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Le port du voile à l'école



Apparue en 1989 avec l'expulsion de leur collège, à Creil, de deux jeunes filles de quatorze ans, la question du port du voile à l'école est à nouveau sur le devant de l'actualité. Parallèlement, on voit apparaître dans quelques piscines des horaires réservés aux femmes. Ne sommes-nous pas là devant des formes de ségrégation, dans une nation démocratique et au pays des droits de l'Homme (et de la Femme) ?

Qui sont donc ces "ombres", comme les appelle quelqu'un de mon entourage, voilées et vêtues de la tête aux pieds, de noir, de gris ou de couleurs sobres?

Pourquoi portent-elles le voile?

Ne pourrait-on y voir un effet de mode ou un moyen de séduction envers les plus croyants des musulmans?
En apparence, cela ressemble à une forme exacerbée de pudeur, d'une peur du regard dérangeant de l'homme. C'est cependant la prescription religieuse qui est mise en avant: le respect du Coran. Un signe de religiosité et d'affirmation de soi.
Mais pour la plupart de ces jeunes filles ou de ces femmes, est-ce vraiment un choix personnel?
N'est-ce pas plutôt la conséquence d'une pression de la famille, de l'entourage ou de groupes radicaux islamistes de plus en plus présents dans les banlieues? Hormis quelques femmes voilées qui occupent le devant de la scène, les autres ont-elles le choix dans une culture ayant souvent une vision archaïque et discriminatoire de la femme ?

Lorsqu'elles répondent "oui, c'est mon choix", ne s'agit-il pas plutôt d'autopersuasion de la part de victimes, malgré elles, d'un repli communautaire?
C'est bien de cela dont il s'agit, une forme de provocation qui marque un rejet du mode de vie et des valeurs occidentales ainsi qu'une confusion inconsciente entre l'islam et le monde arabe. L'islam devient un moyen d'affirmer une identité communautaire face à des nations (occidentales) dont les populations issues de l'immigration se sentent économiquement rejetées et dans lesquelles certains ne souhaitent pas s'intégrer.

Pour approfondir cette question du repli communautaire, du fondamentalisme et de l'intégrisme, voir la page sur les dangers du communautarisme, qui permet de comprendre que le port du voile n'est que le symptôme d'un malaise beaucoup plus profond et celle des citations sur le communautarisme.
Le port du voile :
une prescription religieuse?


Les avis sont partagés pour interpréter le Coran sur le port du hidjab, selon qu'on le lit à la lettre ou dans l'esprit.
Pour les plus fondamentalistes, la "sourate du hidjab" et quelques autres évocations (comme la sourate 24, La lumière, versets 30 et 31) ont valeur d'obligation. "Il n'y a qu'une seule lecture du Coran", la lecture littérale, tant pis si celui-ci a été écrit il y a 14 siècles et que la condition de la femme a changé partout ailleurs dans le monde.
Pour les modérés, il ne s'agit que d'une recommandation à appliquer dans certains cas.
"Si le voile empêche les femmes d'étudier et de travailler, qu'elles l'ôtent et qu'elles restent pudiques. L'islam n'est pas là pour pousser nos filles à l'ignorance ou au chômage." (Soheib Bencheikh, grand mufti de Marseille)
Certaines de ces femmes finissent par quitter ce voile qu'elle considère comme un enfermement, comme quelque chose d'étouffant et disent "La foi, c'est dans la tête, pas sur la tête comme une étiquette" ou "ça arrange les hommes de faire croire que c'est dans les textes."

"Que tu es belle, mon amie, que tu es belle!
Tes yeux sont des colombes,
Derrière ton voile."

(Bible / Cantique des cantiques / 4.1)



Les arguments des opposants au port du voile : "Lutter contre le voile à l'école ou sur la carte d'identité, ce n'est pas attaquer la religion. Le défendre en revanche, c'est remettre en question l'égalité des hommes et des femmes. Un proverbe dit qu'en cas de grand danger le chemin du milieu mène droit à la mort. Autrement dit, si on commence à négocier, nous sommes fichus."
(Wassilia Tamzali, présidente du Forum des Femmes Méditerranée - Algérie)



Les arguments de ceux qui sont contre son interdiction :
Pour le conseil d'état, (avis du 27/11/1989) le port de signes religieux n'est pas incompatible avec le principe de laïcité, sauf si c'est un acte de pression, de provocation, de prosélytisme ou de propagande.



Chez soi, dans des lieux privés ou dans la rue, chacun a le droit de s'habiller comme il le souhaite. Par contre, dans des lieux publics, la neutralité de l'Etat doit être assurée. Porteuse de valeurs universelles, l'école doit ouvrir l'horizon et apprendre aux élèves à vivre ensemble, malgré les différences, et à lutter contre la tendance à privilégier ce qui divise. Les signes d'appartenance à une religion ou à une communauté, qui plus est, ségrégationniste envers les femmes, n'y ont donc pas leur place.

Sur ce point, une loi était-elle vraiment nécessaire ? Ne va-t-on pas d'abord pénaliser celles, qui dans leur grande majorité, ne sont que des victimes ? Le remède risque d'être pire que le mal pour l'intégration de la communauté musulmane.
En outre, la loi de 1905 était suffisante. Il suffisait d'abroger l’article 10 de la loi d’orientation de juillet 1989 qui ne soumet plus les élèves au même comportement laïque que les professeurs.

Il faut cependant être conscient que s'attaquer au port du voile n'est, pour la lutte contre l'intégrisme islamique, que traiter un symptôme. Il en est de même lorsqu'on renverse un régime de Talibans ou quand on emploie la loi du talion pour combattre le terrorisme. On ne traite que le symptôme.
L'intégrisme, le fondamentalisme, le terrorisme ne sont que les formes exacerbées d'un repli communautaire, lui-même manifestation d'un profond mal être du monde arabe et, plus généralement, des pays en voie de développement. Les causes premières sont à rechercher dans la politique arrogante, irrespectueuse, égoïste,... impérialiste de l'Occident, Etats-Unis d'Amérique en tête, envers le reste de l'humanité. C'est ce qu'il faudrait changer en priorité.


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Voir également la "revue de presse", rubriques Foulard islamique et Loi sur le port du foulard.

Voir la page d'accueil sur l'éducation


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