En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
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Sommes-nous programmés pour croire ?
Le Monde des Religions - Juillet-Août 2004 (80 pages)
Sous titre : La neurothéologie en débat
Autres articles
La création interprétée par Olivier Artus, Marie Romanens, Abd-al-Haqq Guiderdoni
Pour Olivier Artus, professeur d’Ecriture Sainte à l’Institut catholique de Paris, "le texte [la Genèse] invite le lecteur à penser l’univers dans un rapport fondateur qui le relie à Celui qui en est l’auteur." La Genèse contient des "représentations cosmologiques retrouvées dans les mythes et récits mésopotamiens."
Marie Romanens, psychanalyste voit dans le discours mythique, une forme de rêve collectif, une force irrationnelle qui permet l’ouverture vers des "chemins qui rejoignent le mystère de l’être, le mystère de sa mise au monde".
Abd-al-Haqq Guiderdoni, Directeur de l’Institut des Hautes Etudes Islamiques expose une lecture coranique de la Genèse où "si la création de Dieu témoigne de l’existence du Créateur, elle ne nous renseigne pas sur son dessein".
L'odeur de Sainteté (Paule Amblard)
La place de l’odorat dans les religions et les textes sacrés.
La dormition de la Vierge à Corfou (Jean-Claude Colosimo)
L’article raconte la fête du 14 août dans un petit village de l’île de Corfou. L’Eglise orthodoxe, qui refuse de dogme de l’Assomption, fête la Dormition de Marie, la Théotokos, la Mère de Dieu, c’est-à-dire son "endormissement dans l’incorruption du corps". L'Eglise orthodoxe refuse également le dogme de "l’Immaculée Conception" et préfère "mettre l’accent sur l’humanité de la "Mère de Dieu", - selon la formule du concile d’Ephèse (431) -, dans sa communauté avec la nôtre".
Le libre esprit du Qatar (Djénane Kareh Tager)
L’Emirat du Qatar, où règne l’islam wahhabite réputé pour son rigorisme et pour être rétrograde, donne cependant une image de modernité. Elle a été impulsée avec pragmatisme par l’actuel émir après le coup d’état contre son père en 1996. L’abolition de la censure et la liberté accordée aux médias a permis la création de la célèbre chaîne de télévision Al-Jazira. Il y a eu également le rétablissement des relations commerciales avec Israël. La création de syndicats vient d’être autorisé et le droit de grève accordé. Une place particulière est donnée aux femmes, par rapport aux autres pays musulmans. Elles ont, depuis 1998 le droit de vote, malgré les oulémas de plus orthodoxes. Le ministre de l’éducation est une femme et elles occupent de nombreux postes dans ce domaine d'activité.
Selon un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, "Il ne s’agit pas d’une imitation aveugle de l’Occident, mais on a pris ce qu’il y a de mieux chez eux."
Nous irons tous au paradis (Paule Amblard)
Analyse de deux tableaux : "Le Chemin du Paradis" (1470) de Dirk Bouts et "Le Paradis", illustration de Mirâdj-nâma d’un manuscrit du XVe siècle.
Rencontre avec Shirin Ebadi (Djénane Kareh Tager)
Avocate iranienne et prix Nobel de la paix en 2003, Shirin Ebadi est le défenseur des droits de la femme et de l’enfant. L’islam tel qu’elle le conçoit est "bien différent de celui des mollahs qui en ont fait une instrument de pouvoir" et qui n’est pas le véritable islam. Sa vision de la religion est celle qui a pour principe l’égalité entre les hommes, indépendamment de leur sexe ou de leur religion. Selon elle, il est possible de réinterpréter le Coran tout en respectant ses règles fondamentales. C’est l’ijtihad des chiites. "Une chose est certaine : aucune de nos sociétés actuelles n’a la même configuration que l’Arabie d’il y a mille quatre cent ans pour laquelle ces règles premières ont été édictées."
Shirin Ebadi se bat également pour faire comprendre aux musulmans eux-mêmes que leur religion n’est pas ennemie de la démocratie. Elle reconnaît que l’islam n’a pas encore connu, comme le christianisme, l’équivalent de la Révolution française.
A propos du port du voile, elle considère que "au lieu d’appeler les femmes à se couvrir la tête, il aurait mieux valu les encourager à utiliser ce qu’elles ont dans leur tête". Concernant la loi française sur l’interdiction des signes religieux à l’école, elle pense que les écolières qui en seront les victimes, seront doublement pénalisées, d’être nées dans une famille où on les contraint de porter le voile et d’être privées d’école et donc de leur unique possibilité de pourvoir s’émanciper. "... cette loi sert la soupe de tous les extrémistes : les intégristes, mais aussi les radicaux du Front National."
Quand les religions parlementent, rencontre avec Jean-Claude Basset (Henri Tincq)
Jean-Claude Basset, pasteur et enseignant en théologie comparée à Lausanne retrace l’histoire d’un peu plus d’un siècle de rencontres et de dialogues interreligieux.
C’est en 1893, à Chicago, que s’ouvre le premier "Parlement mondial des religions" où plus que des confessions organisées, ce sont des individus qui représentent les religions. Les plus nombreux sont les protestants américains tandis que l’Afrique et l’islam sont moins bien représentés.
Le dernier "Parlement des religion" est celui de Barcelone qui s’est tenu du 7 au 14 juillet 2004.
Depuis le premier Parlement de Chicago, le bilan apparaît mitigé : "A l’évidence le dialogue né à Chicago n’a pas donné tous les fruits escomptés. Je mets cela sur le compte d’une certaine naïveté. L’impulsion et la dynamique ont toujours été occidentales, quand bien même des hindous et des bouddhistes y participaient. Mais sans doute a-t-on cru - réflexe occidental - qu’avec l’enthousiasme et les bons sentiments, on allait résoudre toutes les difficultés."
Pour Jean-Claude Basset, l’avenir de ce dialogue nécessite deux conditions. D’abord un travail intrareligieux doit mieux contrôler "les risques de dérives "fondamentalistes" propres à chaque confession". En suite, ceux qui dialoguent doivent mieux faire comprendre à la "base" les conséquences théologiques et dogmatiques qu’impliquent ces dialogues. "Des clarifications, donc. Pas forcément des reniements, mais des ajustements et des déplacements sans aucun conteste."
Malek Chebel, auteur d'un "Manifeste pour un islam des Lumières" (Djénane Kareh Tager)
Publié chez Hachette (2004), le denier livre de Malek Chebel, écrivain algérien, tente de répondre par vingt-sept propositions à la question "L’islam est-il adaptable au monde moderne." Plus qu’un livre, il s’agit d’un manifeste proposant une "rupture épistémologique" dont on peut citer le titre de quelques-uns des vingt-sept chapitres :
"Affirmer la supériorité de la raison sur toute autre forme de pensée et de croyance"... "Réévaluer le statut de la femme"... "Rappeler le primat de la politique en matière de gestion de la cité"... "Rendre prioritaire l’investissement sur l’homme".
S’inscrivant "dans une tradition d’ouverture et de tolérance" (Averroès, al-Farabi, al-Ghazali...), Malek Chebel considère que ce sont les musulmans eux-mêmes qui doivent effectuer cette transformation indispensable de l’islam et poursuivre la "renaissance" déjà amorcée au milieu du XVIIIe siècle.