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Trop drôle le 24 novembre 2005 sur Europe 1 : en début d'après-midi, une émission avait pour thème un sujet sérieux et grave pour certains "J'ai besoin de spiritualité" et elle était suivi ... d'une interview de Cavanna dans laquelle, entre autres, il a déclaré ce que j'ai retranscrit, "les "croyants", nom de dieu, mais ils sont vraiment con, non ?".
Je ne peux résister à l'envie de vous faire part de ses pensées. Faites-en bon usage !
Les "croyants", nom de dieu, mais ils sont vraiment cons, non ? ... selon Cavanna !
(Extrait d'une interview de Cavanna sur Europe 1, jeudi 24 novembre 2005)
.......
- ... et Dieu sait, Cavanna, combien vous avez, toujours, détesté ça, la religion ?
- oui, oui ...
- vous dites : la religion, cette putain. Elle est toujours une putain pour vous, la religion.
- c'est le pire poison qui nous affecte actuellement.
- ça vous vient d'où, ça ?
- de la réflexion, mon vieux, de la réflexion, pas d'ailleurs. Je pense qu'il faut quand même avoir quelque chose qui ne tourne pas rond pour être religieux. Aussi intelligent soit-on, si l'on est religieux, si l'on croit en quelque chose, si l'on emploie le verbe "croire", en son sens plein, il y a quelque chose qui ne va pas, il y a une partie du cerveau dont on ne tient pas compte, qui est annihilé, qui est ..., je ne sais quoi ..., je ne sais comment on fait ... ?
Ecoutez, je n'ai pas été élevé dans le culte de l'anti-religion; au contraire, j'ai fais mon catéchisme. J'étais premier au catéchisme. J’ai fait ma communion en tête de la colonne, et j'étais extrêmement ému.
Je croyais à fond.
J'avais lu la bible, tout seul dans mon coin. Le catéchisme était très bien fait par un abbé très intelligent et très fin. Et, pour moi, le monde s'expliquait très bien ainsi. Il s'expliquait très bien à partir de dieu et de tout ça. Oui, bon, ça va, tant qu'on ne réfléchit pas trop. Et voilà, j'ai réfléchi trop.
- vous devez être très embêté aujourd'hui où il y a un puissant retour de dieu, où on prend ça très au sérieux, et où on respecte les religions beaucoup plus qu'il y a trente ans où l'on en rigolait facilement.
- "On" ? Mais qui est "on" ? Il y a toujours eu cette énorme masse de "on"
- le conformisme de l'époque, on va dire, c'est lui le "on", non ?
- il y a toujours l'énorme masse de "on" qui, d'abord, est conforme comme je vous l'avais dit, qui fait ce qui doit se faire, qui a l'opinion de tout le monde : en France, ils sont catholiques; en Allemagne, ils sont protestants; en Algérie, ils sont musulmans; ailleurs ils sont bouddhistes ... ; et trop tranquillement. Pourquoi ? Parce qu'ils sont nés, par hasard, là, parce que papa et maman l'étaient, parce que la société autour de moi est comme ça ....
Sans se poser plus de questions, ils sont catholiques, ils sont protestants, ils sont musulmans. Et prêts à mourir pour ça; ça, c'est formidable alors; ça, c'est formidable alors que s'ils réfléchissaient un tout petit peu que s'ils étaient nés de l'autre côté de la rue, où sur l'autre côté du palier peut-être, dans une autre famille, ils croiraient en un autre bon dieu et ils seraient encore prêts à crever pour lui, nom de dieu, pas seulement pour leur bon dieu mais pour une variété de la façon de croire en dieu.
- c'est-à-dire pour des règles en fait.
- regardez les protestants et les catholiques comme ils se sont entretués. Mais vous vous rendez compte !
Encore des catholiques, ça se comprend puisque c'était le pouvoir : l'existence d'une secte protestante foutait le pouvoir royal en l'air. C'était très dangereux donc on comprend que les catholiques se soient battus comme des chiens, non pas pour le bon dieu, mais pour leur pouvoir. Mais les protestants, pour une variété infime de la façon de prier, ils se sont faits égorger comme des moutons et ils ont eux-mêmes égorgés,
- mais peut-être qu'ils voulaient eux aussi le pouvoir, ils le voulaient à leur tour et ils l'ont eu, d'ailleurs, dans un certain nombre de pays.
- c'est vrai. Oui, c'est vrai. Mais la foule, elle, elle n'est pas là pour le pouvoir. Elle ne sait pas que ces princes, eux, ont d'autres idées que le religieux, que la politique est là. Mais le bon con de croyant, le père de famille, il croit, il croit, ... et il est prêt à se faire tuer, à faire égorger ses gosses pour une petite variété de prières ... Oh, nom de dieu, mais vous vous rendez compte, ils sont vraiment cons, non ? Ils sont vraiment cons.