Les textes publiés dans Vos contributions (rouge foncé) ne représentent que l'opinion de leurs auteurs.
Fin juin 2008, paraîtra aux Editions de l'Harmattan (http://www.editions-harmattan.fr/index.asp) une nouvelle édition revue et augmentée de "IMPOTENS DEUS, de l'angélisme chrétien à l'homophobie vaticane". Grâce à ce nouvel éditeur qui m'a accueilli les bras ouverts dans sa collection "Minorités & Sociétés", mon livre sera enfin diffusé d'une manière autrement efficace !
Fin novembre 2005, une bombe éclate : l’instruction romaine – relue et approuvée par Benoît XVI – interdisant désormais aux candidats homosexuels d’accéder à la prêtrise. Certes, je m’attendais à cette mesure, ayant été alerté depuis l’été par un correspondant italien. Il n’empêche, bien qu’athée, je suis scandalisé et meurtri : est-il encore concevable de faire l’amalgame entre homos et pédophiles ? De diaboliser et d’exclure en toute bonne conscience ? Imagine-t-on Jésus de Nazareth excluant les pédés du Royaume de son Père, lui qui avait un faible pour les marginaux de tous poils et de tout pedigree ! S’il s’agissait d’une toute autre institution que le Vatican, on aurait crié au scandale, on aurait pétitionné, on aurait saisi la Cour européenne des Droits de l’Homme… Or, à part les instances gay légitimement blessées et révoltées, peu de remous suscités par cette mesure inique. Sans doute d’autres croisades planétaires plus urgentes… Je suis si outré que je décide de publier un recueil de textes dans lesquels, rageant ou m’esclaffant, je dénoncerai l’angélisme et l’homophobie catholiques. Le titre de mon opus est tout trouvé : IMPOTENS DEUS. Le latin sonne sec et fort, comme un coup de grisou ou une gifle cinglante à cet ectoplasme inoffensif qu’ils dénomment DIEU – je l’appelle désormais Pouet Pouet – et que j’entends dégonfler comme un condom percé ! Certes, contre un délire collectif, une hypothèse vaseuse, nous ne pouvons rien. Mais contre ses représentants autoproclamés, contre les sbires enjuponnés de l’Eglise – et de toutes les religions globalement contemptrices du corps et sauvagement homophobes – nous pouvons, nous devons combattre. C’est ce que je fais aujourd’hui : contre les maux conjugués de la superstition, de l’intolérance et de l’exclusion, je ferraille à mots nus… et, comme souvent dans mon œuvre, à mes risques et périls.
Encore deux précisions. Par rapport à la première publication à l’automne 2006 par les éphémères Editions ALNA atlantique, la présente version a été habillée de neuf, entièrement revue, lestée de sept nouveaux textes. L’auteur considère cette version comme exhaustive, définitive, enfin idéale. D’autre part, puisque avec cet ouvrage la boucle est bouclée, il laisse à nouveau douze ans plus tard le mot de la fin au cher Jacques Gaillot, non dans un sursaut d’obédience, ni même pour désencombrer l’ego in extremis, simplement pour rendre un hommage fraternel au prophète évincé : la voix de l’homme est restée douce et le regard toujours aussi clair.
Michel Bellin
Le 29 juin 2008 en la Fête de St Pierre et St Paul