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Divers

2004

Revue de presse


En quelques lignes, l'essentiel d'une sélection* d'articles de la presse écrite
(*) L'exhaustivité n'est pas recherchée.
Si un article qui vous paraît important a été omis, signalez-le



Codes couleur :
En noir : synthèse la plus objective possible des articles ou des points paraissant importants.
En rouge foncé : citation ou extrait de l'article. Titre en gras.
En mauve : commentaire ou appréciation particulière de "atheisme.free.fr"


La Vierge en serait marrie (Delphine Mallevoüe)
Le Figaro - 23 décembre 2004 - (1/4 de page)

Sous-titre : Un documentaire anglais pour le moins confus sur la mère de Jésus
L'article présente un documentaire diffusé sur le câble, à l'approche de Noël, intitulé, de manière alléchante "La véritable histoire de la Vierge Marie". Composé d'images de reconstitution - jugées "sans saveur et sans étoffe" - et d'entretiens avec des théologiens, des universitaires et des historiens, il raconte, en parallèle, deux histoires antinomiques, celle d'une femme humaine, menant une vie difficile en ce début du 1er siècle, pour les non croyants, et l'autre, celle de la légende, en voile bleue et l'air mièvre, pour les croyants. Le documentaire tente de ne pas prendre partie entre les deux points de vue. Cependant, "Marie de la tradition chrétienne est bel et bien écornée". L'auteur de l'article considère qu'en voulant contenter à la fois les croyants et les non-croyants, le documentaire, par "tiédeur et amalgames mélés", en fait "ne satisfait personne".


Au Nouveau-Mexique, la religion est l’opium du peuple (Guy Baret)
Le Figaro - 17 décembre 2004 - (1/8 de page)

L’Eglise Espirita Beneficiente, au Nouveau-Mexique (USA), a la particularité d’inclure comme dogme et sacrement dans son culte "le thé hoasca, boisson hallucinogène qui contient une substance illicite, le DMT". Pour le procureur général des Etats-Unis, les missionnaires de cette Eglise sont en réalité des "dealers". L’usage de ce thé leur avait donc été interdit en 1998. Les croyants ont protesté : "Sans thé, nous sommes athées !" Dans un pays où la liberté religieuse est gravée dans la constitution, l’Eglise a porté l’affaire devant la cour d’appel qui lui a donné raison. Le Gouvernement fédéral, ne voulant pas en rester là, a saisi la Cour suprême qui a rendu son verdict : "l’usage ecclésiastique de ce thé... est protégé par la constitution américaine, au titre de la liberté religieuse". Les adeptes de l’Eglise Espirita Beneficiente sont "ravis" de pouvoir fêter Noël comme ils le souhaitent. Il s’agit là d’une "victoire posthume de Karl Marx, qui enseignait que "la religion, c’est l’opium de peuple"".
Espérons pour les américains que Ben Laden ne profitera pas de cette décision pour faire d’al-Qaida une religion aux Etats-Unis.


A la recherche des manuscrits disparus (Catherine Coroller)
Le Canard enchaîné – 15 décembre 2004 – (1/6 de page)

Sous-titre : Un trésor religieux a peut-être été détruit par mégarde.
Michel Aubineau, décédé en octobre 2002, était considéré comme le spécialiste mondiale des pères de l'Eglise au Ve et VIe siècle et de Jean Chrysostome en particulier. Ce jésuite, directeur de recherche au CNRS, avait accumulé en près de cinquante ans de recherche plusieurs centaines de livres rares achetés sur ses deniers personnels et des dizaines de milliers de pages microfilmées reproduites avec l'autorisation du monastère du mont Athos. Avant la mise sous tutelle de Michel Aubineau, atteint de la maladie de Alzheimer, cette collection unique était entreposée dans son petit appartement loué à Paris.
Son légataire et plus proche collaborateur tente de comprendre ce qu'est devenu ce trésor. "Mais ses recherches dans la jungle des gérants de tutelle relèvent davantage du feuilleton paperasso-judiciaire que des aventures d'Indiana Jones !" Entre temps, les documents avaient été transférés à une société de stockage qui dit les avoir renvoyés au gérant. Depuis, ils sont introuvables...
L'intérêt pour ces documents est d'autant plus grand qu'il s'avère que Saint Jean Chrysostome et ses condisciples n'étaient pas de "petits saints". "Certains apparaissent même comme de fieffés magouilleurs qui se perdaient en luttes de pouvoir et en "intrigues sordides". [Ils] montrent aussi que les vérités enseignées par la même Sainte Eglise ont pris quelques libertés avec celles qui étaient dispensées au début de l'ère chrétienne."


Santa Claus vs Jesus (RP à Washington)
Libération – 7 décembre 2004 – (18 lignes)

Le maire de Denver (USA) avait voulu remplacer la guirlande "Merry Christmas" par "Happy Hollidays", slogan jugé plus respectueux pour l'ensemble des croyants et non croyants. Sous les protestations des militants chrétiens, qui ont le vent en poupe depuis l'élection présidentielle, il a été contraint de revenir à l'ancienne version.
"Tollé des évangéliques", également pour un char "d'inspiration pieuse" qu'on leur avait refusé lors d'une "parade laïque". Les responsables de la parade leur ont promis de revoir la question à l'avenir.


L’archevêché de Paris à l’amende
Le Canard enchaîné - 20 octobre 2004 - (20 lignes)

Radio-Notre-Dame, qui est présidée par Mgr Ornella, a lu "à l’antenne et en feuilleton l’intégralité d’un estimable ouvrage, "Vingt ans dans la forêt", de Michel Damien (Calmann-Lévy)" et cela sans l’autorisation de l’auteur. Le tribunal des référés a ordonné la cessation du délit et une provision de 3000 euros pour contrefaçon.
Cette information est reprise dans le "Canard enchaîné" du 27 octobre qui précise que la diffusion se faisait également sur internet.


Quand les gendarmes prient dans la gendarmerie
Le Canard enchaîné - 6 octobre 2004 (36 lignes)

Les officiers de la gendarmerie de Bourgogne se sont réunis en séminaire dans une abbaye "à l’initiative" du général Buchheit commandant la région Est. L’archevêque de Dijon est venu y porter la bonne parole et discourir sur le "statut juridique de l’Eglise dans les Etats européens". Le choix du lieu "a fait bondir" quelques participants "mécréants". L’explication est simple : le rapport qualité prix était meilleur que celui de la colonie de vacances des mines de potasses où les gendarmes se réunissaient d’habitude.
"Le confort vaut bien une messe".


L’hérésie suprême : Dieu est une femme (Rosella Simone)
Courrier international (Supplément) - 29 juillet au 18 août 2004 - N°717 - (3 pages)

Les femmes se reconnaissent-elles dans un "Dieu le Père" ou dans son fils. Se contentent-elles du rôle d’Eve fautive, de Marie-Madeleine, de celui de la mère (Marie) ou d’être des divinités par clonage (Eve) ou par parenté (Marie) ?
L’article présente quelques femmes mystiques qui, "par le fil conducteur de l’hérésie, ont eu le courage de se rebeller contre l’Eglise, contre les Eglises".
Christophe contre la mort subite (Marcel Braudeau)
Le Monde - 25 et 26 juillet 2004 - (1 page)

Les saints sont nombreux. Qu'ils soient pieux ou superstitieux, les hommes ont l'embarras du choix quand ils dovient demander une protection ou un secours. Il y a des saints pour toutes les professions et pour toutes les circonstances de la vie. On s'en sert également pour le choix des prénoms ainsi que pour désigner des lieux, des villes ou des villages.
La plupart de ces saints ne sont connus que de quelques érudits. C'est le cas de Saint Christophe, auquel de nombreux automobilistes confient encore leur sécurité. "Tout le monde connait en partie la fable du géant Christophe qui prit l'Enfant-Jésus sur ses épaules pour lui faire traverser un fleuve périlleux et faillit se noyer lorsque l'Enfant se mit à peser sur lui de tout le poids du monde."
Pour l'auteur de la "Légende dorée" (XIIIe siècle), Jacques de Voragine, Christophe était un géant du pays de Canaan qui mesurait plus de 5,5 m. Il partit à la recherche du plus grand prince du monde pour se mettre à son service. Un ermite lui enseigna qui était le Christ, à condition qu'il aide les voyageurs à traverser un fleuve. C'est là que l'Enfant-Christ vint à lui. Il partit ensuite en Lycie pour aider les chrétiens torturés par les païens et mourut décapité.
En fait, rien ne prouve qu'il ait existé. Le plus ancien témoignage remonte à 452 où une Eglise d'Asie Mineure lui est dédiée. C'est au Moyen Age que sa répution s'est construite, mais de manière inexpliquée, lorsqu'on lui attribue des pouvoirs "contre "la male mort", la mort subite qui mène en enfer ceux qu'elle frappe en état de péché".
Le culte de saint Chritophe disparut à partir du XVIe siècle pour réapparaître de manière foudroyante, avec l'arrivée de l'automobile, grande pourvoyeuse de "mort subite".
"L'Eglise n'a pas toujours apprécié la piété entourant ce saint, dont la légende a été tardivement rafistolée à partir d'éléments douteux, certains empruntés à des sources païennes."
Comme quoi, la supertition et le paganisme sont tenaces, même après 2000 ans de christianisme.


Moscou : procès en iconoclastie
Libération - 18 juin 2004 - (14 lignes)

Un procès pour "incitation à la haine religieuse" vient de s'ouvrir à Moscou contre les organisateurs d'une exposition artistique de janvier 2003, mettant en scène des crucifix (avec, par exemple, une femme à la place du crucifié) et le Christ (avec une bouteille de coca-cola). Il est dénoncé comme une "attaque de l'obscurantisme" par de nombreux défenseurs des droits de l'homme. Six orthodoxes qui avaient saccagé l'exposition avec de la peinture rouge ont été acquittés.


Le massacre religieux s’intensifie au Nigeria (Thomas Hofnung)
Libération – 7 mai 2004 (1/4 de page)

Sous-titre : Le raid punitif de miliciens chrétiens contre les musulmans aurait fait 630 morts.
Selon la Croix-Rouge, les massacres de dimanche à Yelwa, dans le centre du pays, auraient eu lieu "à la mitrailleuse lourde et à la machette". Au Nigeria, qui est le pays le plus peuplé d’Afrique, les difficultés économiques et sociales attisent les rivalités entre communautés. Dans ce cas présent, les agriculteurs chrétiens sédentaires ne supportaient plus les troupeaux des éleveurs musulmans sur leurs terres.
Un survivant "accuse leurs agresseurs, qui sont passés de maison en maison, de les avoir ciblés en tant que musulmans. Selon la BBC trois mosquées auraient été détruites."
En 2001, les affrontements interethniques avaient fait plus d’un millier de morts. Les autorités craignent l’enchaînement des représailles et contre-représailles, d’autant que le Nigeria connaît un développement du fondamentalisme, douze états du nord du pays ayant déjà établi la charia.


Pauvre main de Fatma ! (Sophie Bessis, chargée de cours en science politique à l’univ. Paris 1)
Le Monde - 16 janvier 2004 - (1/4 de page)

L’auteur explique la signification de la main de Fatma que sa grand-mère qui adorait le Dieu des juifs lui a offerte pour son baccalauréat. Pour elle, la France se couvrirait de ridicule si la loi l’incluait dans les signes religieux ostensibles. Au Maghreb, ce symbole s’appelle Khomsa et représente le chiffre 5 "qui a la vertu d’éloigner le mauvais œil". Il s’agit donc d’un simple porte-bonheur qui remonte à la nuit des temps, bien avant l’Islam, auquel personne ne l’a jamais associé. La méprise, propre à la France, viendrait de l’amalgame musulman = arabe fréquent dans notre pays et l’idée reçue qu’"il ne peut y avoir, au-delà de la Méditerranée, d’expression culturelle indépendante de la sphère religieuse"
Un simple grigri peut-il mettre en danger la laïcité ?


L'humanisme, dernier rempart contre la barbarie (Edward W. Said)
Le monde diplomatique - Septembre 2003 - n° 594 - (1 page et demi)

Vingt-cinq ans après avoir publié "l'Orientalisme", Edward W. Said, intellectuel américain d'origine palestinienne explique que rien n'a changé, que l'ambition néocolonialiste de l'Occident est toujours présente et dominatrice. "J'aimerais pouvoir affirmer que la compréhension générale qu'ont les Américains du Proche-Orient, des Arabes et de l'islam a un peu progressé. Ce n'est malheureusement pas le cas. Pour de nombreuses raisons, la situation semble bien meilleure en Europe."
Seul l'humanisme avec le désir de comprendre les autres cultures pourra venir à bout de la barbarie. "La volonté de comprendre d'autres cultures à des fins de coexistence et d'élargissement de son horizon n'a rien à voir avec la volonté de dominer."
Après la guerre contre l'Irak, Edward W. Said lance une virulente attaque contre l'administration Bush, les médias américains et certains intellectuels, mais surtout un vibrant plaidoyer humaniste, appelant à retrouver la "pratique d'un discours mondial, laïque et rationnel". "… humanisme, un mot que têtu, je continue à utiliser malgré son rejet méprisant par les critiques postmodernes sophistiqués."


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