La bibliographie de Michel Onfray suscite chez moi de l' admiration pour l'énergie intellectuelle et pratique mise au service de l'humanisme hédoniste athée qu'il défend.
Les citations rapportées me gênent un peu.
Pourquoi?
Je n'évoquerai que ses arguments contre les monothéismes en faveur de l'athéisme qu'il prône.
Ils me semblent en effet un peu déphasés au regard par exemple de l'"aggiornamento" en particulier de l'Église catholique depuis Vatican II.
Il revenait ainsi à l'Église de ne pas se couper totalement des valeurs dominantes de la société pour conserver la pertinence de son enseignement. Et aujourd'hui les rayons des librairies catholiques comportent donc bien des ouvrages sur le développement personnel. L'hédonisme peut se revendiquer comme un "don de Dieu".
L' Église, qui revendique aussi l'alliance de la foi et de la raison autant que l'émergence de notions comme celle de la" personne" ou celle de la "liberté", se prémunit à sa façon contre les attaques anticléricales de nature nietzschéenne ou rationaliste.
Ce type de raillerie utilisé par Michel Onfray peut donc glisser sur l'Église comme l'eau sur la plume des canards.
Plus troublante selon ma perspective d'athée convaincue est la condamnation pontificale des prêtres ouvriers ou de la théologie de la "Libération" au non d'un apolitisme considéré comme nécessaire, à vocation universaliste, par définition, réactionnaire.
Car l'Église, par un enseignement "spécifique" où tout peut être tiré des textes fondateurs comme son contraire, arrive à générer des héros humanistes qu'elle peut aussi bien être amenée à critiquer aujourd'hui qu'à sanctifier demain. De ces héros humanistes Michel Onfray a-t-il cependant cure (autrement qu'à titre peut-être de "rebelles") ?
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