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Croire ou Ne pas croire :
that's the question !


Choisit-on vraiment ?


par Michel Thys  -  28/10/2006



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20 questions à débattre, ad libitum (quitte à simplifier à outrance …) :


  1. Si l’on estime que la "vérité" n’est jamais que personnelle, partielle et provisoire, n’est-il pas légitime de pouvoir choisir effectivement, c’est-à-dire aussi librement que possible, ses conceptions philosophiques ou religieuses ?

  2. Mais un libre choix n’implique-t-il pas de disposer de toutes les alternatives ?

  3. Au-delà de l’approche traditionnelle (philosophique, voire théologique) du phénomène religieux, pourquoi ne pas tenir compte aussi, avant de choisir, des récentes découvertes psycho-neuro-physio-génético-éducatives à propos de la foi ? (Damasio, P. Jean-Baptiste, M. Beauregard, Ramachandran,…)

  4. Bien qu’il soit impossible de démontrer l’existence ou l’inexistence de Dieu, y aurait-il actuellement des arguments probants en faveur de son existence imaginaire et illusoire, (ceci dit sans chercher à convaincre qui que ce soit) ?

  5. L’éducation religieuse précoce est certes un droit constitutionnel, mais étant forcément affective puisque fondée sur la confiance et l’exemple des parents pratiquants et des éducateurs, ne laisserait-elle pas des traces ineffaçables dans le cerveau émotionnel de l’enfant (par plasticité neuronale et synaptique), et ne perturberait- elle pas, à des degrés divers, l’esprit critique de l’adulte, fût-il scientifique ou intellectuel, dès qu’il est question de religion ?

  6. Dire : "Mes enfants choisiront plus tard...", n’est-ce pas méconnaître ou minimiser, évidemment de bonne foi, l’importance de cette influence affective ?

  7. Toutes les religions et toute éducation religieuse ne sont-elles pas basées sur la soumission, (fût-elle parfois rationalisée a posteriori), plutôt que sur l’autonomie et sur la responsabilité individuelle ? (surtout hélas l’éducation coranique prise à la lettre, potentiellement susceptible de dérives, fussent-elles rarissimes).

  8. Face aux prodiges de la nature (par exemple le génome, les différents stades embryonnaires, le cerveau, l’oeil, …), et aux lacunes de nos connaissances actuelles, n’est-il pas quand même un peu rapide, simpliste et sécurisant de conclure qu’il existe nécessairement un dieu, dont on a la révélation et auquel on se soumet, ou un grand architecte de l’univers, euphémisme symbolique du précédent …?

  9. Ne serait-ce pas parce qu’il est très difficile de prendre conscience de l’influence que l’évolution animale a exercée pendant des millions d’années sur le néocortex, devenu capable d’imaginer, par anthropomorphisme et grâce au langage, un "Père protecteur, agrandi et substitutif" (R.P. Antoine Vergote professeur à l’U.C.L.), en réponse à la peur de l’inconnu, dont la mort, et aux besoins d’amour, d’espérance, d’identité et de sens à donner à l’existence ?

  10. A contrario, les parents incroyants n’ont-ils pas constaté depuis toujours qu’en l’absence d’éducation religieuse et/ou d’un milieu culturel religieux, la foi n’apparaît pas ?

  11. Pour qu’un libre choix ait les meilleures chances de se concrétiser, ne faudrait-il pas d’abord que les parents croyants, à l’instar des incroyants, n’inspirent pas à leurs enfants de faux problèmes métaphysiques et visent plutôt à développer davantage leur esprit critique à tous égards et une force intérieure suffisante ?

  12. Bien que la religion soit une affaire privée, ne faudrait-il pas que les enseignants, croyants ou non, idéalement réunis en un seul réseau pluraliste, acceptent honnêtement et sans prosélytisme, de faire découvrir aux enfants et aux adolescents, à leur rythme, toutes les options : croyance, déisme, agnosticisme, incroyance, athéisme, morale laïque, libre pensée, franc-maçonnerie, etc … ?

  13. Enseigner (intellectuellement) "le fait religieux", ne serait-ce pas le moyen de compenser l’influence familiale unilatérale et de réduire ainsi les inégalités socioculturelles, voire de remettre en question ou de nuancer la légitimité d’un enseignement confessionnel élitiste, perçu de plus en plus comme un ghetto anachronique, au profit d’un enseignement officiel (belge) de meilleure qualité ?

  14. Au lieu de laisser les sectes et autres évangéliques harponner de plus en plus de croyants déçus par les religions traditionnelles, et même certains incroyants, n’est-il pas urgent de rendre illégaux l’abus de faiblesse et la manipulation mentale et de promouvoir la morale laïque, même si elle est rétive à tout prosélytisme ?

  15. A présent en effet que les valeurs morales ne peuvent plus être imposées dogmatiquement, ne faudrait -il pas faire en sorte qu’elles soient concrètement et librement découvertes et acceptés par le plus grand nombre ?

  16. N’est-il pas temps aussi de faire comprendre à tous ceux qui l’ignorent que comme le prouve par l’absurde la délinquance juvénile - la conscience morale, le respect de l’autre et de sa différence, la tolérance, le sens des limites, l’autonomie, l’esprit critique, la responsabilité individuelle, etc., ne peuvent apparaître qu’au prix d’une éducation "humanisante" précoce, fondée sur l’exemple et sur des expériences affectives, vécues ou suggérées par empathie, parfois a contrario ?

  17. Enfin, n’est-il pas urgent de faire découvrir que l’on peut donner à l’existence un sens non aliénant, moins individualiste, et comportant une spiritualité laïque aux multiples facettes, tant individuelles que collectives, visant à la fois l’épanouissement individuel, la solidarité et la recherche d’un consensus de valeurs communes, bien au-delà des conflits économico-politiques ?

  18. La tolérance, dont il faut veiller à ce qu’elle ne tolère jamais l’intolérable, ne consiste-t-elle pas à respecter les individus (et ce, d’autant plus s’ils ont remis en question leurs conceptions, s’ils sont tolérants et respectent les valeurs humanistes telles que la dignité de l’homme, de la femme et de l’enfant), mais pas nécessairement leurs idées, toujours critiquables ?

  19. Ne serait-ce pas une manière - soyons optimistes à long terme - d’inciter les humains, sous toutes les latitudes, à l’apprentissage des relations humaines, à la citoyenneté, à la coexistence pacifique entre les cultures, et de freiner l’islamisation de la modernité au profit de l’adaptation de l’islam à la modernité ?

  20. Même si une telle vision est utopique, ne mérite-t-elle pas d’être débattue ?


Michel Thys




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