Une reflexion sur le choc des religions dans le monde
par Cide -  22/03/2008
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Les alliances ont toujours joué un rôle important dans l’histoire de l’humanité au point qu’on a fini par croire que la victoire ne s’apporte qu’en s’alliant.
Parmi les alliances les plus célèbres dans l’histoire moderne, la Sainte Alliance scellée en 1815 par les monarques d’Europe est particulièrement intéressante par son aspect double : politique et religieux.
Si pour l’aspect politique les monarques d’Europe ne peuvent qu’être unis face aux aspirations impérialistes napoléoniennes motivées par des idées révolutionnaires républicaines et émancipatrices des peuples d’Europe. L’aspect religieux, lui, était beaucoup plus inattendu. Et pour cause, cette alliance s’est faite entre des monarques des religions différentes et majoritairement rivales et ennemies les unes pour les autres : Orthodoxie, Protestantisme et Catholicisme.
Un vent de cette nature souffle de nouveau sur le monde. De plus violent et de plus englobant profitant de l’universalisme de la mondialisation.
Tout en s’ouvrant à d’autres religions, d’autres continents et d’autres idéologies politiques, cette nouvelle sainte alliance est restée fidèle à l’esprit de l’ancienne en prenant pour cible un seul ennemi. Et l’ennemi de celle-ci est tout simplement l’Islam. C’est ainsi qu’on trouve uni dans une haine farouche à l’Islam et aux musulmans, des chrétiens, des juifs, des hindous, des bouddhistes, des athées. Pire encore, des laïcs d’aspiration humaniste qui prétendent œuvrer pour la liberté, la démocratie et les droits des femmes versent dans cette haine de l’islam et de tout ce qui en réfère : cultures, traditions et civilisations.
Les conflits à travers le monde, motivation opportuniste de cette alliance, alimentent l’idéologue de l’affrontement en toute sorte d’arguments vides de sens et de signification.
C’est ainsi que la résistance à l’oppression -que subissent les Palestiniens, les Kashmiris (Inde), les Pathans (Thaïlande), les Tchétchènes ou les Ouigours (Chine)- passe tout simplement par de l’islamisme et le terrorisme islamique.
Sans parler de l’extrême droite européenne, d’inspiration chrétienne, qui voit, et a toujours vu, dans l’Islam et les musulmans l’éternel ennemi de la chrétienté. Cette même extrême droite s’est alliée à une minorité juive dont le sionisme tourne les têtes et leur fait oublier qui fut leur ami et qui fut leur ennemi. Un livre censé sceller cette Sainte-Alliance vient de voir le jour, écrit par un théoricien de l’extrême droite française, La nouvelle question juive. L’idée de base du livre consiste à demander aux peuples d’Europe de s’allier aux sionistes de tous bords, juifs ou chrétiens, pour livrer la bataille contre l’Islam. Ces deux sionismes qui représentent pour lui les premiers tranchées de cette guerre qui a déjà commencé, et qui, en réalité, ne s’est jamais arrêtée. Il faut enfin noter que, par leurs écrits ou leurs actions, des musulmans donnent une crédibilité à ce discours d’affrontement généralisé. Ils y trouvent enfin la confirmation de leurs idées haineuses et criminelles.
Face à ce stratagème de guerre et d’affrontement, qui n’est que le début de la mise en place du choc des civilisations, les athées et les sans religions se trouvent dans des tirs croisés venant de tous bords, les obligeant à faire le dernier libre choix qui leur reste, celui de choisir son camp.
Les appels au dialogue, à la justice et à la compréhension mutuelle deviennent de plus en plus pressants. En espérant que les esprits ne sont pas déjà définitivement barricadés.