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Je suis athée Nom de D... A-thée !


par Michel Dufour  -  12/12/2010




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"There is nobody out there. All we have is each others."
John Doyle


Athée, il fut un temps où je trouvais que cela faisait un peu présomptueux. "Je n'en sais rien moi si Dieu existe", André Frossart l'aurait rencontré mais Gagarine n'a rien vu dans le noir intersidéral! Je préférais la formule de Richard Dawkins "Tooth Fairy agnostic". Ca veut dire quoi "agnostique de la fée des dents"? Réponse: Que les chances que Dieu existe sont statistiquement aussi grandes que celles de la petite souris qui met 10 balles sous l'oreiller à la place de ta dent de lait...

Aujourd'hui, je me dis purement et simplement athée. Je n'ai jamais eu en 57 ans de vie le moindre indice ou fragment de preuve qu'il puisse y avoir dans le ciel ou ailleurs une créature surnaturelle qui préside aux choses et aux hommes. . La nature même de l'univers qui m'entoure, la logique implacable des événements qui régissent le monde dans sa banalité apparente sont pour moi une preuve sans cesse renouvelée de l'absence totale d'entité supérieure et déterministe.

Remarquez que c'est un sujet où on ne s'embête jamais, Dieu. J'aimais bien le Dieu de JP Sartre qui voit sous les couvertures (quand tu touches ton kiki la nuit sous le drap, Dieu il le voit!) Le Dieu de l'Ancien Testament, grand favori des Frères de St Nicolas, qui retient la main d'Abraham au dernier moment dans une scène merveilleusement hollywoodienne, pas étonnant que ça marchait si bien la religion avant l'avènement du cinéma et de la télévision... Dieu qui jette le feu et le soufre à la moindre incartade, qui zappe la femme de Lot en statue de sel après avoir anéanti d'une pichenette divine Sodome et Gomorrhe. Qui noie la Terre entière dans une autre de ses fréquentes colères, visiblement embarrassé par cette espèce humaine qui ne pense qu'à ripailler, à forniquer et le trompe dès qu'il tourne le dos. Il l'avait crée à sa propre image pourtant, force lui est de reconnaître qu'il s'est lamentablement planté ! Or les dieux n'aiment pas être pris en erreur, c'est mauvais pour leur crédibilité future...

Quelle est la nature exacte de ce créateur de toutes choses animées et inanimées ? Comment, Etre obligatoirement complexe est il arrivé là en une seule fois, alors que toutes les lois de la physique indiquent que le complexe ne peut naître que de l'assemblage du plus simple. Comment a-t-il pu en 6 jours faire apparaître tout de rien ?

Ne pas rester dans le cadre obligatoire les lois de la physique, c'est prendre une liberté inacceptable avec la réalité, c'est croire au surnaturel, c'est faire dérailler toutes chances d'un débat sérieux et honnête. Et ça, c'est bien sûr l'apanage des religions! Outre le fait qu'elles sont génératrices de sectarismes, de guerres incessantes, de croisades, de djihads et autres St Barthélemy, elles sont la réponse instantanée et erronée à toutes les questions, le bouche-trou qui intervient juste à temps pour remplir le vide créé par une question (temporairement ) sans réponse. Elles sont le désamorçage permanent de la curiosité humaine, le plus grand frein au progrès et une insulte à l'intelligence. Je ne suis pas convaincu non plus par le confort moral qu'elles peuvent apporter aux mortels que nous sommes. Quel que soit l'apaisement proposé par la présence d'un dieu caritatif et bienveillant (pas celui de l'Ancien Testament !) cela ne le rend pas pour autant crédible et je n'ai pas encore trouvé le tour de passe-passe mental qui me permettrait soudain de croire en un dieu qui selon toute évidence, n'existe pas afin de me rassurer, d'augmenter mon confort psychologique. Je suis suffisamment confortable avec la réalité de l'univers, je n'ai pas besoin d'une épaule pour m'appuyer, je peux marcher tout seul. La seule chose qui me rassure c'est la longueur d'onde de l'Intelligence généralement issue de la raison et de la connaissance. La "foi" est par nature aveugle, ne fait en aucune manière appel à l'analyse, à la remise en question et à l'objectivité, pire elle interdit toute attitude mentale pouvant faire intervenir ces valeurs, "douter" est un péché dans la théologie chrétienne alors que le doute est le fondement même de la méthodologie scientifique.

Esprit scientifique contre Esprit Saint. Vive la Science qui nous a délivrés de Dieu le Père, de Dieu le Fils, du "Pigeon" et de la cohorte des marabouts, mollahs, curetons et autres clergés organisés pour une seule chose: Le contrôle total jusque dans les consciences. Le pouvoir absolu.

"Et pourquoi mon fils voulez vous devenir archevêque? Parce que, mon père, je serai la seule personne en ce royaume devant qui le Roy Lui-même s'agenouille..."

La science nous a délivré de la tyrannie des superstitions : Un orage est aujourd'hui pour tout le monde un phénomène thermodynamique et électrostatique et non un dieu en colère réclamant du sang humain.

Les trois quarts de l'humanité sont encore sous le joug de ce fléau, c'est comme une psychose collective, une phase inévitable de l'évolution du cerveau humain avant qu'il n'accède à la phase suivante, celle de la raison, de l'objectivité, de la réalisation que l'univers dans sa réalité est bien plus vaste, bien plus beau, infiniment plus complexe et combien plus intéressant, parfois plus violent encore mais aussi bien plus prometteur que ces innombrables créations mythiques, tourmentées, abracadabrantesques et débiles, toutes sorties d'une imagination collective bridée et névrosée. (Je ne suis pas très sensible non plus à l'élément poétique des mythologies, je préfère regarder Omega Centauri ou la Dumbell Nebula dans mon télescope et je trouve cette réalité infiniment plus poétique et merveilleuse).

J'ai eu la chance de naître dans une région du monde où la liberté de penser est une tradition (du moins pour une partie de la population) depuis le 18e siècle. Cette liberté sans laquelle aucun progrès n'aurait été possible a été conquise dans le contexte d'une effroyable oppression qui perdurait depuis plus de mille ans. Ce fait est assez rare dans l'Histoire mondiale et il ne faut pas s'étonner si la liberté de penser (et de s'exprimer !) est si rare à travers le Monde. Je suis particulièrement attaché à ce trait de civilisation. Je regarde l'Eglise catholique d'aujourd'hui comme le vestige d'une époque fort heureusement révolue et les ajustement théologiques effectués lors des différents conciles ne sont que des manières de prendre le train en marche afin de ne pas devenir trop archaïque et de risquer la désaffection générale.

Ne pas croire en Dieu et ne pas adhérer à une religion ne signifie en aucune manière ne pas avoir le sens du respect et ne pas avoir un code de moralité. Au contraire, la réalisation que la Nature et le processus évolutionnaire qui nous a donné la vie n'a que faire du confort des individus dont l'existence n'a aucune valeur intrinsèque autre que celle d'être un véhicule temporaire pour la pérennité des gènes, oblige à adopter un code de moralité et de comportement. Les notions de bien et de mal s'imposent d'elles même devant l'évidence de la souffrance comme celle du soulagement et du progrès. Les religions n'ont pas le monopole de la moralité bien que j'accepte certains de leurs enseignements dans un sens métaphorique. Malheureusement, la croyance en un dieu extra-terrestre et dans une vie après la mort a des conséquence catastrophique sur le comportement des être humains, sur leur traitement de leurs congénères, du reste de la biosphère et de la planète en général. A cause de ce "Dieu extra-terrestre" omnipotent et omniprésent les hommes ne se sentent pas responsables au final de leur destinée et de celui de l'unique, précieuse petite planète qui leur a donné naissance et qui est leur unique habitat. Les religions cultivent non seulement l'ignorance mais aussi une forme pernicieuse d'irresponsabilité.

Pour finir, j'ai un argument final déstabilisant, un crochet du gauche intellectuel que j'envoie quand j'ai envie d'en découdre avec des adversaires plus vocaux que raisonnables et qui auraient la mauvaise fortune de ne pas avoir jusque là bien saisi le sens de ma pensée. C'est l'équivalent du couperet de guillotine, pour couper court ! Il s'agit de la phrase suivante dite par un rabbin (oui, un rabbin, pas un marxiste-léniniste ni un anarchiste, un rabbin) aux portes des chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau :

"Si Dieu n'entend pas ces cris, c'est... qu'il n'y a pas de Dieu..."

Peut être que cette phrase doit être prise dans son sens métaphorique avec un appel sur cette incommensurable et incompréhensible atrocité historique, à chacun son interprétation néanmoins des petites phrases comme ça, ça vous forme la jeunesse...


Michel Dufour



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