Je suis friand de contrepets et en en ayant composés quelques-uns, la remarque suivante m’a été formulée : "Pour toi cela est facile, tu déformes tout !"
Je suis un soixante-huitard, issu d’un père ingénieur et d’une mère émanant du milieu artisan.
Gaucher contrarié et cancre presque professionnel, j’avais été bercé au milieu de quelques contrepets par un père qui, lisant beaucoup, en faisait souvent. De là…
Pension, école religieuse, tiraillé entre famille catholique et juive, d’origine protestante, ma famille a migrée en Suède, suite aux guerres de religions. Une partie est restée en Bretagne. Je suis tombé après l’étude des guerres de religion dans une acrimonie contre la religion. Acrimonie qui n’a pas passé malgré le temps au contraire, elle a été amplifiée par des études que j’ai poursuivies sans les rattraper. Heureusement la philosophie du bouddhisme est venue à ma rencontre. Et puis j’ai voyagé et fait le tour de l’Europe.
Bien sûr, aimant les contrepets, j’ai lu quelques livres qui en parlaient et le Net m’a beaucoup aidé. L’informatique m’apportant le confort d’une mémoire que je n’ai pas, un stockage de données et leur accessibilité.
Bon français, esprit gaulois et grivois, facilités pour les jeux de mots, goût prononcé pour les histoires… je suis tombé très tôt dans le chaudron de l’humour d’où un esprit à la "Vermot"... "Ignorant le cas de l’humour".
Mon approche des contrepets
Nul en orthographe, j’étais moyennement bon en grammaire et j’ai commencé à relever des couples de mots dont on pouvait intervertir des lettres comme dans "Rillettes en fut" ; "Escalope sur salade" ; etc. et bien d’autres puis j’ai essayé de composer mes propres phrases avec ces couples de mots. J’ai surtout cherché le bon moment pour les placer dans une conversation sachant que le meilleur contrepet est souvent dû à un lapsus linguæ qui intéressait fortement les psychologues et psychiatres dont Freud. Je n’avais pas de mémoire comme je l’ai mentionné supra mais pour ce genre d’exercice, j’excellais. Un détail m’a aidé et handicapé. Après un accident à un oeil, j’ai été atteint d’un strabisme irrégulier et comme j’aime lire, il m’arrive fréquemment de lire autre chose que ce qui est écrit, surtout avec la fatigue. Or donc lire des mots non écrits est gênant quand on les recherche ensuite. L’apprentissage de la lecture avec la méthode globale est aussi d’une grande aide...
J’ai "brillamment et sans bruit" terminé mes études avec un brevet de technicien que l’on m’a donné en 68 (1968). Maintenant, c’est le bac que l’on donne… En tant que technicien, je construis (en plagiant) et je joue avec les mots ne le pouvant autrement.
Je voulais répondre à un internaute, probablement cuisinier, qui confondait facilement la richesse d’une langue comme la nôtre avec la richesse d’une farine boulangère pour les pâtes...
Celui-ci me disait —puisqu’il l’avait, lui-même, appris à l’école— qu’une langue comme le français s’arrêtait aux 50 000 mots de son vocabulaire. Pour lui, nous étions loin des 80 000 mots de l’anglais. Peut-être oublie-t-il qu’étant jeune, il a lui aussi employé, des mots qui n’étaient pas dans le "dico" et que ses copains comprenaient, pour s’affranchir de ses parents qui, eux, ne connaissaient pas ces mots.
Comme je le mentionne souvent, mon inattention fait que je commets facilement des fautes et ce malgré les outils du logiciel d’écriture dont je me sers. Je suis amené à me relire à de nombreuses reprises.
Gral
PS. : Comme l’a si justement dit Joël Martin : "Le contrepet se déguste en dose rare".
: Il parait impossible de quantifier le pourcentage des mots que l’on pourrait utiliser pour dans les contrepèteries, hors noms propres, car l’on trouve des contrepets tous les jours.
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