"Le soleil a toujours blessé les yeux de ses adorateurs."
(Louis Aragon / 1897-1982 / Revue La révolution surréaliste / Décembre 1924)
"Il m'apparut que l'homme est plein de dieux comme une éponge immergée en plein ciel. Ces dieux vivent, atteignent à l'apogée de leur force, puis meurent, laissant à d'autres dieux leurs autels parfumés."
(Louis Aragon / 1897-1982 / Le Paysan de Paris / 1926)
"Paradis artificiels. C'est un pléonasme."
(Louis Aragon / 1897-1982 / Traité du style, L'Imaginaire / 1928)
"Quand les ténèbres chrétiennes se furent abattues sur le monde occidental l'homme n'osa presque plus rien penser."
(Louis Aragon / 1897-1982 / La Diane Française / 1944)
"Il faut regarder le néant en face pour savoir en triompher."
(Louis Aragon / 1897-1982 / Les Poètes / 1960)
"Le XIXème siècle est le siècle de la Libre Pensée. Cette expression nouvelle est inventée pour permettre une sorte de front unique contre les prêtres. Sous le drapeau de cette Libre Pensée se groupent les athées, peu nombreux, et souvent honteux de leur athéisme, et tous les déistes anticléricaux [...]. Il est remarquable que les théoriciens de l'athéisme au cours de ce siècle se soient encore trouvés être Marx et Engels, c'est-à-dire tous les théoriciens de la lutte des classes, les fondateurs de l'idéologie du prolétariat. L'athéisme est en effet seul compatible avec la théorie révolutionnaire qui est propre au prolétariat. La croyance en l'existence d'un Dieu est une croyance contre-révolutionnaire, car les dieux ne sont pas au ciel mais sur la terre, et ils ne sont pas autre chose que des machines intellectuelles pour la préservation de l'Etat Capitaliste [...]. Il va sans dire que la Libre Pensée en perdant sa valeur de mot d'ordre [...] a cessé de pouvoir être un signe de ralliement clair, sous cette forme, pour les révolutionnaires."
(Louis Aragon / 1897-1982 / article intitulé "Athées ou Libres Penseurs ?")