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Eglise et éducation publique :
un retour programmé de Dieu à l'Ecole


par N.B.  -  12/02/2006




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Eglise et éducation publique : un retour programmé de Dieu à l'Ecole

A l’heure où s’affrontent les communautarismes, où la laïcité est gravement menacée dans notre pays, on constate que le sourd et incessant travail de l’Eglise depuis 1905 commence à porter ses fruits et on assiste à un retour de Dieu à l’Ecole.

Comment peut-on ignorer le lent, occulte, mais sûr travail de l'Eglise - catholique en particulier - pour assurer sa domination, son omniprésence. Quel moyen plus efficace que de manipuler les jeunes esprits? Comment ne pas constater avec consternation qu'elle tente de s'approprier l'éducation de nos enfants et y parvient de plus en plus ?

Peu à peu, grâce à des gouvernements qui se disent laïques mais ne le sont sûrement pas, l'Eglise revient prendre possession de l'enseignement de manière insidieuse. Après la honteuse parité des Ecoles - publique et privée -, les programmes d'histoire, de français, sous prétexte que l'apprentissage de la morale passe par l'apprentissage des religions - ce qui soit dit en passant est une ineptie - Merci M. Lang, merci M. Debray, merci M. Jospin, malgré la loi de 1905 qui est de plus en plus bafouée, les programmes font figurer la vie de Jésus, le Coran, etc.

Dans peu de temps, la biologie, la philosophie, la physique-chimie, les mathématiques seront mises de côté au profit d'un catéchisme rabaché, inculqué aux jeunes esprits qui bien "modelés" formeront des adultes "bien-pensants", dénués de raison et de logique, prêts à avaler toutes les balivernes et à se conformer aux gourous religieux. N'est-ce pas ce que pendant des siècles l'Eglise a essayé d'imposer ? N'est-ce pas ce que le grand mouvement libératoire du XVIIIe et XIXe siècle ont fait exploser ? N'est-ce pas ce qu'avec de plus en plus de succès l'Eglise essaie de reconquérir ?


Où est désormais la mission de l'Ecole publique et laïque? Il faut donner la priorité au combat pour une Ecole véritablement laïque et faire avorter le projet de main mise de l'Eglise sur l'enseignement quand se profile la menace du retour de l'obscurantisme. Il faut que l'Ecole forme des citoyens aptes à juger par eux-mêmes, capables d'avoir un esprit critique.

Si la religion s'attaque avec autant d'assiduité et d'acharnement à manipuler les jeunes esprits, c'est que ses positions sont malmenées chaque jour davantage par les progrès de la science et que tout l'art dans la duplicité de l'Eglise est de savoir s'adapter, reniant même ses propres commandements. "Et pourtant elle tourne." (Galilée) Il lui est donc urgent de poser au plus vite des oeillères qui rendront fanatiques et aveugles.

L'enseignement doit être dispensé pour développer le raisonnement basé sur la preuve. C'est la démonstration et la vérification qui, établissant les lois qui règlent notre univers, repoussent inexorablement les limites de la religion. La science encourage l'esprit critique, la démonstration, la vérification. La religion, quant à elle, repose sur le dogme ; elle impose aux individus leur conduite, pose des interdits (elle se mêle de leur vie privée, de leur vie intime, de leur vie tout court).

Bien sûr, on comprend qu'aux balbutiements de l'Humanité, dans un monde inconnu, inhospitalier et hostile, l'homme avait besoin d'expliquer les phénomènes incompréhensibles par des signes magiques, par une volonté divine. En fait, ce n'est pas Dieu qui a créé les hommes, mais les hommes qui ont crée Dieu à leur image.

Depuis des milliers d'années le monde s'explique de plus en plus, s'éclaire par les découvertes de la science. La religion recule, ébranlée dans ses fondements (et c'est pour cela qu'elle se bat avec acharnement). Alors, pourquoi tant de croyants encore ? Croire c'est la facilité, c'est le manque de responsabilité d'une humanité pas encore adulte qui préfère s'en remettre à la volonté d'autrui - un dieu en l'occurrence dirons-nous, par peur, par lâcheté. Il est plus facile de dire "C'est Dieu qui l'a voulu" que je suis responsable. Il est plus facile d'être fataliste que de raisonner et plus facile de croire en des promesses d'éternité que d'être confronté à sa petitesse, au petit grain de sable qu'est une vie humaine dans l'infini de l'univers. Prendre conscience de son infinie petitesse, prendre conscience de sa fin inéluctable, du néant, c'est dur et cela procure un tel vertige que d'aucuns préfèrent se raccrocher à l'idée d'éternité. C'est en cela que réside la grande force des religions : la promesse d'un au-delà qui est d'autant plus mirifique que personne ne peut en parler.


Alors, devenons adultes ! Apprenons à vivre avec la nature dont nous ne sommes qu'un élément. Et surtout ne laissons pas la religion intervenir dans la vie publique. Si on ne convainc personne, donnons aux gens les moyens d'avoir un esprit critique, de juger par eux-mêmes. Pour cela, prenons le problème à la base. Redonnons à l'Ecole publique et laïque la véritable mission qui est l'instruction. Donnons à nos enfants une chance d'être libres. Enfin.


A propos de l'enseignement du fait religieux à l'Ecole

Savoir si le rapport aborde clairement la question ne me paraît pas un juste débat, car il n'aurait jamais dû se faire après l'adoption de la loi de 1905 que l'enseignement du fait religieux soit seulement envisagé dans le pur respect de la laïcité.

La mission de l'école n'a rien à voir avec l'étude du fait religieux. L'étude du fait historique basé sur des écrits et des témoignages irréfutables, oui; la géographie, les sciences (physique chimie, biologie, mathématiques...) la philosophie, oui, qui sont là pour transmettre un savoir, des connaissances et développer un esprit d'analyse et de critique.

Il faudrait plutôt poser la question : à qui profite l'introduction de l'enseignement du fait religieux à l'école et pourquoi, ensuite et enfin quelles en seront les conséquences ?

A-t-on si peur d'un retour des "Lumières" et du rationalisme ?


N.B.


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