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Opposition science / religion


par Bushka  -  20/01/2008




Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.




Bonjour,

Ma contribution est celle d’un véritable athée. Elle est quelque peu brouillonne, mais pourquoi pas ?
Il s’agit de réponses aux textes (en noir) que tu as publiés sur la page suivante : Science et religion.

L’idée générale, c’est que l’opposition science / religions ne tient pas la route, car ces deux sont de mèche. Je trouve donc triste de mêler l’athéisme à la science et je m’en explique (un peu vite fait, mais c’est déjà trop pour qui n’a pas trop le temps).


Réponses :
1. La démarche scientifique n'utilise pas le verbe croire.
>> En effet, mais croire sans le dire, c’est pire que le credo.

2. La science se contente de proposer des modèles explicatifs provisoires de la réalité et elle est prête à les modifier dès qu'une information nouvelle apporte une contradiction.
>> J’en déduis qu’un modèle est une structure informative, au même titre que l’ordre démiurgique dont elle dérive (ou alors c’est l’inverse, à se demander qui, de la science et de la religion, sort de l’autre). Que ce modèle se dise "explicatif de la réalité" n’explique rien sur ce qu’est cette explication, dont je prétends que les Choses, elle les recouvre d’insultes sous couvert de les dévoiler. Il s’agit d’ailleurs d’une démarche juridique, au sens où elle procède du lynchage, donc où elle relève du médiatique, sur lequel le militaire se repose, manière de ne pas s’épuiser très vite.

3. Une science est l'ensemble des connaissances théoriques et pratiques sur un domaine donné, sur une catégorie de phénomènes ou d'objets.
>> Tout d’abord, ledit domaine n’est pas "donné", mais bien défini, délimité par le modélisateur, donc donné par lui et non en soi. Ensuite, ce "domaine" se révèle être une "catégorie", c’est-à-dire un élément d’ordre taxinomique, ledit ordre étant censé correspondre au réel sur lequel il porte (en théorie) et non l’inverse (comme dans la pratique, où c’est le réel qui, techniquement objectalisé, doit se conformer, se soumettre).
Synthèse : Si j’ai bien compris, les "modèles explicatifs" organisant des "informations sur" des "catégories d’objets" forment des "connaissances" elles-mêmes organisées en "sciences", par "domaines", eux-mêmes organisés en "une réalité". Donc la science EST la réalité, de même que la loi incarne le principe de réalité. Du coup, le réel découle des décrets arbitraires, des suffrages parlementaires, donc des élections législatives et des groupes de pression, c’est-à-dire des financiers, voire, en cas de putsch, des militaires, donc des connivences diplomatiques, etc. Comme entre Clovis et le Saint-Siège, par exemple.

4. Ces connaissances sont bâties soit sur des principes évidents ou démontrables, soit sur des raisonnements vérifiés par l'expérimentation.
>> L’évidence d’un principe sent le douteux… ne serait-ce qu’en principe. Si ces principes sont "évidents ou démontrables", c’est que lesdits "évidents" ne sont autres que des objets de foi, c’est-à-dire des croyances, nommées axiomes, ou alors sinon des tautologies, car ce sont là les deux mamelles du "principe" de fondation théo… rique : une supposition (un présupposé) ou carrément rien (comme si rien par rien pouvait donner quelque chose). Or, c’est ici qu’il convient de ne pas omettre de signaler que TOUTES les "connaissances" procèdent des configurations axiomatologiques sur lesquelles repose l’arborescence de leur développement propre, au même titre que les cultures, qui relèvent de mythes fondateurs sans cesse confrontés aux Choses Vécues… et qu’il s’agit alors d’intégrer au corpus, moyennant des systèmes de reconnaissance automatique foncièrement biaisés par le projet de conquête dans lequel le tout s’inscrit, y compris au plan individuel, où le repérage de la signalétique prime sur la magique animalité de notre présence au monde. Ceci sans omettre encore qu’en douce, c’est dans la pirouette sous-jacente à chaque phrase que la science mobilise des foules de croyances implicites, ayant omis de placer l’axiomatologie au-dessus de l’épistémologie (qui manque donc d’épouillage et c’est triste).

5. Il y a presque autant de sciences, de spécialités scientifiques, que de domaines étudiés, mais les méthodes générales d'acquisition de ces connaissances sont les mêmes.
>> Il y a carrément autant de sciences qu’on veut, y compris de contradictoires.

6. Une connaissance est dite scientifique s'il est possible de la contrôler par des faits, par l'expérience. Elle est vérifiable et objective.
>> On "vérifie donc des raisonnements" (point 4) selon des "méthodes d’acquisition" (point 5), qu’on vérifie trop peu. De même qu’on se fiche du dilettantisme consistant à confondre le fait de "bâtir", "d’acquérir" ou "d’assembler" ces connaissances (respectivement points 4, 5 et 3). Or, qu’une connaissance soit "dite scientifique" dès lors "qu’il est possible" de la "contrôler par des faits", c’est encore inverser les choses, car c’est oublier qu’on se contente de faire plier les faits, de faire qu’ils vérifient (effet de vérité) le discours, comme le savent les avocats, les reporters, nos enfants ou nos pères et mères lorsqu’il s’agit de faire gober une pilule à Fernand.

7. L'épistémologie est la "philosophie et la théorie" des sciences. C'est l'étude des méthodes d'acquisition des connaissances scientifiques et des problèmes qu'elles soulèvent. L'épistémologie s'efforce de dégager une méthode universelle qui unifierait toutes les démarches scientifiques.
>> L’épistémologie est un projet politique, celui d’unifier, tant au sens d’union (totalitaire) que d’unité (standardisation du divers), comme pour aplanir les voies du Seigneur. Son rêve éveillé, c’est de "dégager" ce bidule, supposément du fatras que sont nos vies mystérieusement relationnelles. En "bon" philosophe de la théorie, elle confond théorie (science) et philosophie (spéculation), de même qu’elle confond "l’étude" et l’imposition de méthodes. Quant aux "problèmes soulevés", c’est en gendarme qu’elle intervient, comme Alexandre avec le nœud Gordien (allahouakbar, oui, car ce mec et l’islam ont partie liée, notamment par copier-coller), voire comme l’inquisition tout court, car c’est toujours par prétexte qu’on fait recours à elle, sinon pour montrer patte blanche, au chapitre "méthodologie", où on fait son salam, son heil, son mea culpa, pour obtenir son visa de sortie.

8. La science s'oppose à l'opinion qui est une affirmation arbitraire et subjective par définition. L'opinion se fonde sur un sentiment vague de la réalité, sans connaissance scientifique de celle-ci.
>> La science s’oppose, car elle accomplit le jihad de toutes les religions réunies, l’eusses-tu cru ? Elle s’oppose en tant qu’opinion, mais trop lâche et perverse pour s’avouer crument. Elle irait même jusqu’à dire que "l’opinion se fonde sur un sentiment vague", alors que seul le cortex opine du chef à coups de raisonnements bidons, contrairement au sentiment qui s’en passe pour sentir clairement à qui il a affaire et n’en use que pour induire un sentiment chez autrui.

9. On distingue plusieurs sortes de sciences (ce "on", c’est encore la science) :
  • Les sciences formelles. C'est le cas des mathématiques et de la logique qui s'appuient sur des axiomes et des déductions. Il n'y a pas de vérification par l'expérience.
  • Les sciences expérimentales ou empiriques : physique, chimie, sciences de la nature, biologie, médecine. Elles cherchent à établir à l'aide des mathématiques des "lois" ou des rapports constants (les mêmes causes produisent les mêmes effets), pour décrire les relations entre différents phénomènes. Les travaux sont validés par des contrôles expérimentaux.
    Les domaines rangés parmi les "sciences empiriques" sont en "fait" ceux où se "vérifie" la soumission (islam) des Choses qui, en tant qu’effets (ou qu’effectifs), subissent poliment des causes, se conforment aux "rapports constants" que sont les "lois que ces sciences cherchent à établir" (comme l’ordre matrimonial, par exemple), ladite vérification consistant en dispositifs de contrôle où le laboratoire qui "examine" ces Choses les labellise ensuite comme spécifiquement obéissantes (de même qu’on délivre un diplôme au laborantin). C’est d’ailleurs par obéissance aux mathématiques (on pige ainsi mieux leur aide) qu’officient ces sciences temporelles, en charge de "l’établissement" de la Loi (ERP, en langage informatique). Sauf que medium is message, donc que celui de la science, c’est rien que ce langage nous plaçant sous l’égide d’axiomes divins dont il n’y a rien à faire qu’à déduire (amen).

  • Les sciences humaines : psychologie, sociologie, histoire, linguistique, politique, etc. lorsqu'on leur applique les méthodes et le langage des sciences expérimentales. Elles deviennent alors un cas particulier des sciences naturelles.
    >> La science consiste bien à "appliquer des méthodes", au sens de process industriel au "regard" duquel les "cas particuliers" sont à traiter, sous le coup d’une transformation qui me rappelle l’humanisation, la socialisation, l’urbanisation, etc., donc non sans fumée.

    La nature même de leur objet - l'homme - et leur complexité ont conduit le positivisme, fondé par Auguste Comte (un occultiste aveugle), aux placer au sommet de la hiérarchie des sciences.
    >> Évidemment, tout le bazar scientifique est, en tant que religion moderne, cette arme langagière visant à tout hiér-arch-iser (sanctifier), à commencer par l’homme sans qui les travaux planifiés par le moine ne peuvent se faire.

    Lorsque les sciences humaines sont fondées non sur l'expérimentation ou la compréhension objective des phénomènes, mais sur l'interprétation des intentions humaines, on parle d'herméneutique (ex : symboles religieux, mythes, émotions, art...).
    >> Un dérivé du Schmilblick (que je pratique ici).

Remarques sur les sciences formelles

10. Les mathématiques et la logique ne sont pas des sciences comme les autres. Elles sont rigoureuses, précises, certaines; cependant, elles ne sont porteuses d'aucune connaissance réelle. On peut les considérer comme des outils, des instruments, pouvant être utilisés autant par les sciences expérimentales que par d'autres activités humaines. En fait, il s'agit, à proprement parlé, d'un langage, d'une construction linguistique vide de tout contenu, qui permet de manipuler des objets et de les mettre en relation les uns avec les autres.

>> Quand je disais qu’il ne s’agit que de mettre au pas, "en relation", en tant "qu’objet manipulable", ainsi que le "permet la logique", c’est-à-dire le "langage formel", le patois des clercs, tel que peaufiné par les moines.

11. Pour les mathématiques, la notion d'existence correspond uniquement à l'absence de contradiction engendrée par un énoncé. Ce n'est pas une existence réelle, mais purement formelle.
>> Ah, ces paroles angéliques… On se croirait à Byzance !

12. "Lorsque des axiomes posés arbitrairement ne se contredisent pas, par cela même, ils sont vrais, par cela même existent les objets qu'ils définissent" (Hilbert, lettre à Frege).
>> Cela sent l’axiome… Pas en vain, car le lapsus est à prendre au vol, comme la main dans le sac : le caractère axiomatique de toute définition, fondatrice d’un concept, c’est-à-dire d’un mot ainsi baptisé, accompli, bar mitzvah, fixed car arraché à sa polysémie perverse, car vulgaire, comme infantile, donc "courante"… Rappel : l’axiome est soit un article de foi, soit un emballage vide. Traduction : Peu importe la couleur du Tout-Puissant, pourvu qu’elle reste non contredite. Mais quitte à la modifier si des informations nouvelles tendent à faire pencher la communauté des pairs vers une autre, un peu comme si l’arrivée d’un néologisme nous contraignait à refaire tout le dictionnaire (et donc faire que ça revienne au même révérentialisme). Un mot comme Lumières (antonyme de Lumière) ou comme Révolution (ecclesial update).


Remarques sur les sciences du réel

13. En ce qui concerne les énoncés relatifs à la réalité (par opposition aux sciences formelles), leur vérité ou fausseté ne peut être établie que si l'on a recours à l'expérience, c'est-à-dire à l'observation directe ou indirecte.

>> Expérience = observation, mais observation = impossible, car on ne peut s’abstraire de la vie, même si c’est épistémoloustiquement obligatoire. Donc expérience = louche, c’est-à-dire écumoire sans trous, comme s’il fallait tout gober (voir Fernand). Rappel : Le projet politique dont la science se rend complice, c’est de faire que ce soit le réel qui soit relatif aux énoncés (arrêtés municipaux), tant pour les corroborer que pour les observer (allusion poétique au "fait" que l’observation relève de l’observance).

14. Une philosophie ou une argumentation métaphysique bâtie sur une construction logique, rationnelle, rigoureuse, cohérente, n'est donc pas pour autant une connaissance scientifique. Elle n'a, en effet, pas de lien avec le réel et ne peut être soumise à l'observation.
>> Outre que ces deux derniers mots vont bien ensemble, comme on l’a vu, je déduis de l’énoncé ci-dessus que l’épistémologie, dont procède la science, elle-même n’en est pas une. Elle est l’outil par où la science s’instrumentalise, ne se souciant du réel qu’au sens industriel et financier du terme, donc religieusement politique. Pas étonnant que son arnaque soit linguistique. Ainsi prétend-elle que les sciences empiriques "l’utilisent". Quant audit "lien", on passe vite sur les mille façons qu’a le discours de "l’établir", au gré des articles "scientifiques" (juridicieusement journaloustiques).

15. Il est, en outre, généralement admis qu'un énoncé scientifique n'a un sens que si l'on peut préciser par quelle expérimentation on pourrait le contrôler. Il ne suffit donc pas qu'un énoncé soit cohérent, logiquement ou grammaticalement, il ne doit pas pouvoir échapper à l'alternative du vrai et du faux.
>> Comme si la pluralité des registres ne venait, en tout, faire que tout soit à la fois vrai et faux. Comme si les mots soulignés ne résumaient pas la science…

J’aurais pu m’éterniser davantage. La fatigue m’aidant, je conclus, précisant mon idée générale :
La science n’est qu’une religion. Ennemie de toutes celles qui la précèdent, comme il en alla déjà de celles-ci.

En tant qu’arme politique, elle fonde toutes les religions, y compris les plus "primitives".

Et il me plait de charcuter son langage comme elle charcute tout ce qui vit (à ceci près que c’est pour m’en libérer, non pour l’ordonner).

Tu dis que tu ne vois aucun inconvénient à ce que des extraits de textes soient repris pour un usage collectif (Internet, publication…) à caractère non commercial. Puis-je utiliser les extraits ci-dessus comme je le fais ci-dessus afin de les faire publier (mais tels quels) sur ton site par tes soins ? Je précise que je n’y tiens pas spécialement. Merci de me soumettre alors tes éventuelles corrections.

Bravo pour ton travail !
Cordialement,


Bushka


PS :
Les dérives du scientisme ont déjà motivé bon nombre de réactions semblables à la mienne. Le romantisme tendait déjà lui-même à rejeter la Raison en bloc, quoique non sans en être lui-même l’élève le plus assidu.

Je ne considère pas cette prétendue opposition dans le contexte scientifique depuis où la science critique la religion, mais bien dans le registre du vécu où nous placent nos relations de tous les jours, c’est-à-dire là même où science et religion nous irradient de la même façon (nous plaçant tous coude à coude face au prof. officiant, sinon face à l’écran).

Ce que je déplore, c'est donc le fait de placer notre centre de gravité existentiel dans le raisonnement. Ainsi, d’autres eurent beau dire que science sans conscience n'est que ruine de l'âme, je préfère dire que, dans le vif d’une rencontre, la logique sans les fantasmes immédiats (nous révélant de quoi il en retourne) n'est qu’une hallucination sociale (et socialisante).

L'ennui, avec ma conception des choses, c'est qu'on perd au moins un milliard d'alliés. Et pour les voir rejoindre l'autre bord. C'est déprimant....

Mais j’y pense…
La religion n’a jamais rien fait qu’œuvre scientifique.
Comme Euclide, elle pose que deux hommes debout se rejoignent au Ciel,
puis elle en tire toutes les conséquences,
théoriques et pratiques,
théologiques et techniques,
médiatiques et politiques,
liturgiques et militaires,
ceci avec une cohérence nourrie de siècles d’expériences,
notamment psychologiques et sociologiques,
mais aussi comptables, juridiques ou architecturales.
A moins que, pour les besoin de cette cause,
elle n’ai inféré après coup cet axiome,
manière d’encrer l’évidence de la violence brute
dans celle de la mise en scène
toujours nécessaire au pouvoir.
Avec l’individualiste dans le rôle principal.


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