Athéisme : l'homme debout. Vivre sans Dieu et sans religion  >  Votre espace Livre d'or  > Charles-Henri - 02/05/04



Livre d'or et de cendres :

réaction de Charles-Henri sur les messages et définition d'un athéisme fidèle



(2 mai 2004)



Plus je lis les messages de ce livre d'or, plus je suis attristé de constater l'intolérance qui se dégage de pas mal de proses plus ou moins scandaleuses... Et ce, des deux côtés, que ce soit des athées ou des croyants...

Sois dit en passant, on peut noter la légère différence de ton entre un message venant d'un chrétien et un autre venant d'un musulman... D'un point vue globale, avec un message "chrétien", on a plus à faire un ton compréhensif, genre "je crois en Dieu mais vous êtes cools" ou alors méprisant du style "vous ne croyez pas en Dieu, tant pis pour vous..." Quand on lit une réaction venant d'un croyant musulman, toujours d'un point de vue globale (loin de moi l'idée de faire des généralités), alors là, tous au abris, les athées, vous êtes tous des démons, Allah n'a que du mépris pour vous et de l'Islam est la plus belle religion du monde... Ma mère aussi est la plus belle du monde... Blague à part c'est malheureux à dire, mais force est de constater que la religion musulmane ne semble pas très "libérale" vis-à-vis des non-croyants...
Bref, le problème du voile est l'école n'est que l'illustration du fait que l'Islam ne sait pas encore s'adapter à l'air du temps... Louons par là même les philosophes musulmans qui œuvrent pour le renouveau de leur religion et qui osent braver les interdits et les tabous qu'imposent le dogme islamique...

Maintenant, une fois n'est pas coutume, c'est aux athées que je vais m'en prendre... Du moins à ces quelques athées dont si l'athéisme avait ses intégristes, ils en seraient les dignes représentants... On peut critiquer les religions pour les atrocités, les guerres et les extrémismes qu'elles ont engendré, mais les rejeter en bloc, dire qu'il "y' en a marre d'être tolérant avec elle", comme j'ai pu le lire, c'est tomber dans l'excès inverse et ainsi inciter les gens à se camper encore plus fortement sur leurs positions...
Car il faut rappeler une chose importante : qu'on le veuille ou non, les religions sont le ferment de nos civilisations, et notre quotidien de petits occidentaux privilégiés en est fortement imprégné. Athée ou non, nous fêtons tous Noël, nous profitons tous des jours fériés tels que la Toussaint, Pâques, etc., on se fête tous nos fêtes, j'en passe et des meilleurs... Donc, réduire les religions (et la chrétienté pour ce qui nous concerne sous nos latitudes...) à des systèmes d'oppression totalitaires et terroristes, c'est rejeter du même coups notre manière de vivre, nos coutumes, bref notre histoire ou plutôt l'Histoire... C'est la négation même de notre civilisation et c'est là l'un des pires extrémismes dont les Hitler, Staline et autres Mao sont les plus représentatifs (notons qu'ils étaient tous les trois profondément athées...)
Nous avons tous hérité du monde de nos aînés, qui étaient sûrement moins conscients que nous du monde qui les entouraient, de la même façon que nous le sommes que ceux qui nous suivront... Je vous invite ainsi à vous intéresser à André Conte-Sponville, philosophe athée mais "fidèle".

Je pense donc qu'il s'agit de redéfinir le terme "athée". Vaste entreprise, je vous l'accorde, mais elle mérite qu'on s'y intéresse car tout concept philosophique et métaphysique est condamné (oserai-je dire destinée ?) à évoluer.
Il fait être clair, l'athéisme n'est pas une philosophie ni une croyance, encore moins une religion. Être athée, c'est dire seulement : "Dieu n'existe pas." Point final. Ce n'est certainement pas être contre les religions, contre les croyants... D'autant plus, que le terme "athée" a été inventé par les religions pour désigner les hérétiques qui nient l'existence de Dieu... C'est pour ça que j'ai du mal à me désigner comme "athée", puisque c'est la désignation du religieux et on ne peut évidement pas se définir par rapport à cela. "Non croyant" serait peut-être plus juste mais ça serait s'affirmer par rapport au croyants : il y a un les non-croyants, les croyants, mais Dieu semble toujours être dans l'équation... "Humaniste", mettre l'homme au centre de toutes les considérations, oui, mais on peut être déiste et humaniste (sans compter les atrocités commises au nom de l'humanisme)... Bref, comme on peut le constater, la tâche est ardue et nous avons pas mal de pain sur la planche, nous les "athées non-croyants humaniste" pour faire évoluer notre courant de pensée et ses multiplicités et nous montrer dans les grands débats philosophico-religieux dont nous sommes trop souvent absents, faute de clarté dans nos représentations et surtout faute d'être une minorité...
A bon entendeur, salut et allez dans la paix.

(Charles-Henri / 2 mai 2004)


Voir les réations à ce texte de Charles-Henri sur le Livre d'or et de cendres, au 2 mai 2004.



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