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Contrepèteries et contrepets

Définition
Ce qu'il faut connaître et savoir (1)


Par Gral  -  9 juin 2006

Page d'accueil des contrepéteries



Les contrepets démoulent les sages ! (d’après Lalune)
ATTENTION ! Certains jeux de mots peuvent choquer la sensibilité ou la pudibonderie, aussi, déclinons-nous toutes responsabilités dans les interprétations que ferait le lecteur des phrases qui suivent cet avertissement.
Toutes ressemblances de l’énoncé de celles-ci avec une situation concrète autre que celle énoncée dans la phrase, elle-même, ne sauraient être que le fruit de l'imagination ou/et de l'interprétation qu'en ferait le lecteur. En aucun cas, elles ne sauraient être en rapport avec le contenu du texte énoncé par lui-même.



Les curieux trouveront sur tout bon dictionnaire l’origine du mot contrepèterie.
En voici une simple et certainement la meilleure, elle est due à un dictionnaire en ligne. :
Contrepèterie (nom féminin) : Interversion de lettres dans deux mots qui se suivent, donnant un sens burlesque. (http://dictionnaire.tv5.org/dictionnaires.asp?Action=1¶m=&che=1)

Le dictionnaire de l'Académie française nous propose la définition suivante :
"Contrepèterie : nom féminin crée au XVIe siècle, au sens de "modification volontaire des mots". Dérivé du moyen français contre-péter (XVe siècle), composé de contre et de péter, "équivoquer", puis "imiter, contrefaire par dérision".

Un petit complément :

Ce sport est typiquement français mais les latins le pratiquaient aussi. Les anglais ont une construction qu’ils nomment des vires-langue mais pratiquement très peu de contrepets, il y en a aussi très peu en allemand.
Le français est une très belle langue et de loin bien plus riche, sans chauvinisme aucun, que l’anglais qui est une langue pratique utilisée surtout pour le commerce. Le français était le langage diplomatique et l’allemand celui réservé au domaine technique.
Je rappellerai pour les anglophiles (à l’anglaise) que le français est la langue officielle de L’ONU. Ce que j’entends par richesse de cette langue (le français), est sa difficulté avec les genres, masculin ou féminin ou pluriel, les synonymes, les homonymes, les paronymes et enfin les verbes conjugués à tous les temps. Le tout nous donnerait presque 360 000 mots hors néologismes et hors noms propres. La richesse du vocabulaire français ne s’arrête pas aux 50 000 d’un dictionnaire...
C’est assez loin des 80 000 mots de l’anglais. Bien sûr, en tant que lecteur lambda de la presse journalière, mon vocabulaire est restreint à 12 000 mots alors que le jésuite moyen en utiliserait 25 000… sans compter le latin, le grec, et une ou deux langues qu’il connaitrait en plus.
Voici le site de l’université de Lyon qui met en ligne une liste des mots français :
http://www710.univ-lyon1.fr/~jciehl/Public/educ/IF3/archives/2003/dico.txt

J’avais omis d’en parler et un internaute me faisait aimablement remarquer que le terme "contrepèterie" existait en anglais sous la forme de "spoonerism", mot qui doit son origine au révérend William Archibald Spooner (1844-1930) qui avait la réputation d’en commettre ainsi que des vire-langues au cours de ses sermons d’où son humour louche ou à la petite cuiller. Il est de bon ton d’en faire d’en certains milieux anglophone. Il y en appert plusieurs dans les textes de W. Shakespeare.
Il est certain que l’on trouve des contrepets en espagnol ainsi qu’en grec et dans bien d’autres langues mais là n’est pas notre propos.


Comment sont venues les contrepèteries ?

Pour ma part, elles sont venues en réaction au carcan oppressif de la religion et par réaction aux interdits. Je m’explique :
Il a toujours fallu penser selon un schéma imposé par l’Eglise catholique romaine. Qui n’était pas pour elle était contre elle et risquait sa vie au nom d’un dieu d’amour…
L’argot est apparu chez les compagnons pour pouvoir parler librement sans être compris des religieux. De même que leurs déplacements entrainaient un échange d’idées et de techniques de travail avec le tour de France des compagnons.

L’origine de la première contrepèterie serait très certainement due à un lapsus linguæ commis au cours d’une conversation et l’idée de créer d’autres mots sous l’aspect de mots classiques du langage courant serait vite venue.
Le contrepet permet de véhiculer un message caché sous un sens banal et normalement sans équivoque ! Sa construction est relativement simple et n’est que phonétique. Il s’agit de trouver tous les mots ayant une similarité phonétique qui lors d’un changement de lettre ont un sens qui change. J’avais signalé l’utilisation du contrepet et de l’anagramme pour la transmission de message et certains pensent que les Templiers auraient utilisé la voie de l’Eglise pour assurer une pérennité à leurs messages. Je pense aux textes en latin de l’église de Gisors dans l’Eure (28 000), ancienne capitale du Vexin français.


Définitions et techniques :

Une trace des premières contrepèteries en français remonterait au du XVI° siècle bien qu’un contrepet de saint Bernard (en latin) figure très tôt dans les annales. Etait-il volontaire ? (2)
En 1572, parut un livret que l’on doit à Estienne Tabourot (1547-1590) sur les premières contrepèteries, lui ainsi que François Rabelais (1494-1553) seraient les premiers à avoir fait des contrepèteries, encore nommées équivoques ou antistrophes). Le langage du compagnonnage passe, lui aussi, pour avoir véhiculé des histoires un peu salaces, des jeux de mots ainsi que des contrepets qui étaient réservé à une classe intellectuelle de gens sachant lire et écrire or la culture était véhiculée par le latin, le grec et les gens d’Eglise. Etudes religieuses pour la prêtrise, couvents, monastères et pour la noblesse !
Les contrepets franchiront les siècles car ils sont simples à faire et nécessitent un vocabulaire restreint aux mots se terminant par ard ; asse ; esse ; ine ; onne ; ouille ; etc. pour les principaux que l’on retrouve dans pinard ; nouille ; messe ; fine ; nonne ; bonnasse, ou verbes conjugués (prônasse) ; etc. Ces mots apparaissent aussi dans des noms désignant les organes et attributs sexuels masculins ou féminins dont la bienséance évite la mention. On les retrouve dans nos dictionnaires actuels.


Technique :

Les contrepets se forment soit par permutation de voyelles, de consonnes (simples ou doubles), de syllabes... pour former d’autres mots. La phrase originelle qui contenait ces mots est modifiée en une phrase souvent complètement différente, sans interdits éducatifs, religieux ou de bienséance qui est souvent plaisante car elle répond à ce besoin typiquement gaulois de transgresser les interdits et faire tomber les tabous. Grivoiserie n’est pas vulgarité.


Je vais prendre des exemples simples :

Ex1 : Paire & maire ; ex2 : père & mère ; Ex3 : père & maire avec cette sentence : "ce père aime les maires.". Ce contrepet est simple et ne sera considéré que comme contrepet de salon car il ne présente aucun caractère choquant dans sa conversion qui donne donc un simple jeu de mots après résolution : "ce paire aime les mères" et ainsi est audible par toutes les oreilles. Par contre si l’on dit : "Ce père estime les mères" ou encore : "Ce père à une belle-mère", on se retrouve avec des contrepets dont l’allusion aux choses de la vie est directe. On en parle sans en parler !!!
Vous remarquerez que pour les deux premiers exemples, si l’on intervertit les consonnes "p" et "m", la seule différence apparait dans l’ordre de sélection des mots. (Ils friseraient le contrepet belge…). Cette curiosité nous amène à un contrepet que l’on attribue aux Belges car les Français le comprennent de suite : "Il fait beau et chaud". Je vous laisse le soin de le convertir car il présente deux versions (parfaitement indignes du contrepet !!!).
Voici deux autres exemples relevés chez E. Tabourot :
"Voyez la bonne Noire" => Voyez la nonne boire
"Pressé par la danse" => Dressé par la panse.
Ces exemples sont intéressants pour ce qu’ils nous montrent d’un vocabulaire se rapportant aux gens d’Eglise : bonne et nonne (avec ici une interversion de consomme) même chose pour danse et panse. La panse nous fait penser à un moine replet
Voyons maintenant la contrepèterie avec les mots "fine" et "porte" dans l’exemple suivant : "une fine porte sépare les chambrées des nonnes" que vous retrouverez page 5 des contrepèteries. A première vue, cette phrase brille par sa banalité puisqu’elle parle d’une simple constatation mais s’il nous prenait l’envie d‘intervertir les consonnes au début des mots "fine" et "porte", la nouvelle phrase deviendrait un tantinet déplacée et l’on imaginerait, voire imagerait volontiers ce que ferait une "fine porte" dans une chambrée de nonnes !!!

La vie religieuse en milieu reclus excluait tout contacts sexuels or il n’en a pas toujours été ainsi et selon le précepte "il faut bien que nature exulte", il semblerait normal que les hommes et les femmes aient des rapprochements d’autant plus que la nature pousse les individus à bafouer les interdits, surtout ceux se rapportant aux plaisirs…
Voici maintenant un contrepet de F. Rabelais : "La noire me fuit". Je vous laisse le résoudre…
Vous remarquerez que les contrepets pris en exemples sont des contrepets dits parfaits car, après le changement de lettres, les mots s’écrivent sans faute d’orthographe. Il n’en est pas toujours ainsi avec le contrepet phonétique, le même son pouvant avoir plusieurs écritures comme dans mon exemple Ex3 avec des sons que l’on nomme homophones.


Quelques précisions :

Le contrepet passe pour être le summum de l’humour car il n’est pas à la portée de tous. C’est un langage hermétique qui nécessite un effort intellectuel ainsi qu’une gymnastique de l’esprit et un vocabulaire assez fournit mais c’est aussi une arme politique dont on se sert pour essayer de déstabiliser son adversaire. En effet, les noms propres découlent, ainsi que le français d’anciens mots du langage, de situation, de métiers voire d’états physiques… Ils ouvrent souvent la porte à des jeux de mots quelquefois savoureux, indignes, irrespectueux, en un mot : des contrepets. La politique n’est pas envisageable sur votre site préféré, je vais donc revenir au contrepet d’actualité concernant les élections papales. ("Après son élection le pape prie…" ou est-ce avant ! Facile, immédiat et très imagé... (3)).
Commettre des contrepets a longtemps été un sport masculin car en général les hommes sont dits plus portés sur la gaudriole que les femmes. Exception fait règle, j’avais une amie lettrée qui était beaucoup plus rapide et douée que moi et j’avoue qu’une femme racontant des histoires "osées" choquait souvent le parterre bienpensant de son auditoire… qui n’en pensait pas moins !

L’athéisme est la non croyance en une divinité, révélée ou non, et le rejet des pratiques religieuses donc un domaine où excelleront les contrepets et les histoires réactionnelles anti religieuses mais avec une éducation qui permettra de les comprendre.
"Faut-il voir et tarer l’élection du pape ?" Ce contrepet nous invite, dans sa résolution, à voir une image amusante et parfaitement inutile, en effet, à quoi pourrait lui servir pareille advenue ? Je vous laisse entièrement responsable de votre imagination. Voilà, cependant, un contrepet intéressant qui illustre notre propos puisqu’il amène une autre dimension au contrepet en mettant en jeu la phonétique de trois mots et ce dans un genre qui me séduit. D’autres contrepets sur l’élection figurent en page quatre des contrepèteries sur ce site.
Voici un autre contrepet qui est lui aussi basé sur la phonétique de trois mots : "Cette charmante pépée nous montre son beau bottin". Dans le même style et plus connu et que nous devons certainement à un jésuite : "Ce cas de Corée me turlupine". Ici nous avons affaire à un double déplacement de voyelles !
Certains contrepets sont bien souvent à cheval sur deux langues, le français et l’argot (4), la langue familière ou langue de la rue mais ils peuvent aussi être construits par l’insertion d’une lettre dans un mot. Pour illustrer mon propos, je vais prendre un contrepet que j’ai créé page 19 et un de la page 20 contenant tous deux le même mot Vatican : "Recherchons des drames pour le Vatican" p 19 ; "L’hiver, il y a beaucoup de braise pour le Vatican" p 20. La lettre commune à prendre dans les deux mots et dont l’absence change le mot, créant un mot nouveau, est la lettre "r". Drames devient dames et je vous laisse deviner pour l’autre. Si maintenant nous insérons la lettre "r" dans le mot Vatican (5), nous obtenons un état proche des "élections de braise pascal(e)" quand il va tri…"A vous de jouer sans fuir !"
Voici un contrepet que je viens de pondre à l’instant qui montre encore la richesse du français et une remarque sur un fait religieux (ici le flacon de nard de Marie-Madeleine pour oindre le christ) : "Marie-Madeleine prend pas son nard avec le christ" (6). Ici le contrepet se réalise avec le déplacement d’un mot ! Si la phrase semble peu française, le contrepet, lui, est parfaitement antireligieux dans sa traduction...

L’avantage de la langue française est sa richesse de vocabulaire qui vient du latin (le "patin à roulettes" est bien connu en reproduction), je le rappelle et insiste, langue qui était aussi la langue religieuse et celle des religieux. Le français est la langue vernaculaire de l’esprit gaulois.
Les contrepets à l’instar de dieu n’ont "ni fin ni cesse" (serait attribué à François Villon) et s’il y en a tant et même plus sur la religion c’est par une réaction saine qui permet de se défouler sans enfreindre les interdits puisque le texte prononcé reste correct tant que les mots n’ont pas été "bricolés", c’est à dire tant que les lettres qui les composent n’auront pas données leur quintessence.
Le défaut de cette langue serait la précision du genre (masculin au féminin). En effet, pour que la phrase soit honorée par le contrepet, il faut souvent mettre les mots au pluriel pour que le genre s'efface.


Piège :

Les contrepets ne sont que purement phonétiques, je me suis fait piéger plusieurs fois en en composant pour notre site : "l’homme majuscule". Composer des contrepets par écrit peut être simple mais il leur manque la dimension phonétique. Sans elle, il peut y avoir confusion entre le c et le s qui ont le même son lorsque le c est devant une voyelle. Il en va de même pour les lettres j et g. Les contrepets qui font appellent aux liaisons entre les mots sont plus complexes (je vous renvoie à la bible du contrepet, de Joël Martin).
Voici un exemple que je relève page 20 et qui illustre bien mon propos : "L’enfant de chœur écoutant-là l'ange élu". J’ai honte de l’avoir commis, il y a une double faute, le "c" se prononce bien "c" et le "g" se prononce "j". Si l’interversion de ces lettres donne quelque chose par écrit, cette chose ne franchit pas l’oral, sa phonétique devenant oiseuse... J’en avais déjà composé un du genre en page 15 : Contrepet écrit qui passe mal l’oral : "Ô fille n’écoutez pas les viles !" Ici, c’est l’inversion de mots qui permettait le jeu de mot qui n’est pas un contrepet dans ce cas-là...


Contrepet et public :

Un film sur France 2 m’avait amusé, il reprenait une contrepèterie pour titre et était basé sur le thème du contrepet. Il s’agit du film "La mort est rousse" dont j’ai repris le contrepet total à la page 9 des contrepèteries de ce site : "sachez que la mort est rousse et ses yeux verts me tentent". Il y a dans cette phrase trois contrepets dont je vous donne la solution, chose qui ne se fait jamais sauf dans le cas d’une étude. Bien que là encore, les gens peuvent se sentir insultés en leur intelligence si l’on ne les croit pas aptes à résoudre eux-mêmes le contrepet. Il faut laisser aux gens le plaisir de découvrir par eux-mêmes la "solution du piège" sinon où serait le plaisir ?
L'usage veut que l'on ne donne jamais la solution d'une contrepèterie. Le faire en société, comme ici, est faute de goût.

Petit détour :
J’ai signalé ce qui suit en page 6 :
"La contrepèterie ne doit jamais recevoir d'indication de résolution (ou être traduite). Elle est drôle en ce qu'elle recèle, derrière l'apparence de la bienséance, une phrase triviale à l'état latent. Aussi longtemps que celle-ci reste inexprimée, elle provoque une intense jubilation chez les initiés. Traduite, elle n'est plus qu'une phrase grossière parmi tant d'autres. Il faut être au moins trois pour une contrepèterie ; celui qui la commet plus ou moins volontairement (lapsus linguae), celui qui la comprend et celui qui ne la comprend pas."

Revenons à notre film :
Alors voilà : "l’amour est rosse et ses vieux airs te mentent". C’est un contrepet de salon car il n’est en aucun cas axé sur la chose et comme vous pouvez le constater, il n’y a aucuns rapports entre les deux phrases.
Le scénario parlait d’une femme qui aurait composé un logiciel de résolution de contrepets.

Sachant la chose fort complexe, voire impossible, je me suis renseigné au cours d’une soi-rée passée avec des informaticiens (un responsable projet, un dans les sécurités sur machi-nes-transferts, un fabricant de jeu de lumière à mémoire) sur quelques difficultés que ren-contrerait un programme de ce genre. La possibilité de mise en équation des données pour réaliser ce programme informatique.
Nous avions envisagés la difficulté de la transformation des phonèmes, signes didactiques et diacritiques en signes mathématiques, envisager la difficulté des liaisons. Un intervenant avait soulevé que les traducteurs devaient avoir quelque chose de proche mais comme le nombre de mots était très limité pour une traduction, les problèmes étaient décalés. Certai-nes personnes, croyions-nous, s’intéressent à des logiciels d’étude de langue (le sans-crit)
Je précise que je n’ai fait que suivre plusieurs documentaires sur l’intelligence artificielle et que si je connaissais les robots de peinture, le convoyage des pièces et les robots de mani-pulation, ceux-ci ne parlent pas !!!
Parmi les contrepéteurs, nombreux sont ceux qui se sont intéressés à la musique, soit en violon d’Ingres, soit professionnellement. Doit-on en conclure un lien entre l’oreille musicale et le contrepet ? Las, pour les contrepèteries ces logiciels semblent encore un peu faibles. Ils font appel à une gymnastique difficile à mettre en équation. Peut-être y arriverons-nous avec des greffes de neurones sur des circuits imprimés pour poupées "blondes parlantes" ?

Cela laisse encore de nombreuses heures pour les "contrepétiteurs", heures qu’ils pourront occuper à se torturer les méninges avant que nous nous torturions les nôtres...
Un "contrepéteur", Henri Barbenoire a créé un petit logiciel qui rend bien service pour faire des contrepets avec son principe de sujet et de cible, il n’y a plus qu’à réaliser le contrepet. Pour ma part, j’utilise le couple de mots à transformer et le contrepet vient de suite. Là aussi je vois difficilement un logiciel choisir les mots. Il y aurait là un choix à effectuer qui relèguerait les logiciels de jeux d’échec au rang de calculs sur les doigts...

Outre nos maîtres que j’ai cités dans une courte biographie en fin de la page 2 des contrepèteries de ce site et qui est incomplète, il y a le hasard des rencontres de mots et le parcours de dictionnaires ou de listes de mots ; les mots fléchés, le jeu du scrabble donnent un bon vocabulaire ainsi que l’étude d’une langue. Les contrepets à thème sont une des solutions que j’utilise fréquemment et pourvoyeuse, dans mon cas, de recherches. Il m’arrive de me réveiller le matin avec un contrepet en tête. La lecture de la bible du contrepet (de Joël Martin) et de bien d’autres recueils de contrepèteries m’aident grandement dans la création de contrepets. Les variantes sont nombreuses pour les jeux de mots, il y a les anagrammes et le jeu du mot le plus long… J’ai cherché à respecter la propriété intellectuelle en n’utilisant que le couple de mots arrangé sans plagier la phrase complète mais je me suis aperçu lors de la relecture du livre de C. Gagnère (Le tout de mon cru) que j’avais aussi utilisé plusieurs de ses contrepets dont certains m’avaient été transmis par le Net.


Et derniers points :

- Le contrepet est source de joie pour moi car il se lit en trois fois : la première lecture est la recherche du contrepet, la seconde la phrase avec le contrepet résolu et souvent une relecture de la phrase avec en surimpression le contrepet entier ou partiel.
- un maître ès contrepet disait qu’une contrepèterie devait être courte avec une brève introduction. Ceci explique pourquoi de nombreuses contrepèteries sont ainsi construites. Il faut aussi éviter la trop grande séparation des phonèmes à intervertir.
- Le Dr ès science Gérard Huet (en son bulletin : "The Zen bulletin board forum index") est spécialisé dans l’étude des contrepets pour la recherche d’un programme pour les composer mais aussi pour l’apprentissage du sanscrit et je vais lui laisser le mot de la fin sur un contrepet délicieux :
"La petite Rachel joue (7) sur la berge du ravin". Délicieux contrepet et je cite Gérard Huet : "Car l'outrage associant le sexe avec la religion, corsé d'une touche d'antisémitisme subliminal, est amplifié par l'allusion pédophile. Il est difficile de violer plus de tabous avec une telle économie… On doit lui donner 20/20". Vous trouverez plus d’information sur son site : http://sanskrit.inria.fr/zf/viewtopic.php?p=17&sid=0d5aa6a38c8322c9eea4ad74d47bd043 (8)

Les contrepèteries sont apparues "officiellement" en France après parution de la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’état, en 1905. Avant elles existaient mais n’était exprimées que dans des cercles très restreints, encore une foi pour continuer à vivre et rester vivant... (9). Le Net a permis une diffusion plus large des idées et notamment des contrepets. Il a aussi supprimé la notion de propriété intellectuelle car beaucoup ne s’encombre pas l’esprit ni n’encombrent leurs pages de citations ou de sources, faisant fi de la parole divine : "Rendons à Jules ce qui appartient à César".

"C'est en vain que nos Josué littéraires crient à la langue de s'arrêter ; les langues ni le soleil ne s'arrêtent plus. Le jour où elles se fixent, c'est qu'elles meurent." (Victor HUGO) trouvée sur le site : http://www.langue-fr.net/


Conclusion

J’ai essayé de faire un rapide tour d’horizon dans ce petit topo introductif sans prétentions didactiques. Pour ceux qui désireraient plus d’informations sur la construction des contrepets, je les renvoie au livre de Luc Etienne alias Luc Etienne Périn. "L’art du contrepet" cité en note 1 de cette page. Ou encore au site : http://www.fatrazie.com/contrep+.html ; ou : http://www.fatrazie.com/art_du_contrepet.htm. Il y en a d’autres…

Pour une bonne contrepèterie, la phrase de départ doit être correcte dans un énoncé court si possible avec une minime introduction, et sa résolution - transformation, traduction, phrase avec contrepets élucidés doit être vulgaire, obscène, inconvenante voire subversive -. Donc les sujets préférés auront trait à la politique, la religion, la sexualité, en somme, tous les travers que l’on peut rencontrer chez l’individu normal avec une grande prédilection pour les trois premiers cités.

Comme pour certains parmi nous, plus c’est mauvais, meilleur c’est (je généralise mon cas !). J’avais trouvé le couple de mot suivant : "vente-greffe" et j’ai pondu le contrepet qui suit en page 22 : "Le jardinier du couvent fait de ces greffes des ventes". À moi qui étais si fier de ma collection de couple de mot et surpris qu’elle n’intéressât point mes amis, m’est revenu en mémoire un principe énoncé par un maître ès contrepet : "Ce n’est pas le tout d’avoir les rimes, il faut composer le poème.". Je cite de mémoire Luc Etienne.
Dans le contrepet double suivant qui figure, lui-aussi, page 22 sur ce site des contrepèteries : "La petite Myriam en châle promenait sa langueur sur la berge du ravin". Ce contrepet (fortement inspiré par la toile !) est la reprise de la célèbre contrepèterie due à J. Oncial, en le rallongeant et en changeant de prénom, je trouve, même s’il est plus précis, plus poétique, qu’il perd à la fois de sa pureté et de sa richesse initiale… (Mais-là, c’est du purisme !)
Comme Jacques Baudouin l’a si justement fait dire à Philibert dans sa table de multiplication : "Je me souviens de l’air mais plus des paroles !" (Pas de contrepet inside).

Pour finir, je pense que si l’on peut construire un logiciel pour les contrepets, celui-ci ne pourra qu’être qu’un exécutif qui fera ce que son programmeur lui aura inculqué de faire. S’il a une capacité suffisante pour absorber tous les mots d’une langue en signe ou langage compréhensible pour lui, et si on lui indique l’ordre de changer des lettres, quelles lettres et quels sons, et de vérifier si ces mots existent en les comparant avec ceux qu’il possède en sa mémoire, peut-être aura-t-il la possibilité de construire la phrase adéquate et s’il en est capable, l’homme en créant une machine intelligente égalera Dieu ce qui est son rêve intrinsèque. Une des difficultés viendrait de ce qu’un contrepet peut avoir plusieurs traductions possibles. Comment la machine réagira-t-elle ? L’intelligence artificielle nous laisse encore rêver. Cela nous ramène au film ; je crois que l’actrice : Elsa Lunghini: Charlotte était rousse ou auburn !!! Le logiciel qu’elle utilisait pour résoudre les contrepets ferait baver d’envie plus d’un amateur…
(Voir ce site, pour le film : http://www.elsalunghini.com/film-lmer.htm.

Tout ceci nous amène à opter pour la défense de la langue française car comme nous venons de le voir, le changement d’une lettre voir une faute d’orthographe, modifie le sens d’une phrase qui peut n’avoir aucun rapport avec ce que l’on veut lui faire dire.
Les professionnels du langage politique et celui du droit —vice de forme— s’engouffrent dans ce type de brèche et ce même si l’intelligence du contexte fait que l’on sait ce qui est réellement mentionné. Mais comme chacun le sait, l’intelligence n’a jamais été le cas des intégristes religieux, inquisiteurs et autres !!!
Le mot de la fin : l’élection du pape aura fait rire bien des amateurs de contrepets !


Gral


PS. : Une trentaine de contrepets accompagne ce petit traité, ce qui nous a amené à porter l’avertissement en tête de page.
Il y a chez les juifs ce que l’on appelle une mitsva (pluriel mitsvote ; équivalent : précepte, je crois) qui dit ceci : apprendre pour enseigner. C’est l’explication du pourquoi de mon travail. Pourtant, je n’enseigne strictement rien, je me contente de partager ce qui vient à moi.
- Le contrepet suivant justifie à lui seul la meilleure raison de mon travail :

"Le clergé est cas de la cléricature."


>>>   Compléments à cette page

>>>   La ronde des sons ! Les différentes formes de contrepèteries.

>>>   Contrepétons. Technique de la contrepèterie.

>>>   Pour en finir

>>>   Accueil   Contrepèteries




Notes :

1 - Luc Etienne a fait en 1956 un livre : "L'Art du contrepet", édité chez Jean-Jacques Pauvert dans lequel il donne un cours sur le contrepet (mot qu’il a forgé).

2 - "O beata solutido, o sola beatitudo..." Je le mentionne à la note 1 de la page 12 (On sait à quoi peut conduire la solitude !!!)

3 - j’ai mentionné que le contrepet était l’irrespect dans le respect. Pour celui-ci, l’on voit bien ce jeune vieillard et le "ravage de son élection" place Saint-Pierre…

4 - il est facilement donné "art goth" comme origine de ce mot.

5 - le Vatican est souvent associé au pape et l’un personnifie l’autre.

6 - aurait pu se faire de façon autre comme suit : "Oh christ ! Marie-Madeleine met du nard sur sa paire de pis" ici, oh christ ! est un juron canadien…

7 - "Joue", ici, le choix pour le verbe conjugué est vaste, ce peut être : glisse ; s’endort ; s’allonge ; s’amuse, campe…

8 - nombreux sont ceux que "la musique habite" et qui ont composé des contrepets, je pense à Bernard Surrans et biens d’autres.

9 - l’Eglise romaine cherche par tous les moyens à faire abroger cette loi. Il faut voir les réactions houleuses de gens d’Eglise à l’hémicycle quand la loi a été votée. Les athées sont plus civiques que les croyants car ils aiment l’homme vivant et non un dieu mort ou inexistant. Ils ne sont pas des moutons obéissant à leur berger. Ils réfléchissent librement.
Voici trois sites qui peuvent intéresser sur l’Eglise et l’état :
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/eglise-etat/sommaire.asp#loi
http://eduscol.education.fr/D0157/loi-eglise-etat-comm.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9paration_des_%C3%89glises_et_de_l'%C3%89tat_en_1905



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