre, pourtant comparables : pas d'enfants conservateurs, libéraux, républicains ou démocrates. [...] Un enfant n'est pas un enfant chrétien, ce n'est pas un enfant musulman, mais un enfant de parents chrétiens ou un enfant de parents musulmans."
(Richard Dawkins / né en 1941 / Pour en finir avec Dieu / 2008)
"Il [le prêtre] aveugle la mère, endoctrine [voire engrosse] les filles,
Des fils plus clairvoyants fait avorter l'esprit,
Par derrière l'autel va se cacher et rit."
(Sylvain Maréchal / 1750-1803 / Le Lucrèce Français / 1798)
"- Semblablement, un moine (j'entends de ces moines-ci) ne laboure, comme le paysan ; ne garde le pays, comme l'homme de guerre ; ne guérit les malades, comme le médecin : ne prêche ni endoctrine le monde, comme le bon docteur évangélique et pédagogue ; ne porte les commodités et choses nécessaires à la république, comme le marchand. C'est la cause pour laquelle de tous sont hués et abhorrés.
- Voir mais (dit Grandgousier) ils prient dieu pour nous.
- Rien moins (dit Gargantua). Vrai est qu'ils molestent tout leur voisinage à force de trinqueballer leurs cloches.
- Voir dit le moine, une messe, une matines, une vêpres bien sonnée, sont à demi dites.
- Ils marmonnent grand renfort de légendes et psaumes nullement par eux entendus. Ils content force patenôtres entrelardées de longs Ave Maria, sans y penser ni entendre. Et cela, j'appelle moque-Dieu, non oraison. Mais ainsi leur aide dieu s'ils prient pour nous, et non par peur de perdre leurs miches et soupes grasses."
(François Rabelais / 1484-1533 / Gargantua / 1534)
"Je viens de me colleter avec le néant; c'est le passage qui est désagréable, et cette horreur provient de toutes les niaiseries qu'on nous a mises dans la tête à trois ans.
(Stendhal / 1783-1842 / après sa première attaque d'apoplexie en 1841)
"La croyance que le papiste dit avoir est proférée et parolée à la manière d'un perroquet. On la lui engendre par crainte et peur, dès le berceau, sans qu'il entende ni qu'on lui fasse jamais entendre ce que c'est que croire."
(Geoffroy Vallée / 1550-1574 / L'Art de ne croire en rien)
"Depuis le premier jour, l'Eglise a pris et gardé la femme, comme l'aide la plus puissante de son oeuvre de propagande et d'asservissement. Mais, dès l'abord, un obstacle se dressait. La femme n'était-elle pas la honte et la perdition, une créature de dégoût, de péché et de terreur, devant laquelle tremblent les saints ? En elle, l'immonde nature a mis son piège, elle est la source charnelle de la vie, elle est la vie elle-même, dont le catholicisme enseigne le mépris. Aussi l'Eglise a-t-elle un instant refusé une âme à la bête de fornication, que les hommes purs fuyaient au désert, dans la certitude de succomber, si le vent du soir leur apportait la seule odeur de sa chevelure."
(Emile Zola / 1840-1902 / Vérité / 1903)
"Ce qui rend le mal sans remède, c'est qu'après avoir établi les fausses idées qu'on a de Dieu, on n'oublie rien pour engager le peuple à les croire, sans lui permettre de les examiner ; au contraire, on lui donne de l'aversion pour les philosophes ou les véritables savants, de peur que la raison qu'ils enseignent ne lui fasse connaître les erreurs où il est plongé. Les partisans de ces absurdités ont si bien réussi qu'il est dangereux de les combattre. Il importe trop à ces imposteurs que le peuple soit ignorant, pour souffrir qu'on le désabuse. Ainsi on est contraint de déguiser la vérité, ou de se sacrifier à la rage des faux savants, ou des âmes basses et intéressées."
(inconnu / Livre des trois imposteurs / chapitre I. parag. II / 1721)